VIÊT-NAM, retour au LAOS
J'arrive au Viêt-Nam sans Dong et personne n'utilise les dollars U.S,le cyclovoyageur est momentanément sans argent.Les viêtnamiens des premières gargotes ou petits commerces ont la bonté de comprendre ce qui m'arrive.Il fait si chaud,j'ai la peau cramée par le soleil,on m'offre du thé ou du café.Premier retrait d'argent,chaque pays a des DAB différents.Je prends la plus grosse somme possible c'est à dire mille dongs ou quarante-huit euros.L'argent en poche,forcément je me sens plus à l'aise.Voyager sans un rond en comptant sur la charité humaine est une utopie.Didier renonce à poursuivre la route en direction du centre de Ho Chi Minh,la plus grande ville du pays avec plus de cinq millions d'habitants,et son traffic motocycliste le plus gigantesque du monde entier.Il traverse la banlieue nord en direction de l'est et contourne ainsi l'ancienne Saïgon.Le bruit de la route est intenable,il n'en fini plus de pédaler pour sortir au plus vite de cette zone urbaine.Bain de foule,de bruit,de pollution,de pluie,bain de routard sans frontière.Quand va-t'il revoir la campagne,les arbres et les champs verts?.Des dizaines d'églises assez petites de factures récentes des deux côtés de la chaussée sur une vingtaine de kilomètres.C'est un secteur surchristianiser.Il aperçoit depuis sa selle des groupes variés de dix à cent pratiquants recueillis devant des statues de la vierge Marie ou devant Jesus sur la croix.Il entre dans un parc où des enfants gambadent,où des adultes prient devant une vierge en albâtre,où une petite église en prefabriqué est réhaussée d'une croix trop grande sans le christ dessus.Peut-il passer la nuit ici?. Les responsables sont hésitants puis le conduisent à une chambre.Une femme installe une moustiquaire sur le lit.Il est bien ici après son étape cahotique.Une heure passe,on frappe sèchement à la porte.Une femme de plus de soixante ans,l'air méchant,le regard dur,lui ordonne sévèrement de partir sous peine d'avoir à s'expliquer avec la police.Ils sont cinq autres derrière la diablesse à la rescousse.Coup dur,redépart de nuit avec la lampe au guidon.Il pédale cinq kilomètres en automate et stoppe vers un petit bâtiment où il s'échoue pour dormir sous un porche d'entrée caché par un muret.C'est hyper bruyant,la route est à dix mètres mais avec les boules Quies et la fatigue il va tomber de sommeil.Il était devant une école maternelle,quand il ouvre les yeux des jolis petits enfants en tenues d'écoliers sont interloqués par ce vagabond avec un vélo et des affaires étalées sur le sol.Il est 6h30,les viêtnamiens sont matinaux.
Il apperçoit des sommets pointus,l'itinéraire est en dos-d'âne,Didier se dresse sur ses pédales pour mieux profiter du paysage dans les courtes descentes.Le vent est contraire et soutenu,il s'allonge sur le vélo pour économiser ses forces et gagner du temps.Il revoit la mer,scrutée une dernière fois à Pondicherry avant l'avion pour Bangkok.Le Viêt-Nam ne lui rappelle rien de déjà vu.Le vélovoyageur doit laisser passer quelques jours pour mieux cerner ses impressions.Au village de Mui Ne,les gens du bord de mer sont craintifs et timides,ils le regardent à peine un peu inquiet de qui il peut être.Impasses et ruelles serpentent entre les pas de portes usés et les façades décrépites.Des autochtones jouent aux dames,aux dominos,aux cartes ou au loto,heureux d'occuper le temps.Des femmes assises en tailleur sur la terre battue ne font rien mais on l'air occupée à regarder des choses,un chien langue pendue leur tient compagnie.Les pêcheurs à la plage retapent leurs bateaux en bois en croissant de lune.Des minuscules barques en forme de corbeilles rondes s'eloignent du rivage avec un pêcheur et ses filets. Les femmes vietnamiennes se couvrent la bouche et le nez avec un masque,les mains et les avant-bras avec des gants longs,et les pieds avec des chaussettes épaisses,pour obtenirr la peau la plus claire possible qui est une marque de beauté appréciée.Sous leurs chapeaux de paille pointus,seuls leurs yeux sont dégagés.Elles sont la plupart minces de taille pareil à des guêpes,leurs gestes sont vifs et nerveux.Plus au nord du pays,ils les verra mieux en chair et plus lentes.
Mui Ne-Nha Trang,114 et 128 kilomètres:Deux belles étapes cependant fatiguantes à cause du vent fort de la mer soufflant de trois-quart face,devenant par rafales soudaines violent et alors le stoppant presque.Sa vitesse à l'heure oscille entre 10 et 16.Il est déboussolé par son adversaire naturel et par les camions dont le vacarme des moteurs est amplifié par le déplacement de l'air.Le paysage est superbe mais l'opiniâtre cycliste n'en profite guère,arc-bouté dans son effort.Il n'a plus assez de force pour poser le vélo sur sa bequille et se servir de l'appareil-photo.En lutte avec sa route ses muscles accaparent toute son énergie.Aux arrêts fréquents pour retrouver du souffle et du calme,il ne montre aucun signe à l'intention de quelqu'un ou quelque chose,il reste blotti avec lui-même.Son bronzage est cuivré,effet de la réverbération du soleil sur l'eau.La mer est fantastique,bleu céleste,les vagues puissantes déferlent avec le son du mystère.Les îlots à un court vol d'oiseau du rivage sont de délicieux désserts pour les yeux.Les paysans,le chapeau pointu vissé sur le chef,travaillent dans les champs.Le foin se fait à la faucille.Les rizières scintillantes sous la lumière sont des draps de beauté,les petites montagnes semblent inexpugnables tant la couverture de la végétation est foisonnante.Des vélos charrient des gros paquets,du foin,des corbeilles de légumes,des bidons d'essence,du bois de chauffe,des planches,des matériaux divers comme par exemple un tuyau de six mètres ou une fenêtre,tout se transporte sur les bicyclettes ou tricycles viêtnamiens.Sur une petite moto,ils se mettent à cinq dessus c'est le systeme D du taxi collectif,l'union fait la force.La plupart ne s'occupent pas du vélosacoches sur sa route néanmoins certains ne peuvent contenir leurs excitations en le voyant.Didier s'accroche à une branche dépassant d'une remorque tractée par un motoculteur,son compteur passe à vingt,plus que le double de son allure laborieuse et solitaire,un peu de repos offert par le hasard.Au Laos et au Cambodge,il a fait dans les cinquante kilomètres ainsi accroché à des véhicules agricoles lents.Ces répits à la mécanique du cycliste lui procure un retour d'optimisme.Il pense aux possibles prochaines fois.Un motard l'a tiré par la main l'instant de à peine un kilomètre,il a lâché ce n'était pas commode.Les vietnamiens sont plus individualistes que les laotiens et les cambodgiens.Ils sont un peu égoistes et affectionnent soutirer de l'argent aux étrangers et vacanciers mais ils feront des choses,des gestes éfficaces pour votre service.Ils sont très sûrs d'eux-même.Tiennent-ils cela de la forte beauté de leur pays?.Nombreux sont très minces,le muscle nerveux.C'est la silhouette du bon régime alimentaire poisson et riz.
Nha Trang,320 mille habitants,entre mer et montagnes.La côte est très découpée,l'eau et la terre s'imbriquent dans des contours insaisissables.La grande baie ouvre un vaste horizon marin où se dessine à quelques encablures les silhouettes de dizaines de petites îles montagneuses,oriflammes insulaires.La partie proche de la longue plage couleur moka est plus particulièrement celle de la détente et des vacances.Des capitaux importants sont investit pour le tourisme dans un monde divisé en deux,les hommes à fort pouvoir d'achat venant en grande majorité des mêmes pays riches et les autres terriens pauvres et sans aucun pouvoir beaucoup plus nombreux.Je ne crois pas en cette industrie pour une petite partie d'humains privilégiés qui nous mène vers des inégalités grandissantes.Il n'y a qu'une belle solution pour un futur heureux de l'humanité,celle de plus d'amour et de plus de partage,sans distinction aucune.Nos systèmes d'organisations d'aujourd'hui sont celle d'un profit savant,logique en soi,compliqué mais aussi trop injuste. Je suis pour deux nuits dans une maison bourgeoise dans un quartier populaire à la péripherie de la ville,près de l'embouchure d'un fleuve et d'un long pont qui le franchi.Des centaines de bateaux de dimensions diverses sont amarrés aux embarcadères ou un peu à l'écart dans la rade,ils y font bon mouillages.Les embarcations bleues,blanches ou rouges,sont toutes soigneusement peintes et offrent un décor gai au bord de mer.Le Viêt-Nam c'est plus de trois milles kilomètres de côte,des dizaines de milliers de bateaux,des centaines de milliers de pêcheurs.Les poissons et les fruits de mer sont la manne du peuple.Je suis le seul étranger dans cette partie de la ville,j'observe,j'ecoute,je découvre,j'apprends,quelle chance de voyager.Beaucoup de vietnamiens adorent le football,ils ne sont pas les seuls sur la planète.J'ai envie de dire que parmi les deux cent pays de la terre,il est le sport national dans les trois quart.Deux minis équipes improvisées jouent sur le bitume près des quais,des maillots par terre indiquent les cages.Des enfants jouent avec une tortue d'eau retenue par une patte avec une ficelle,j'ai envie de la libérer de ces petits monstres.Je ne supporte pas que l'on fasse souffrir les animaux,surtout quand c'est inutile et idiot.Des groupes d'habitants mangent dans les rues sur de longues tables étroites:Nouilles,petits oeufs,tofu,poulets,poissons frits,salade verte,thé.Je passe sans trop les observer,respectant leur bien-être.Ils ne sont pas beaucoup acceuillants,le plus souvent assez éxcités comme s'ils marchaient sur des braises,et pas mal vaniteux.Ils ont besoin de se distraire gourmands des plaisirs.L'éveil intellectuel est pauvre chez le peuple ordinaire,on préfère avant tout,les jeux,le football,les petits amusements.La majorité possède le sens du devoir et ils travaillent avec serieux mais jamais de trop.
Nha Trang-Hue:108,124,112,155,151 kilomètres en cinq jours soit une moyenne de 130 kilomètres par jour.C'est un record,je n'ai jamais avancé autant en moins d'une semaine.Les vietnamiens ne sont pas acceuillants ni communicatifs avec moi,ils sont à l'origine de ce raid.Je passe du meilleur temps seul sur le vélo,les paysages sont magnifiques,que lors des arrêts aux cafés,aux restaurants,ou partout ailleurs.Deux fois allongé sous ma toile,j'ai la visite surprise des gendarmes suivis par quelque-uns des alentours.La premier soir j'ai cbtenu raison,mais le deuxième j'ai dû déguerpir et pédaler treize kilomètres dans la nuit,révolté.Ce soir là j'ai dormi sur le parvis d'un temple.Ne jamais perdre de mon esprit qu'un coup dur peut entraîner quelque chose de beaucoup plus heureux lorsque l'on est un nomade solitaire et libre.Que me reprochaient ces locaux?Que redoutaient-ils?Rien,je crois.Ils ont des idées indéracinables.Se conformer à des modèles sociaux,vivre rassurer avec les préjugés de tout le monde,avoir des manies,et chasser un valeureux cycliste amoureux du voyage. Les vietnamiens aiment récupérer,trier,bricoler.Ils chargent sur leurs grands vélos et leurs tricycles tout ce qui peut avoir une seconde vie,un autre usage. Dix kilomètres de montée superbe,la route sinueuse de la corniche surplombe la côte,en bas des falaises la mer vient se briser.Les montagnes ont des contours harmonieux,un peu arrondis et un peu pointus,des pentes moyennes,recouverte d'une végétation exubérante,un espace semblant inpénétrable.Le bleu de la mer est extraordinaire,brillant,scintillant,limpide,souverain;Bleu paradis.Quand la planète emplit d'alégresse,vous donne l'éternité.
Les deux pneus achetés à Bangkok sont des bons qui usent peu vite.Celui avant a fait cinq milles kilomètres sans crevaison et l'usure du caoutchouc est à peine visible.Depuis que j'ai le deuxième identique à l'arrière mon comfort de route est meilleur. Depuis le 22 septembre 2008,jour départ du parcours,j'ai rencontré ou seulement apperçu,cinquante-deux autres vélovoyageurs.Dix femmes,une fille de sept ans,quarante hommes et un garçon de neuf ans.Onze en voyage longue durée-longue distance.Arnold,hollandais,9 milles kilomètres d'Amsterdam à Kathmandou;Un Sud Africain à la barbe impressionnante jamais taillée depuis son départ,Le Cap-Pondicherry;La famille Biseul de Nantes,les parents avec leurs deux jeunes enfants,Egypte,Jordanie,Syrie puis un vol pour Bangkok et redépart pour Kunming en Chine,dix mois de voyage.
Interieur maison vietnamienne: Vaste pièce cubique,des portraits de famille encadrés suspendus aux murs,des étagères avec des statuettes de Bouddha,de l'encens,ou des images de Jésus-Christ et de la Vierge Marie selon la confession des occupants,des meubles robustes décorés par leurs bois sculptés,polis et vernis,un très grand lit sans matelas ayant la fonction d'y faire tout ce qu'on peut ou veut,se reposer,rêver,lire,faire ses devoirs,regarder la télé,inviter les visiteurs à vous rejoindre,tricoter,repasser,et cetera et cetera,une dalle en grands carreaux,plusieurs ventilateurs sur pied ou suspendus aux murs,une télévision grand écran de modèle recent,des néons,les murs peints en blanc ou en beige,le plafond laqué,une cuisine installée derrière un bar avec le faitout,les gamelles,les ustensiles,les assiettes,les tasses et tout le reste qui va avec rassemblés près d'un évier en grès.Très souvent un ou même deux bébés dans des berceaux suspendus,des chats,beaucoup sans queue,et des petits chiens demi-bâtards tous ensemble dans cet espace typique.
Hué(Vietnam)-Nahin(Laos) du 17 avril au 25 avril,658 kilomètres.Didier laisse la longue route principale et la plus importante du pays de 1700 kilomètres qui relie Ho Chi Minh à Hanoi avec soulagement,il y a admiré de fabuleux paysages côtiers et intérieurs,il y a aperçu des scènes de vie pittoresques:Les travaux des champs,la moisson du riz,les deux roues surchargés,les paysans avec le chapeau pointu traditionnel...,par ailleurs le vent fut souvent contraire et épuisant,le bruit assommant des camions et la fumée des échappements étaient à rendre dingue.Comme adieu et symbolisant une certaine indélicatesse du pays,des jeunes femmes me bondissent dessus pour m'échanger des kips contre des dollars U.S à un taux très bas,des petites voleuses alors que j'arrive à la frontière avec le Laos.J'ai accepté ce commerce triste par refus de batailler une dernière fois avec mes amis au Viêt-Nam.
Retour au LAOS: Trente-cinq dollars américains me coûte le visa laotien et retour aux pays des sourires éclatants,des joues rebondies,des yeux câlins.Première escale dans un village,une bande fait la noce,ils m'invitent.Un,deux,trois verres de "Beerlao",la bière véritable symbole du pays.On me donne un poulet entier trop cuit,avec la peau,les entrailles,les pattes et la tête.Ensuite on déguste à sa façon,chacun sa technique.Une jeune femme me souhaite la bienvenue en frappant son verre avec le mien trois fois à court intervalle?.Je dois lui plaire.Les danseurs se déhanchent vigoureusement sur le rythme d'une musique tapageuse.La bonne humeur est contagieuse,le Viêt-Nam est déjà du passé. Pendant deux cent kilomètres le vent est défavorable,je m'accroche plusieurs fois à des remorques de motoculteurs,ce sont des petites aides bienvenues pour du repos avant de repartir contre le souffle d'Eole.La tente est dans un champ avec des buffles,des enfants me guident à un étang de couleur ocre dans lequel je me rafraîchis,me frotte la peau et éxécute quelques mouvements de nage.Je délire à l'idée d'une mine pouvant exploser au fond de l'eau. Le lendemain je trouverai asile sous le préau d'une école et dormirai sur la terre battue,l'air entre les planches disjointes me préservant de la chaleur.Au marché de campagne,des femmes d'âges divers vendent des animaux bon à la consommation,des canaris verts longs comme le majeur entassés dans des cages,des bébé des crocodiles Siamois longs comme un tabouret,des fins,courts et lisses serpents d'eau,des grenouilles minuscules comme une capsule.Les autochtones martyrisent en toute innocence.Des pauvres qui ne mangeaient pas toujours à leurs faims,mais aujourd'hui?.Ces commerces barbares d'animaux me désespèrent.Quelques photos pour témoigner et je quitte ce marché de brousse peu ragoûtant. J'attends que le sommeil me gagne,c'est alors qu'à trois reprises des laotiens viennent en curieux me rendre visite.Je suis une distraction,ils viennent par jeu.Dans le besoin de me reposer,je feint d'être endormi pour qu'ils s'en aillent.C'est réussi.Peu sont ceux qui comprennent qu'un vélovoyageur après son étape a besoin de calme et de solitude.Cette nuit j'ai souffert de la pire diarrhée depuis une autre inimaginable au Maroc il y a dix-huit mois.Plus de dix fois je me suis soulevé du matelas avec urgence.Au lever du jour,je suis patraque et faible.J'ai l'organisme déshydraté et plus une goutte d'eau dans les gourdes,c'est dramatique.Il reste un euro et vingt centimes dans le porte-monnaie,Thakhek la prochaine ville est à quarante kilomètres.Deux litres d'eau et une boîte de Coca-Cola,plus un kopeck.Je pédale mou comme une chique.Un jumbo me récupère avant un éffondrement proche(petit camion-taxi avec deux bancs de bois dans la benne).Trente-cinq bornes assis tenant le vélo,j'ouvre grand les yeux pour mieux saisir la vie des laotiens du bord de route.Je philosophe sur l'éxistence de ces hommes pauvres et paisibles,qui ont l'air heureux. Repos quarante-huit heures à une guesthouse:Infusions de santé,jus de fruits vitaminés et antibiotiques.Je dors comme jamais encore.
Thakhek-Nahin,deux jours,106 et 109 kilomètres:Visite de deux grottes de formations calcaires étonnantes,fantastiques avec le petit lac cristallin souterrain digne d'un conte de fée.Le globe-trotter se retrouve seul dans cette merveille de la nature et de la géologie.Il aimerait être spéléologue à ce moment.La planète possède des secrets superbes dont nous découvrirons certains avec la chance exceptionnelle d'un voyage.Assis près de l'eau scintillante,il se frotte le visage,le front et la nuque avec.Elle détient des vertus curratives d'après ce qui noté sur son guide.Le lieu agit sur lui fortement,il se sent bien instantanément.Etre là est idéal pour se retirer du tumulte humain.Durant ce voyage,le silence lui manque,toujours sujet aux bruits de sa route,des villes,des hommes.Il s'agit de la première pollution dont il souffre. Quatre-vingt cinq kilomètres de piste cahoteuse,le vélo chargé n'est pas un un tout-terrain avec des suspensions qui éffaceraient une grande partie des chocs.Il doit rester concentré et fixé en permanence les dix mètres immédiat devant lui.C'est vite stressant et harrassant. A l'auberge de campagne très couleur locale,l'aimable jeune patronne prépare un repas ordinaire et bon.Elle lui fournit une grande serviette et un petit savon pour sa douche avec une cruche en plastique.Dans le cabanon de la douche,une grenouille enflée comme une balle sautent en tous sens et un insecte à dix pattes long comme un pouce,la carapace noire,l'abdomen velu,les antennes en cloches,s'echappe tantôt par là,tantôt par là-bas.Y'a plein de bestioles qu'il n'a jamais vu.Il se trouve dans un vaste campagne montagneuse et sauvage dans des forêts de feuillus parsemées de nombreux étangs.Il s'immerge jusqu'au cou dans l'un d'eux pour rincer sa sueur,l'eau sent bon,non souillée,parfumée par la sol des bois,la faune est intacte.Il ressort illico,il redoute une bête vénimeuse,peur infondée sans doute.Vitesse entre 6 et 13 à l'heure,c'est lent:Il lui tarde de rejoindre l'asphalte.Des villageois lui proposent une assiette de pâtes à la farine de riz et un verre d'eau,il refuse poliment.Il redoute des problèmes digestifs.Etape éprouvante du début à sa fin:Il en a terminé avec la rude piste mais maintenant sur la bonne route le vent arrive soutenu de face.La beauté de de la campagne l'aide à puisser dans son reste d'énergie pour rejoindre Nahin.La végétation est luxuriante,feuillages vifs et verts éclatants,toutes les espèces et les arbres sont agglutinés ensemble à perte de vue.Les falaises rocheuses sont coiffées de crêtes sinueuses qui peuvent faire penser à un long qui aurait perdu sa tête,à une crete de coq,ou à autre chose que l'imagination suggerera.Arrêt à hameau:Une bande de gamins harnachés de vieilles nippes étrangement propres,les cheveux raides marron sombre ou noir comme tout les laotiens,les sourires et de la joie aux coins des lèvres respirent le bonheur simple et parfait.A deux cent mètres sur sa voie se profile une pente accentuée,il a cent kilomètres d'éfforts dans le corps,va-t'il parvenir à escalader cet ultime obstacle sans poser pied à terre?.Tout cycliste digne de ce nom possède des ressources impensables,il sait qu'il peut toujours s'étonner de lui même.Il vide son esprit,cherche et trouve un rythme souple et régulier,et la magie opère.Non seulement il progresse normalement mais de plus il extériorise des sensations heureuses.Descente finale avant Nahin,il peut pousser la chansonnette.
Repos dans une paillote en bambou tréssé:Allongé sur un lit douillet,je pense à loisir aux aventures vélo d'avant et à celles qui pourraient se réaliser.Je songe à un besoin d'amour,moi le solitaire,je pense paisible à la vie en général un peu mélancolique. Grottes de Kong-Lo:La rivière disparaît sous la montagne et poursuit souterraine son cours sur sept kilomètres dans une large et haute galerie obscure et ramifiée.Le batelier coupe le moteur de la barque éffilée à courts rebords où nous sommes cinq passagers assis sur des planches.Je laisse traîner une main dans l'eau.Nous debarquons pour une petite escalade sans difficulté vers une galerie où l'on peut admirer des stalagmites et des stalagtites de calcaire éclairés par des spots de lumières bleus et rouges. C'est ma seconde traversée du pays.Il y a deux mois j'ai beaucoup caricaturé et idéalisé mes impressions,une façon de rêver que seules d'autres vélovoyageurs peuvent vraiment comprendre.En bonne forme physique je trouvais facilement la sympathie des autochtones.Ce deuxième parcours est le complément un peu triste du premier.Les lotiens sont aimables,doux et sans histoire,mais l'atmosphère ou l'ambiance se peut minable,décadente,le niveau intellectuelle est bas,les coutumes peuvent être primaires ou tribales.Souvent un voyageur arrange ses affaires avec trop de subjectivité,et deux passages guère espacés dans un même pays peuvent lui être fort différents.Je pense de plus en plus à la Chine vers laquelle je me dirige. Une semaine à Vientiane où deux mondes très contrastés se côtoient.Les commerces les plus riches du pays et les gargotes rafistolées du bord du Mékong,des asiatiques aisés,des touristes dépensiers et des pauvres se croisent sur les trottoirs.Des chauffeurs de rickshaws malhonnêtes lancent à la dérobée des petits signes aux routards pour leur refiler de la came.De la nuit tombée jusqu'aux heures avancées de la nuit la prostitution dans le quartier des hôtels est démoniaque ou plus douce et convenue.Des travestis se dandinent sur un bout de trottoir,des putains en mini-jupes guettent le gibier.Les dieux du plaisir font des faux-pas,le diable se faufile.Je rentre à l'hôtel à quatre heures du matin,j'ai traîné dans un bar décontracté à l'ambiance gaie et symphatique,là deux bons guitaristes jouaient des musiques douces et des tubes à la demande des clients,puis à un café-concert où un groupe rock laotien se produisait,des bons artistes inspirés et créatifs,et encore à un pub très copie de Grande-Bretagne.Entre ces murs qui retiennent la dépravation,j'ai joué aux dominos avec des vieilles laotiennes.Ici rien n'est incroyable,je suis en pays de tradition bouddhiste,la tolérance exacerbée engendre des situations ou des scènes extrèmes et délirantes.
Vientiane-Luang Prabang,onze heures de route en bus: Didier a déjà fait le même trajet dans la direction inverse il y a moins de trois mois.Il revoit plus particulièrement les endroits où quelque chose de significatif lui est arrivé depuis son fauteuil dans le car.Le paysage des montagnes avant Luang Prabang est spectaculaire,des rochers en dents de scies,un monde végétal prolifique. Les ordures diverses dispersés aux bords de la route lui amène une reflexion cynique:Comment réagiriez-vous si on se servait de votre maison privée pour y deposer des déchets?.Les hommes trop irrespectueux de leur environnement sèment la zizanie,saccagent les plus nobles instincts de l'homme. Une large place de terre,tout autour des barraquements,des lieux de vie sordides.Des familles pauvres habitent là,les jeunes filles dans le logement même offrent des passes sexuelles,le seul revenu de ceux qui partagent leurs existences sous ce toit.C'est la zone des bordels.Des hommes laotiens viennent consommer,les visites sont nombreuses et les adolescentes doivent s'éxécuter.Elles travaillent mécaniquement sans montrer de tracas.Un entremetteur et chauffeur de tuk-tuk(voiturette à trois roues fabriquée en Inde) l'a conduit jusqu'ici.Il se laisse aller aux aventures les plus epicées,une façon de voyager avec plus d'émotions,de découvertes,plus passionnément,de dépasser ses idées préconçues,de comprendre toutes formes de vie avec indulgence ou amour.Par jeu et curiosité,il entre avec le chauffeur dans plusieurs barraques.Pour une heure avec une jolie fille dans une piaule aux murs de planches,un matelas par terre,il doit monnayer vingt euros,ca sent la misère et la décadence.Sous chaque toit,une nouvelle prostituée le regarde fixement de ses grands yeux candides et lui fait signe de la suivre,elles jouent le jeu sérieusement et avec innocence.Avec toutes il a fait semblant de vouloir et il a dit non.Son premier plaisir serait de pouvoir aimer ces familles et ces petites putains,il veut donner autre chose que de l'argent.Une mère lui propose sa fille,une gamine qui ne peut pas avoir plus de quatorze ans.Le plus pitoyable s'expose dans ces taudis,ces gens sont sans éducation.Ils n'ont que leurs vies comme école.Au Laos la sexualité est vécue avec simplicité,les questions qui nous gênent et nous torturent dans les pays de culture chrétienne sont inconnue.La femme de moins de vingt-cinq ans connaît plus de désir,son corps est dynamique,elle est plus désirable,plus active pour ce boulot du sexe.Les mères moins opérationnelles les surveillent avec bienveillance.Tout n'est pas si sombre ni si malsain,nous en terre bouddhique il faut comprendre différemment Le vélovoyageur pense que gagner de l'argent avec son corps comme instrument prêté au plaisir est un mauvaise calcul.Pas d'amour.pas d'avenir.La police passe parfois pour contrôler ce grand bordel mafieux,que fait-elle de bon?.Tout est minable et des horizons plus ravissants semblent impossibles.Comment peut aider le Laos des bas-fonds?
A Luang-Prabang,ils sont beaucoup à magouiller et à courrir par des moyens frauduleux après l'argent.Nombreux sont des avares vieille mode,l'argent est au fond de leurs poches à eux- seuls.Ce sont de brillants parresseux,le petit fric leur permet de ne rien faire.Autrefois ils vivaient sans,maintenant avec.C'est mieux alors il faut s'en procurer coûte que coûte.Le système scolaire est obsolète,trop quittent l'école avec des rudiments en lao uniquement.L'écriture lao s'écrit tout les mots accrochés,sans espace entre,la lecture en est peu claire,lente ou difficile. Les habitants se plaisent à leurs vies de paresse,nous autres les voyageurs de passages leur apportons une distraction dont ils savent qu'ils ne savent pas bien d'où elle vient.
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