NOUVELLE-ZELANDE,PEDALER AUX ANTIPODES
Novembre 2009
Auckland-National Park-Wellington-Nelson-Christchurch-Mont Cook-Fox Glacier-Nelson-Wellington-National Park-Auckland,3265 kilomètres sur l'île Nord et sur l'île Sud: Le globe-trotter a suivi l'itinéraire à vélo sans jamais emprunter un autre moyen de locomotion hormis les deux courtes traversées en ferry-boats entre les deux îles. Le pays des kiwis se trouve à deux milles kilomètres au sud-est de l'Australie dont il est séparé par la mer de Tasmanie.Il englobe de nombreuses autres îles beaucoup plus petites.Cet isolement a favorisé le développement d'une flore et d'une faune endémiques riches et variées.Le kauri géant,l'insecte weta,le kaponga et le kiwi,ces deux derniers sont des symboles nationaux.La population est majoritairement d'origine européenne,tandis que les maoris forment la minorité la plus nombreuse.Les peuples non maoris d'origine polynésienne et les asiatiques principalement dans les grandes villes sont aussi d'importantes communautés.L'histoire de la Nouvelle-Zélande est l'une des plus courtes du monde,il s'agit d'une des dernières terres découvertes par l'homme.Les maoris sont arrivés entre 1050 et 1300 alors que les européens débarquèrent en 1642.L'île du Sud est partagée dans sa longueur totale par les Alpes du Sud dont le point culimant est le mont Cook à 3754 mètres.Il y a 18 sommets de plus de 3000 métres dans cette chaîne de montagnes.L'île du Nord est également montagneuse et marquée par le volcanisme et une activité géothermique.Le point culminant le mont Ruapeku qui atteind 2797 mètres est un volcan en activité.Quatre-vingt pour cent de la flore n'existe qu'ici.On a dénombré 336 espèces d'oiseaux dont 64 sont endémiques.La proportion entre la population humaine et le nombre des moutons sur les collines est de un pour huit.Le cheptel des vaches laitières dépasse les quatre millions de têtes.Les produits laitiers,la viande,les fruits et la pêche sont des très importants revenus d'exportations.Le vin et le miel également. Le tatouage maori a traversé les époques.Le rugby à quinze est étroitement lié à l'identité nationale.C'est une passion de tout une majorité des néo-zélandais.Les "All Blacks" est l'équipe la plus titrée des nations.Le haka,la danse guerrière maori est éxécutée par les joueurs avant le début de chaque rencontre.
La météo fut de longues heures un ennemi redoutable à braver.Beaucoup de vents forts,sauvages,tourbillonnant,descendants et ascendants,soufflant de travers ou dans un sens opposé à ma direction,des températures froides aux alentours de sept degrés,quelques giboulées de pluie,de grêle ou de neige,du gel la nuit,et parfois de belles éclaircies et du soleil,c'est le tableau d'une habituelle fin de printemps en Nouvelle-Zélande.Pendant la saison la plus froide de l'année,c'est à dire de juin à septembre le même parcours serait insurmontable sans un meilleur équipement que le mien et une excellente condition physique.J'aurais trop froid dans les descentes et les nuits sous la tente.De plus les voies risquent d'être impraticables.Les paysages sont superbes,j'ouvre les yeux exaltés empli d'enthousiasme.Jamais je n'ai partagé mon territoire avec tant de moutons et de vaches laitières.Les bovins exhalent du méthane,s'il est exact qu'il est polluant,je suis sur les routes les plus viciées par ce gaz.Les parcours montagneux sont très éprouvants pour un cycliste,les ascensions sont pentues,certaines dépassent cinq kilomètres et sont à répétition. La Nouvelle-Zélande est un paradis pour de nombreux oiseaux,leur compagnie est un enchantement,peu sauvages ils m'offrent des aperçus de leurs vies fabuleuses.Si notre condition d'être humain se rapprochait davantage de celle de l'oiseau,si nous pouvions voler nous serions vraiment plus libres. Les Opossums sont des petits marsupiaux originaires d'Australie et introduit en Nouvelle-Zélande avec l'idée mercantile de vendre leurs fourrures.C'est une epèce invasive car sans prédateur.Ils pillent les nids,blessent les arbres,transmettent la tuberculose bovine.Ils sont environ 70 millions.Si les fourreurs se réjouissent de leur prolifiration,la W.W.F veut interdire l'exportation des fourrures de cet animal très nuisible.Les trappeurs et les chasseurs amateurs tuent chaque année quatre millions d'opossums,ce qui permet de limiter tant bien que mal le difficile problème de cette prolifération.Les néo-zélandais ont adopté comme symbole national le kiwi.Les insulaires craignent de le voir disparaître puisque l'espèce est menacée.Il est de la taille d'une poule,doté de deux courtes pattes griffues,il a de petites ailes mais est incapable de voler,il est dépourvu de queue.Tout au bout de son bec il y a deux narines.Ses plumes brunes peu nombreuses ressemblent à des poils. Pour un français,la Nouvelle-Zélande c'est l'autre bout de la terre.C'est l'opposé terrestre.Toutes les étoiles sont différentes,exceptées celles de la constellation des Orions que l'on voit dans une position inversée.Plusieurs fois au coeur de la nuit,j'ai admiré saisi d'émerveillement le spectacle fascinant du ciel exposant toutes les étoiles.J'étais un homme sans mémoire dans la beauté d'un ciel nocturne nouveau.
La production de laine est vertigineuse avec la multitude de moutons sur les pentes cabossées,accidentées et tourmentées des montagnes très herbeuses.Il y a approximativement trente millions d'ovins dans le pays.Après quelques jours à très souvent les avoir autour de moi,il me semble mieux les comprendre et mieux les aimer.Comme ils sont innofensifs et doux.Comme ils sont stupides et désespérants aussi.Je déteste les camions qui les transportent entassés dans des cages vers une destination sanguinaire.Industrie de la viande rustre et méchante.Des grands troupeaux de vaches laitières,plus de cent et jusqu'à cinq cents,garnissent des petits champs non loin de la ferme et des salles de traite.Elles broûtent et ruminent paisibles comme des vieilles paresseuses. Ce soir j'ai trouvé refuge sous un auvent de caravane près d'une plage,la mer gronde à moins de trente mètres,un petit tsunami et je disparais pour toujours.La pluie redouble,je crains l'innondation.Quelquefois au cours de mes pérégrinations je suis saisi par des peurs et des angoisses,redoutant d'être anéanti par des forces terrestres violentes.La Nouvelle-Zélande est un ancien pays de l'empire britannique,ce sont exportés de l'autre côté de la planète le plus éloigné,la langue anglaise,la bonne éducation,le civisme,le sens de la dignité des anciens colonisateurs.Le meilleur de cette société modèle pour un vélovoyageur en quête de découvertes est de se sentir en sécurité,de savoir que des bonnes solutions sont proches.Le moins bon côté est que son aventure est plus monotone,que ses contacts humains sont moins drôles et moins spontanés.
De retour Auckland après 45 jours non-stop à vélosacoches.Les conditions de mon parcours furent souvent rudes mais les paysages du pays sont si magnifiques qu'ils décuplent l'énergie.Pour la première fois je m'installe pour quelques jours à un "backpacker",c'est à dire une auberge spécialement conçue pour des voyageurs sacs à dos avec des commodités simples et à prix bas.Quatorze mois et demi de vie nomade et 24400 kilomètres assis sur une selle ou quelquefois debout sur les deux pédales,et maintenant neuf jours de détente dans le centre de la plus grande ville de Nouvelle-Zélande.Le vélo tient sur la béquille,est garé sur un balcon abrité d'où il ne bougera pas.Là est un lieu agréable où se rencontrent des routards,des voyageurs de passage inspirés de tout poils.Le patron et sa famille entière sont des indiens originaires de New Delhi.Les deux jeunes femmes de ménage sont japonaises,belles comme le sont beaucoup de nippones.Joueuses et travailleuses à la fois,je les apprécie.Des arrivées et des départs chaque jour,peu restent à Auckland plus de trois nuits.Je demeure dix jours sur place dans une expérience passionnante de rencontres avec des acolytes expatriés.Mon voyage se fait au même endroit à Auckland à travers celui des autres.Tout les amoureux des voyages et les curieux de la terre sont mes amis.J'observe,je veux comprendre,partager.J'apprécie les joies simples et l'humour bien choisi entre nous autres globe-trotters.L'on se connaît tous un peu avec nos mêmes envies.Cela me plaît plutôt d'être à 45 ans souvent mais pas toujours le plus âgé aux auberges des voyageurs.
Demain je m'envole vers Tahiti,une nouvelle vie de nomade m'attends là-bas.Chaque fois que je quitte un pays pour un autre je troque une éxistence contre une autre.Voyageur rêveur,troubradour dans le monde,insatiable amoureux de la vie qui bouge.Que va m'offrir Tahiti?.J'espère des nouvelles rêveries,des surprises merveilleuses,de situations inédites,des paysages nouveaux,de l'espoir.
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