TAHITI ET MOOREA
Décembre 2009
Vingt-quatre jours en Polynésie française.795 kilomètres autour de Tahiti et sa plus petite voisine très proche Moorea,deux tours entiers de chacune: Il traîne et pédale sans jamais forcer,son allure est minimum souvent.Didier prends dix fois le temps dont il aurait besoin s'il n'en avait pas.A l'archipel de la Société le climat tropical maritime humide est bercé par les alizés.Il fait chaud toute l'année et les températures varient peu.Cependant on distingue deux saisons,une chaude de novembre à avril avec des pluies fortes et une fraîche de mai à octobre.Des cyclones passent quelquefois mais ils ont ni la fréquence ni la violence de ceux observés dans d'autres bassins du globe.Treize victimes en 1982 et dix-neuf en 1998 tués par la mer qui submerge les basses terres. Arrivant du climat océanique froid de Nouvelle-Zélande,la chaleur lourde lui demande une forte adaptation et de la résistance qu'il obtiendra vaillamment pendant son excellent séjour duquel il emportera la contradiction de le penser trop court tout en désirant partir vers ailleurs.En somme il sera heureux mais s'inquiètera à ce sujet.Didier a déjà parcouru la distance de cinq cent fois le tour de Tahiti depuis l'année 2003.Cinq cent fois 150 kilomètres,soit 75 milles au total.
Les petits pêcheurs à la barque vivent au jour le jour,ils dépassent les barrières de coraux sur une mer paradisiaque sans marée lunaire,et celle due au soleil est faible.Des vies toutes polynésiennes,douces et langoureuses sous un ciel qui offre une lumière exceptionnelle.L'eau aux bleus entremêlés,saphir,outremer,céleste,roi,a la beauté subjuguante,est infiniment poissoneuse.Ils suspendent leurs belles prises à des petites potences au bord des routes,des thons,des poissons perroquets,des marie marie,bien d'autres encore,et tranquillement des clients viendront.Le peuple autochtone ma'ohi représentent soixante-dix pour cent de la population,les français et les chinois les uns et les autres environ dix pour cent,quant aux autres dix pour cent ce sont les métis et ceux de toutes autres origines confondues. A un petit port de pêche artisanal,des musiciens ma'hois s'exercent en spectacle,ils sont six a exhibé leurs bras nus musclés et luisants de couleur caramel brunie.Evidemment il y a d'abord l'incontournable ukulélé,et une guitare classique,des maracas,et encore une contrebasse qui consiste en une grosse poubelle ronde en plastique dur sur laquelle est fixé un manche à balai où sont tirés des fils de pêche en guise de cordes.Cet instrument inventé produit des accords justes et des sons agréables.Ces artistes purs et durs offrent un divertissement musical coloré aux rythmes syncopés et aux sonorités traînantes lui réchauffant le coeur et lui animant l'esprit.Aimer il le faut toujours,le pittoresque et la douceur de la musique l'invite à la quête de l'amour.Des enfants adorables comme très heureusement il y en aussi d'autres de partout sur la terre,se baignent dans l'eau de mer d'une petite baie.Distraits de leurs jeux aquatiques ils écarquillent les yeux à la vue du cyclovoyageur aux quatre grosses sacoches.Une gentille gamine écrit des mots sur son carnet,voilà sa première leçon de tahitien.Les gosses lui disent des petites histoires personelles très instructives pour qu'il se pose les bonnes questions au sujet des hommes en Polynésie française. Il passe devant une vasque naturelle,l'endroit est joli.Le vélonomade fait halte ici,sa peau découverte est très chaude,il se baigne dans la cavité creusée depuis de très nombreuses années par la force de la chute d'une cascade sur le rocher.Dans la grande baignoire naturelle à ciel ouvert,cinq tahitiennes fortes et potelées sont avec lui dans l'eau douce et tiède.Ivre d'eau de mer,elles sont là bénies par la terre.Il raffole de ces rencontres surprises étonnantes qui jalonent sa route irrégulièrement mais fréquemment.Un percussionniste actionnent les paumes de ses mains sur une caisse bricolée,six jeunes tahitiennes,des ados de plus de quinze ans en jupes courtes,les ventres découverts avec des mini gilets sur les épaules répètent une danse locale typique.Il pose le vélo sur sa béquille pour mieux savourer ce spectacle ultra-éxotique.
La Polynésie française c'est cent dix-huit îles reparties sur cinq archipels au coeur de l'Océan Pacifique,une surface de terre quarante fois plus petite que la France dispersée sur un tirritoire vaste comme la moitié de l'Europe.Cent vingt milles personnes vivent à Papeete,la capitale. Je pédale très mollement,c'est drôle et j'en délire.L'appréciation de l'espace m'est inédit avec l'océan toujours proche que mon regard parviens rarement à éviter.Sur les îles lointaines l'homme est en symbiose avec la mer.Les premiers tahitiens ont découvert ces édens il y a environ 1700 ans.Une fois là,ils ont surtout paressé,la plupart des peuples auraient fait de même.C'est tout d'abord l'environnement qui apprivoise l'humain.Il n'y a pas plus indolent qu'un polynésien.Là-bas ils ont acceptée la société française comme un autre paradis.Ils mangent nos produits alimentaires,par exemple nos fromages,nos charcuterires,nos plats préparés,nos chocolats,nos biscuits et cetera.Nombreux sont devenus obèses,certains cas sont impressionnants,jusqu'à deux cents kilos ou presque les plus énormes.Plus de la moitié ont un travail avantageux,des salaires appréciables et du temps libre pour des plaisirs sans souci.D'autres se débrouillent bien sur les îles idylliques.Enfin il y a les plus pauvres,les paumés,les chômeurs,les alcooliques et les drogués qui sont trop nombreux,ces laissés pour compte auxquels la société française verse des revenus de solidarité sont trop nombreux,plus de dix pour cent de la population.Les fruits et légumes poussent en abondance sur une terre fertile,la pêche est une manne éternelle.Les combines entre copains et les petites affaires astucieuses sont monnaies courantes sur les îles du Pacifique.Les arts et traditions sont uniques,se sont développés à l'abri d'influences extérieures.Il faut prendre le temps de les découvrir au hasard des chemins et des rencontres.
Une bande de gosses l'escortent et l'aident à installer son bivouac sur un terrain de football.Ils se trouvent dans les hauteurs d'un faubourg désordonné et assez misérable à dix kilomètres du centre de Papeete. Lors de la traversée de cinquant minutes entre Tahiti et Moreea,il s'allonge sur un coffre sur le pont exterieur avant du bateau,l'alizé caresse son visage,les rayons du soleil chauffe ses paupières closes en douceur.Le ferry est bondé de passagers,une marquisienne est sur le même coffre dans la même position,ils font couche commune.Sa queue de cheval noire de jais court jusqu'à ses genoux.Sa coiffure est une curiosité décoiffante.Losqu'elle était encore une enfant,Jacques Brel est venu à son école,elle lui dit se souvenir du passage d'un chanteur tendre et souriant. La météo est si chaude et si humide qu'une douche toutes les moins de trois heures lui est utile pour garder la forme.Pour sa première nuit à Moreea,il trouve asile dans une église protestante décrépite utilisée comme pièce mortuaire.Un lieu inédit qui s'ajoute à la longue liste de ses nuits insolites.Philippe Byot habite à côté,il frappe à sa porte le lendemain matin pour lui demander la permission de se servir de sa douche froide dans le jardin.C'est un veuf franc-comtois âgé de 81 ans.Il a bourlingué dans sa jeunesse avant de se poser là et de se marier avec une tahitienne en 1961.Il lui offre du café et commence à lui raconter sa vie.Philippe montre ses peintures de nues tahitiennes et un roman qu'il a publié il y a longtemps déjà.
Les tahitiens sont de fervents chrétiens,ils pratiquent assidûment.La religion chrétienne léguée par les colons est un solide socle commun pour la majorité.L'évangélisation de la Polynésie fut un succès facile.Le peuple du Pacifique est sans problème avec certaines évidences.Les petites églises et les chapelles se dressent bien entretenues et coquettes en tout les lieux sur les îles.Les catholiques,les protestants,les mormons,les évangélistes,les baptistes,les fidèles de l'église du Christ,les témoin de Jéhovah,et les fidèles d'autres communautés religieuses cohabitent heureux dans la liberté et le respect.La route du tour de l'île s'étire proche du rivage,soxante-trois kilomètres à l'éxotisme paroxystique.Il n'éxiste qu'une seule autre voie asphaltée de neuf kilomètres qui monte en courts lacets jusqu'à un belvédère se rapprochant du centre de Moorea.Là-haut le panorama est enchanteur,les dieux de la beauté planétaire ont oeuvré.La végétation est prodigieuse,un géant de vie végétale. Depuis les bandes côtières les montagnes couvrent le reste des deux îles.Le relief très accidenté déssine des crêtes dentelées et des cimes en pointes.Le foisonnement de la végétation est un tapis nuancés de verts de toute beauté.La mer calme et forte s'accapare tout les horizons.Un lagon d'une ou deux encablures entoure l'ïle de Moreea,l'eau est bleue magique,bleue roi.Des tahitiennes aux formes généreuses s'étendent dans l'eau inerte très peu profonde et demeurent ainsi plusieurs heures,certaines ont des bébés contre elles.Une musique tahitienne provient d'un 4X4 rutilant stoppé face à la plage.Les baigneuses jettent des coups d'oeil fiers sur le véhicule de temps à autre. Philippe,le franc comtois,m'a expliqué qu'apprendre et parler le tahitien est assez compliqué.Beaucoup de mots se ressemblent car l'alphabet compte seulement treize lettres et les indigènes pardonnent difficilement les fautes des débutants qui écorchent les mots.Les tahitiens ne sont pas les plus acceuillants de la terre,les iliens d'adoption suivent la même atmosphère,tout le monde est assez distants,est avare de chaleur contrairement à la météo très chaude.Les habitants s'intéressent déjà à eux-même,ils vivent comme ils aiment et ça les occupe beaucoup.Leurs îles dans l'esprit de beaucoup c'est le monde entier.Les étoiles dans le magique ciel nocturne sont tellement magnifiques que je leur pardonne de ne pas plus sourire.
Je vais à pied un kilomètre jusqu'à la superette du coin,il fait si chaud que mon énergie est rincée.Des jeunes femmes m'offrent un sirop à l'eau.Elles travaillent à un magasin de jouets et nous sommes le 24 décembre.Bien que quelque peu débordées,elles restent aimables avec moi les observant.Les enfants polynésiens vont être gâtés,ne le sont-ils pas déjà suffisamment? La traversée retour à Tahiti est une sublime promenade en ferry-boat.Le soleil chauffe fort,sur le pont supérieur déjà en tenue,les chaussures à crampons dans les mains ou sur le dos,une équipe sénior de foot féminine se rend à son match dominical.Les joueuses chahutent excitées.Je scrute le large et je ressens fortement qu'une vie d'homme n'est qu'un court passage dans le temps comme l'est la traversée du bateau.La planète bleu à perte de vue,la mer et le ciel inondé de soleil sont propice à un dépassement de ses pensées,à la méditation. A Papeete le dimanche,la vie tourne au ralenti,tout est très français dans la plus grande ville de la Polynésie Française,plus qu'en France parfois par effet de certains scrupules.Au plus grand centre commercial de Tahiti et donc de l'ensemble des îles,la foule se presse,elle a épousées les facilités offertes par la grande distribution sans la moindre contestation semble-t'il.C'est le grand classique des courses avec les caddies.Un bon nombre poursuivent des vies bien conventionnelles.Les bagatelles occupent une grande place.
Le climat tropical maritime me prive d'énergie,je pédale comme une chique molle,pas à l'aise dans un corps qui a vieilli subitement.Ces colonisés du Pacifique pourquoi ne sont-ils pas plus originaux,imaginatifs et sportifs?.S'ils utilisaient plus le vélo sur les routes plates des tours des îles comme les existences seraient plus agréables encore.Une part du paradis a disparu dans le passé. Les voûtes celestes des nuits changent selon où l'on est sur la planète,c'est extraordinaire d'observer les ciels nocturnes clairs en voyage nomade.J'ai pour tout téléscope mes deux yeux éblouis et fascinés.Un silence total,un regard libre,l'univers comme un don infini et indéchiffrable.Je suis en apesanteur mentale,mon esprit expérimente avec des pensées originales,j'imagine des mondes plus beaux,nouveaux,je rêve très fort.En Polynésie,je vois cette beauté inouie comme une magie divine,comme un mystère sacré.Sur les îles du Pacifique je cherche un sens à qui est Dieu,j'oublie les hommes et toutes leurs sciences savantes.
Les tahitiens ont un accent qu'il aime bien.Lorsqu'ils parlent le français,ils soufflent les mots mélodieusement,la phrase la plus simple devient une poésie par l'alégresse de sa prononciation. Un policier municipal ventru et stupide refuse qu'il campe sur un terrain de sport où des gars se font des passes avec un ballon de rugby.Il lui dit d'un air idiot:"Si c'était que de moi ce serait oui mais vous comprenez c'est impossible".Il ne dérange rien ni personne mais que peut-il faire contre un entêté en uniforme.Il décampe en soulevant à nouveau son corps fatigué,il ira plus haut dans les bois,sous sa tente il s'isolera et trouvera le repos pour demain poursuivre ses aventures quelquefois bien rudes. Une bande du hameau d'à côté fait la fête,les petites noces rapidement organisées sont fréquentes.Une table et des chaises aux pieds en fer sont déposées dans l'eau du lagon peu profond,dessus s'étalent des viandes grillées et des bouteilles de vins.Ils sont là assis les pieds nus dans l'eau tiède à s'empiffrer,à ricaner et à rien changer du monde.Face à eux sur la plage un guitariste et un joueur de ukulélé animent l'agape à demi allongés sur des hamacs.
De mon humble vie c'est la première fois que je suis en compagnie d'une telle quantité d'insectes,un million.Prodigieux!.Fourmis,moustiques,mouches bizarres,bestioles inconnues,machins et bidules de la grosseur d'un petit pois ou presque invisibles,ma tente en heberge plus de mille.Toutes ces petites vies sont restées calmes pendant ma nuit profonde de baroudeur à vélo.Après mon réveil je nettoie la toile dans l'eau du ruisseau qui murmure deux mètres plus bas et la secoue énergiquement pour faire disparaître les parasites.L'on ne peut pas être sur terre sans tuer des vies,j'ai massacré une part d'un tout petit écosystème sans savoir ce que je faisais plus exactement.Sans autres choix faciles le voyageur ne pense qu'à lui. Le cannabis pousse vite sur les montagnes escarpées et recouvertes d'une épaisse végétation.Les cachettes sont bonnes pour des cultures illégales.Nombreux parmi les adolescents et encore beaucoup dans les autres âges fument de la douce.Déjà naturellement indolent ils deviennent inqualifiables.C'est ce que je pense en rencontrant certains qui fument des pétards. Les iliens jouent à la pétanque,au volley ball,de la guitare et du ukulélé et se prélassent dans l'eau des lagons coralliens. La montée au belvédère de Moorea dure six kilomètres,c'est la seule ascension des deux îles.L'effet euphorisant des efforts prolongés manque à mon bien-être sur ces îles sans difficultés,c'est ma vie que de pédaler beaucoup où que je sois.Cette escalade m'apporte regain de vigueur et d'optimisme.
La veillée de Noël est magnifique à la messe protestante.L'église dehors et dedans est propre et neuve comme une pièce de monnaie dans des premières mains.C'est superbement rehaussé d'ornements,les éclairages colorés sont ingénieux.Avec des guirlandes électriques,des sapins décorés,un trio de musiciens,ukulélé,guitare,synthétiseur,les robes et les costumes des ouailles tirées à quatre épingles,les chapeaux fleuris,l'atmosphère est tout à la joie.Le joueur d'ukulélé est très gros,ses doigts experts et délicats caressent les cordes.Comme il est original.L'église bondée déborde d'entrain,tout le monde chante avec bonheur,les timbres sont justes,la mélodie est belle.Je suis sur un nuage de doux plaisir trouvé par un pur hasard heureux.Tout est merveilleux à cette messe de Noël la plus belle du monde.Les polynésiens ont fait des enseignements de la bible des oeuvres chatoyantes,le plus beau sur un piedestal.L'entier office est dit et chanté en langue tahitienne,je ne comprends rien mais cela n'a aucune importance c'est magnifique.
Il se déplace depuis vingt-quatre jours sur les îles soeurs de Tahiti et de Moreea et autant de jours avec la peau poisseuse de sueur dans la chaleur humide.Il est aussi collant qu'un ruban tue-mouches. 22 heures 45 à l'aéroport de Papeete,l'embarquement pour l'île de Pacques est à 00 heure 30.A la cafétéria il partage des instants savoureux avec Jacob,un chômeur de 32 ans qui joue là de la guitare avec inspiration,et une jolie copine du musicien saltimbanque qu'il aime bien.Tout ceux qui ont des vies décalées,les originaux,les marginaux,lui ont procuré de nombreuses heures passionnantes et humaines,ce sont eux qui les premiers animent et donnent des couleurs à la vie ordinaire des jours qui passent.Jacob joue comme ça vient,il improvise un peu éméché.Il ne dérange personne dans l'aéroport,des passants s'arrêtent à côté de leur table pour exécuter quelques mouvements dansés ou pour fredonner avec eux la chanson.En polynésie française certains vivent et se déplacent avec un instrument,ils appartiennent à une culture bohême.Didier chante ses tubes français un peu ringards avec son carnet de parole recopiées qu'il trimbale de pays en pays.Comme c'est charmant,ils connaissent quelques-uns de ses refrains,eux qui vivent de l'autre côté de la planète,à vintg heures d'avion et à un an de vélo sur les routes. Mes deux derniers amis ici sont fauchés mais à Papeete comme ailleurs sur les îles on ne fait pas la manche et encore moins avec une guitare.Salut aux poètes,votre petite folie est un espoir inaltérable. A l'aéroport l'ambiance est decontractée,les passagers en partance sont toujours sur la plus grande île de la Polynésie Française.Pourquoi ne restent-ils pas?.Reviendront-ils sur ces terres à nulle autre pareille?.Pour se baigner dans les lagons,canoter,jouer du ukulélé,assister à un messe fleurie,manger du poisson perroquet,photographier les coraux et la faune marine,observer le ciel fabuleux la nuit,pourquoi ne restent-ils pas?.Pourquoi partir et ne plus retrouver l'exquise nochalence,la farniente et la rêverie des îles?
Je suis assis dans l'avion,ma ceinture est bouclée,le décollage est imminent.Dans quelques heures je serai en territoire chilien,sur un autre continent où l'on me parlera le plus souvent en espagnol.J'emporte des souvenirs inéffables et inéffaçables de Tahiti et Moorea.Si je reviens j'apprendrai à rêver enore plus fort.
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