Planète Vélo

Février-Mars 2010

    URUGUAY: Le plus petit pays de langue espagnol d'Amérique du Sud est le premier que le nouveau globe-trotter va entièrement traverser sans se déplacer à vélo.Les contrôles répétitifs de son passeport avant d'embarquer sur le ferry qui permet d'arriver le plus directement à Colonia en Uruguay sont ennuyeux et démoralisants.L'Amérique Latine différemment de l'Union européenne n'ouvre pas ses frontières.Didier se joue parfois intérieurement des petits scénarios improvisés qui l'aide à réprimer certaines révoltes,à retourner certaines situtions pénibles sur un régistre plus drôle.Lorsque la société est trop stressante il se rappelle plus fort qu'il est un privilégié ne faisant que passer. Les habitants de Colonia sont le plus grand nombre décontractés,rien ne semble les contrarier,ils présentent des visages heureux.L'atmosphère est paisible dans la plus vieille ville du pays fondée en 1680 par les portugais.A son auberge l'ambiance est bon enfant dans un climat de confiance,il peut paresser,ne plus se soucier de l'heure,se ballader totalement vacancier dans les vieilles ruelles,sur la jetée,sur le rivage et les plages.Tout le monde est l'ami de tous ici,c'est un des plus beau endroit sur la terre. La population uruguayenne est à 85 pour cent des descendants d'européens venus au dix-neuvième siècle,très majoritairement des espagnols et des italiens,8 pour cent sont des métis européens-amérindiens,les personnes d'origine africaine sont environ 6 pour cent et les amériendiens ne sont que 1 pour cent.C'est le seul pays du continent qui a un parti politique défendant la cause de la population d'origine africaine.Le pays s'est enorgueilli d'avoir remporter deux fois la coupe du monde de football,en 1930 sur son sol et en1950 au Brésil.La langue nationale est le castillan et sa forme rioplatense qui est une variante de l'espagnol influencé par l'italien employé en Argentine et en Uruguay.  

    Montevidéo est réputée pour avoir la meilleure qualité de vie du continent.Didier se trouve dans le centre-ville près de la vaste gare routière le temps d'un court après-midi et d'un changement de bus.C'est la capitale sud américaine la plus paisible d'un pays charmant et poétique. Il s'en va vers la laguna Negra,à une villégiature sur la côte extraordinairement belle.L'Océan Atlantique gigantesque empli les hommes les plus receptifs de belles promesses indéchiffrables,de sérénité et d'une paix indestructible.L'air fort,puissant,envahissant et fraternel du large recouvre le village de paillotes,de cabannes,de petites villas et de vieilles maisons de pierres.Beaucoup de jeunes bohêmes,certains en provenance des pays voisins,traînent par là en quête d'amour et de sens...Le bus se rempli de petits écoliers,il est entouré par ces petites bouilles en tenue d'école très colorés.La vie est belle il se rapproche du voisn géant le Brésil...

    BRESIL: Il ne séjournera que cinq jours au Brésil,le temps d'un aperçu,le temps de faire connaissance avec le pays mais pas celui de le découvrir.Il a ressenti très fort l'existence de la société brésilienne comme chaque fois qu'il pose ses premiers pas dans un nouveau pays.Il va falloir qu'il revienne un jour.Judicieusement par souci d'économiser ses reais(le real est la monnaie du pays),il passe trois nuits de longs trajets dans les bus,les tarifs des nuits d'hôtels aux prix des trajets de bus qu'il doit emprunter de toute façon.Cette façon d'organiser ses voyages bien d'autres routards font de même.Didier ne sait rien dire en brésilien,cela lui manque déjà cruellement.Devenu depuis peu un autre globe-trotter sans vélo,une bonne expérience de nomade sac à dos lui fait défaut,il n'a pas su préparer cette arrivée dans le cinquième plus grand pays de la planète qui s'étend sur la moitié de l'Amérique Latine.Ce n'est pas un pays immédiatement facile pour un routard qui affectionne l'aventure et le hasard.Les brésiliens sont plus réservés dans leurs relations avec autrui,ils sont aussi plus citoyens...Le Brésil de son court passage il ne l'a pas assez aimé,il n'a pas réussi à trouver un bon rythme,celui de la samba peut-être.Il n'a plus celui de son vélo.Il sait que s'il revient il goûtera à d'autres plaisirs..Les décorations de la fête de Pâques les plus belles du monde...Il ne trouve pas d'hébergements à bas prix...Il se trompe de bus...

    Les chutes d'eau d'IGUACU(côté argentin): Ces chutes sont entourées par la forêt tropicale,à la frontière entre l'Argentine et le Brésil.Quatre-vingt pour cent du site se trouve côté argentin.Cet ensemble de deux cents soixante qinze cascades sur un front de trois kilomètres est une merveille de la nature et de la planète.La plus haute et la plus grande est appelée la "gorge du Diable",elle mesure sept cents mètres de long,cent cinquante de large et quatre-vingt dix de haut.Il se deverse jusqu'à six millions de litres d'eau par seconde.Nous y sommes enivrés par la forêt avec le spectacle remarquable des chutes.Un gigantesque paysage de beauté hydraulique,l'élément eau déploie sa force inouïe majestueuse,une confluence qui façonne un univers unique. Des nuées de papillons aux couleurs multiples exécutent un ballet féérique.La beauté dans le bonheur éphémère.Je retrouve Holly,la jeune et jolie australienne de Darwin,nous séjournons à la même auberge.Elle est assise sur un banc en bois le corps envahi par ses insectes admirables.La scène est tellement belle et émouvante que je la prend pour en partie magique.Mon amie est esthéticienne,ses ongles sont savamment vernis et avec les ailes bariolées des papillons à côté elle m'offre du charme et du pittoresque à son paroxysme.Parmi la horde des touristes,certains stoppent devant nous et attirent à eux quelques-uns parmi la multitude de papillons.Aux chutes d'Iguaçu,le parc le plus visité d'Amérique du Sud,le nombre d'appareils photos utilisés par les touristes du monde entier en l'espace d'une journée est phénoménal.Ces chutes d'eau sont une réconciliation pour tous,un don de la planète,un amour de la terre sans limite.Le bruit de l'eau est puissant et régulier,il sonne des accords majeurs venant comme de l'au-delà. 

   PARAGUAY: Un pays original et atypique.Le seul des colonisations espagnoles ayant adopté comme langue nationale et fédératrice un idiome amérindien.L'espagnol est utilisé presque toujours en politique et pour les affaires sérieuses tandis que le guarani courant dans la vie quotidienne et familiale est la langue maternelle de la majorité.Le guarani fut transcris avec l'alphabet latin par des jésuites aux dix-septième et dix-huitième siècles.Le peuple paragayen est a quatre-vingt quatorze pour cent métis et à cinq pour cent indigène,les purs descendants d'européens ne sont qu'un pour cent. Je suis en Amérique du Sud mais il me semble être ailleurs aussi,dans un endroit indéfini où se mélange des influences diverses.Des sensations inexplicables propre au voyage et à sa liberté magnifique.Le passage de la frontière et l'arrivée dans le pays...Le bus pour Conception... J'ai pris,à Conception au centre du pays,le bateau qui descend le fleuve Paraguay depuis le Brésil.Il rejoint Asuncion la capitale et peut pousuivre vers le nord de l'Argentine.C'est un rafiot,il est incroyablement surchargé,un tuyau redéverse l'eau pénétrée dans la cale mal étanche.L'on y charge un peu de tout,des sacs de céréales,des scooters,des porcelets,des matériaux,des paquets de légumes,des meubles,des sacs de linges,des bidons d'essence,et bien d'autres choses.Le temps s'arrête et lentement entame d'autres histoires.Dans la capitale...

   LE NORD-OUEST ARGENTIN: Par le hasard des rencontres,je fais la fiesta à une auberge de Salta,la plus grande ville du nord-ouest argentin.Je suis arrivé ici avec les indications de mon livre de voyage,les autres routards français sont parvenus là de la même manière avec le même guide.Un guitariste joue et chante les Beatles,on picole des bières et du vin,on va déconner jusqu'à tard dans la nuit.Il faut bien à l'occasion partager avec des acolytes les pleins de sensations,d'émotions ou de pensées que l'on collecte abondamment le long de nos routes.Nous sommes joyeux d'être une communité qui peut partager instantanément car nos parcours se suivent ou se croissent souvent.Nous avivons nos fraîches mémoires mutuellement. Je monte à la colline San Bernardo par un chemin pentu jalonné de statues chrétiennes de Jesus à différents âges et de la Vierge.Depuis là-haut un panorama entier de la ville s'ouvre et offre des instants où l'on se sent libre de tout,observant et méditant.Après avoir crapahuter péniblement ou m'être égarer dans des rues,me voilà invincible pour quelques minutes dominant tout les alentours. Chaque samedi depuis 2001,des milliers de pélerins se rassemblent sur la colline car des apparitions et des révélations mariales se produiraient régulièrement depuis 1990 devant une femme,connue comme la voyante de San Bernardo. Je découvre la religion catholique de ma famille de naissance en Amérique du Sud. Enfant je n'ai jamais été retenu par ses affaires saintes et si plus tard j'ai beaucoup lu,aucun de mes livres n'était chrétien.Si un partage d'amour s'empare de ma vie,je peux me transformer en une nouvelle personne qui s'ignorait jusque là. J'ai quitté Salta en bus,depuis Mendoza c'était ma seule façon d'avancer mais ensuite j'ai poursuivi avec une bande de jeunes en jeep dans la vallée d'Humuarca sur une piste cahoteuse jusqu'à un village traditionnel égaré.Ici pour appâter les visiteurs la vie campagnarde et artisanale est mise fortement en reflet,on acceuille,on propose,on sourit aux chers touristes qui sont la bienvenue.Je recontre Laura une jeune photographe colombienne sympayhique,bavarde et qui a la bougeotte.Je me trompe de penser tout de suite qu'il y aura une liaison entre nous.L'on va être ensemble,se perdre et se retrouver pendant quatre jours mais nous resterons de simples compagnons de passage.J'ai photographier Laura en train de faire la même chose dans une ruelle d'un vieux village,c'était la meilleure idée pour conserver un souvenir tangible de cette fille amusante qui passait le plus de son temps à la chasse aux clichés.Le village est ultra pittoresque,les amérindiens autochtones ont sauvegardé leurs traditions sans se laisser bousculer...Petit patisserie-café dans une maison du village,c'est délicieux et plein de petites choses jolies à voir et à raconter...Les paysages montagneux parmi les plus inoubliables...