ÎLE DE LA RÉUNION
30 jours,970 kilomètres à vélo... Une île d'une beauté unique,des montées de plus de trente kilomètres très très sportives...toutes mes nuits sous la tente ou à la belle...Le piton des Neiges,le Piton de La Fournaise des randonnées parmi les plus belles de ma vie...Le créole,la dodo,les mandarines,les citrons et les autres fruits...Hell-Bourg label"Plus beau village de France"......Le samedi 12 juillet 2013,à l'aéroport de Saint-Denis je pose les pieds pour la première fois à l'île de La Réunion;Chaque nouvelle destination est une nouvelle surprise à découvrir,quelle chance de voyager,l'anti-monotonie,l'anti quotidien,l'homme libre de sa force et qui la donne presque toujours toute sans lassitude avec un appétit de vie qui brûle une jeunesse comme éternelle,le temps n'a plus d'importance anéanti par l'ardeur joyeuse du voyage...Je suis en France,à une latitude presque opposée à la métropole hexagonale,qu'elle paix de passer le contrôle douanier comme un citoyen chez lui le temps d'un coup d'oeil sur mon passeport.Mauvaise surprise lorsque je retire mon vélo de sa housse à la réception des bagages,la patte qui tient le dérailleur arrière est cassée en deux.Elle était en deux une première fois à Mada.,c'est une petite pièce en aluminium qu'ils ont réussi là-bas à ressouder par un tour de force qui est au-delà de mon entendement.Je rêvais de mes premiers tours de pédales sur l'île c'est la bérézina à cet instant. C'est le crépuscule,que je suis embarrassé à pousser mon vélosacoches qui ne fonctionne pas...je suis sur la bande d'arrêt d'urgence d'une voie express à chercher un centre commercial,avancée dangereuse et inutile car tout est fermé...retour vers l'aéroport pour dormir dehors avec ma patte cassée,je déniche un bon squat sur le parvis d'une maison où tout désigne que personne n'est venu depuis longtemps...C'est l'hiver en juillet ici,cette même saison climatique est un bon printemps en Europe Occidentale...avec la douceur de l'air,le calme,et de me sentir rassuré par l'aéroport où j'aurai un café chaud à mon réveil,j'ai passé une bonne nuit...Au terminal je rencontre pour la première fois des réunionnais,un prof d'anglais,un directeur d'école avec son épouse,le premier va à Moscou retrouver une copine,les seconds en métropole...Ils m'offrent le café,me donnent les bonnes infos pour réparer et me considère comme un grand voyageur déjà...Ils sont encourageants,décontractés et les esprits à l'écoute...je conserve ainsi l'optimisme...centre commercial moderne,je n'aime pas ces grands espaces où la consommation et le fric sont bénis mais parfois ils sont diablement utiles...Sport 2000,le vendeur ne fait pas les réparations,je laisse mon vélo et les sacoches,prend l'indispensable dans mon sac à dos,je dois revenir demain où si Saint-Christophe me protège le réparateur trouvera la bonne patte dans une ses boîtes...même nuit vers l'aéroport...toilette de chat aux W.C publique...Saint-Christophe ne m'oublie pas,le très sympathique mécano à Sport 2000 trouve la pièce dont j'ai besoin,c'est la dernière,miracle...Mon vélo est vérifié,réglé,le dérailleur arrière est en place,un nouveau compteur au guidon posé,depuis 6 mois je n'en avait plus et ainsi je ne sais pas exactement si j'ai dépassé ou pas tout à fait les 100 mille kilomètres de vélovoyage...Départ en vélo sur l'île de la Réunion,chaque départ sur une terre nouvelle est accompagné d'un bonheur indéfinissable...Ma première étape sera la moins intéressante et la moins belle de mon superbe parcours réunionnais...La Réunion c'est tellement beau que comme pour la Corse,la Norvège et tout les autres endroits de paysages formidables sur la terre on en reçoit un bain de jouvence qui avivera un grand et beau souvenir pour toujours...Didier le cyclovoyageurcampeurnomade se trouve avec un appareil photo numérique à la batterie déchargée,après la patte du dérailleur cassée à son arrivée par avion le voilà avec un deuxième malheur d'un voyageur coupé dans son élan heureux. Depuis Madagascar il ne parvenait pas à se faire une idée proche de la réalité au sujet de l'île,il préfère peu d'informations sur où il se rend et deviner avec force le meilleur. Il s'imaginait l'île avec peu de routes comparable à celle de Tahiti avec une seule voie principale faisant le tour entier de l'île sans jamais s'éloigner de la côte.Didier s'imaginait allant à un rythme vacancier sur une terre insulaire plus modestement développée que ce qu'il découvre tout de suite dès son départ en vélo. L'île de La Réunion possède un réseau routier maintenenant presque développé à son maximum et la densité de population est grande sur cette île qui ressemble sur la carte à un œuf se relevant sur un bout comme si un mouvement de toupie l'avait mis ainsi. Alors sans carte routière la police s'arrête devant lui et lui intime de stopper sa lente montée au dessus de St Paul,il est sur la voie express qui monte et descend sur le bas de la montagne en coupant une partie du tour de l'île,il doit redescendre sur une départementale bien plus agréable et belle qui reste proche de la mer sur la plaine côtière. Il remercie intérieurement ces messieurs de la police routière en dépit de leurs mots et regards un peu brutaux. Il se rapproche de St Leu,le paysage est maintenant très beau aussi bien côté large océanique que du côté des larges hauteurs de l'île montagneuse. Bivouac près du cimetière de St Leu...La canne à sucre...les bonnes pistes cyclables...Rencontre avec un paraplégique vendeur de babioles et de petites objets sur un trottoir de St Louis qui fut marié à une malgache...Le cycliste aux mollets d'acier durcis par 100 mille kilomètres de vélovoyage se lance dans l'ascension qui mène à Cilaos et à son cirque...Il y a sur l'île des dizaines d'excavations pas très grandes aux pieds de paroies rocheuses dans lesquels des locaux ont déposé et même entassé pour les plus garnies des objets catholiques,Christs crucifiés sur la croix,bougies,médailles miraculeuses,statues de la Vierge Marie,statues d'Anges,encensoirs,cierges chandeliers,et cétéra;C'est bien ces choses religieuses déplacées,une idée pour les sortir de l'oubli,les désacraliser pour moins d'ignorance et les populariser pour plus d'intelligence.Il y a également à La Réunion un peu partout des niches en bois surmontées de Jésus sur la croix construites chacune à la mémoire d'un défunt...La vie des hommes prend un sens plus beau et plus grand quand on entretient des pensées heureuses et d'amour avec l'au-delà...Nous devons les hommes ralentir nos courses effrénées et donner du temps à la méditation...La montées vers Cilaos offre des paysages toujours plus beaux à mesure que nous prenons de l'altitude,le découpage des silhouettes montagneuses dans le ciel est géant...les très hautes falaises qui dépassent parfois la verticale par des aplombs menacent d'éffondrement,beaucoup de zones ont été sécurisées par d'immenses filets métalliques scellés sur la roche.Le travail débuté depuis de nombreuses années n'est pas encore achevé de partout sur l'île...Bivouac dans une gorge dans le lit d'un torrent,en juillet le débit de l'eau est minimum et le risque d'orages et de crues est nul...c'est un endroit merveilleux pour une nuit en osmose avec la nature...le chant du courant d'eau est un triomphe pour les neurones d'un cycliste fatigué...Il a dormi comme si Dieu avait créer un monde plus miraculeux ici...Après une nuit totalement réparatrice,il défait son campement et range ses bagages à un rythme primesautier...montée en lacets courts sculptée dans la montagne,les travaux routiers datent de plus de cent ans,un travail titanesque,il y avait deux chantiers qui progressaient en sens opposés depuis le départ et l'arrivée de cet route formidable,les jours de leurs rencontres les ingénieurs de l'époque ont dû se creuser les têtes,les deux routes ne se trouvant pas en face à face convenable pour se connecter.C'est ainsi qu'est naît un pont insolite qui éxiste toujours permettant à la route de faire un boucle courte de jonction....les travaux routiers de nos aïeux méritent notre admiration et nos remerciements silencieux...Il franchit un tunnel qui débouche dans le cirque de Cilaos avec un panorama éblouissant,de nombreux touristes stoppent là pour de belles photos...Camping à Cilaos,l'endroit parfait au pied du sommet de l'île Le piton Des Neiges qui dresse sa face tel un Dieu tellurique...randonnée à pied dans les sous-bois jusqu'à une cascade...le lendemain aller-retour en vélo jusqu'à Ilet à Cordes,la terre cultivable de ces hauteurs est excellente pour les lentilles,on y produit aussi des vins qui ma foi se laisse boire...le surlendemain montée au Piton Des Neiges,cinq heures pour s'élever de 1400 mètres,randonnée extraordinaire à condition d'avoir d'excellentes chaussures car la partie final sur des blocs de roches et d'épaisses couches de gravillons est un véritable parcours de "je te tord le pied et la jambe"...Rencontre de Guy qui est un homme chaleureux,un homme qui se confie facilement et raconte sa vie sans détours...Redépart,étape en deux parties très différentes,30 kilomètres de descente puis 30 kilomètres de montées alternant des passages très raides avec d'autres à la pente plus douce...bivouac sous le auvent d'un bungalow,un de ces endroits qui est le bienvenu pour se soulager d'avoir à dresser la tente où il l'on doit être sûre de n'importuner personne...arrivée avec une épaisse purée de pois au Piton de La Fournaise...un jour malchanceux,impossible de randonner jusqu'au cratère la brume épaisse permet seulement de voir ses pieds et le dos d'un autre devant à moins de cinq mètres...les touristes sont désappointés...Il passe au refuge pour faire le plein d'eau et plante sa tente non loin pour sa nuit la plus fraîche de son circuit réunionnais et la plus isolées...le lendemain même désarroi avec la météo,il repart avec une certaine mélancolie de n'avoir rien vu du sommet le plus célèbre de La Réunion...en s'éloignant le brouillard se dissipe,il se console avec le petit cratère éteint du Piton Bory...qui offre de belles photos...Il retourne au même bungalow mais se fait interdire sa nuit par un voisin qui passait par là...Cela lui arrive quelquefois de devoir plier bagages en devant rassembler l'énergie qui lui reste encore...il finira son parcours du jour au fond d'un champ à la fenaison récente,là au moins il ne sera pas inquiéter dans sa solitude...impossible de dormir à l'hôtel sur une île aussi chère...La descente n'en fini plus,la seule route qui traverse entièrement l'île en franchissant la montagne offre deux descentes de 40 kilomètres depuis son point le plus haut...A la ville Du Tampon,l'original à vélo qui à La Réunion n'a pas rencontré de complice cycliste de sa veine,renonce à la deuxième ville de l'île Saint-Pierre,en stoppant sa descente et une choisissant une route secondaire étroite et tortueuse qui se profile à flanc de montagne et offre des paysages côtiers splendides...A 4 kilomètres de St Joseph,la pointe de Langevin est la terre le plus au sud de l'île...Didier regrette en partie son choix maintenant que depuis plusieurs heures son itinéraire a emprunté la petite route toute en lacets resserrés qui conduit au village de Grand Coude,l'escalade est trop longue sur une route trop construite et trop habitée qui cache le paysage ou le dénature trop...Cela fait au moins une heure qu'il cherche l'esprit torturé à droite ou à gauche un endroit pour sa tente...finalement il dormira à une bonne place caché des regards d'où il écoutera avec amusement jusqu'à tard dans la nuit un karaoké très vieux tubes tout proche,qui au contraire de le déranger dans son sommeil,réveilla en lui des douces nostalgies...Le lendemain plus haut sur la route des sommets à plus de 2400 mètres dansent un ballet céleste avec d'épaisses masses nuageuses qui se font et se se défont avec célérité...Jour de pluie au sud de l'île et son littoral où viennent se briser souvent des vagues violentes,l'océan démonté défile en furie depuis l'espace australe de la planète...La petite ville de Saint Philippe est la plus éloignée de la préfecture St Denis,elle se trouve sur la carte à la pointe extrême de l'oeuf légèrement relevée que dessine la topographie de l'île,là-bas il est peu content de ses provisions de bouche dans une supérette aux prix un peu élevés et au choix médiocre...C'est le début d'une soirée compliquée,lui accaparant toute son énergie et des surdoses d'adrénaline...Le nomadevélocipèdesacoches se rapproche de la portion du littoral baptisée "Le Grand Brûlé",qui sur 14 kilomètres en amont de la route très proche de l'océan est le plus bas de l'immense volcan de la Fournaise dont les laves ont rejoint l'eau océanique et modifié le contours des côtes...Sur une route très étroite qui monte vers la direction des hauteurs du volcan,après un bois de résineux touffus,les champs de canne à sucre ne permettent pas davantage un nuit de camping sauvage,après 7 kilomètres il conclut qu'en continuant il se trouvera fatigué dans l'obscurité sans emplacement,qu'il y a un seul endroit où il pourrait monter sa guitoune sur de la lave solidifiée offrant une surface presque plate et aucun obstacle de la nature prolifique...Demi-tour côté descente,faire tenir la toile demande de son ingéniosité mêlée de son expérience,il noue des boucles au bouts des extenseurs qu'il entourent autour des plus cailloux de laves qu'il trouve à côté...parfait,ça ne bougera pas et avec le poids des sacoches aux quatre coins à l'intérieur encore moins...fourbu par les trépidations de ses quatre dernières fins d'étapes cahotiques Didier ne trouve pas le sommeil dans son sac de couchage avant plusieurs heures et son imagination flirte avec le délire et l'angoisse: Il est un être seul au monde qui va se faire happer,calciner,réduire au plus total néant aussi fort que le mystère de l'éternité,par le feu du Piton de La Fournaise à nouveau en éruption...Finalement il trouvera un autre néant dans le sommeil et se réveillera le matin sous le ciel bleu avec le gazouillis des petits oiseaux...Saint Anne,le rassemblement festif à côté de l'église,petite édifice au clocher tarabiscoté en pierres jaunes,tout de même un des plus beaux édifices religieux sur l'île pauvre en architecture ancienne...les jolis paroissiens de tout âges proprets,endimanchés,se plaisent à mastiquer et à suçoter les choses très variées préparées spécialement pour leurs appétits de bons catholiques...Didier a la décence de poser pied à terre et pousse délicatement sa monture jusqu'aux toilettes derrière l'église tout en observant à sa guise ce beau monde...Sur la route de Salazié et du cirque du même nom,nuit de camping près de la rivière du Mât qui charrie l'eau limpide et cristallines qui dévale depuis les hauteurs du cirque en une multitude de ruisseaux et de chutes d'eau.Des pentes abruptes des versants recouverts d'un dense tapis végétal une rivière se scinde en plus de 10 chutes d'eau rapprochées et étagées qui offrent aux appareils photos des touristes depuis la route des photos sans invention...Lessive et douche Bio dans la rivière..."Pisse en l'air"...la pente de la route avant Hell-Bourg dépasse les 25%...Hell-Bourg...Camping à Ilet à Vidot...Didier est au pied du Piton Des Neiges à l'opposé de Cilaos et de son Cirque...promenade en forêt merveilleuse,les petits oiseaux...autre randonnée courte dans des forêts de résineux à la vigueur fabuleuse,les racines de leurs pieds débordent et figurent des arabesques...et encore jusqu'à une source chaude...puis jusqu'au refuge de Bélouve...Ces quelques jour de campeur solitaire au cirque de Salazie lui laisse un souvenir formidable de découverte et de repos,la beauté de la nature et du paysage possède une telle aura,resplendissent d'une telle puissance que l'on se découvre une nouvelle idole qui s'appellera "Sainte Planète Verte"...Redépart jusqu'au Col Du Bélier pour une escapade dans le troisième grand cirque de l'île,celui de Mafate qui est inaccessible par véhicules terrestres motorisés...Nuit de camping là-haut...randonnée au Cirque de Mafate...De Saint Benoît à La Plaine des Palmistes dans la grisaille son étape réunionnaise la moins savoureuse,quarante kilomètres de montée dont il ne verra le bout que le lendemain après une bonne nuit de bivouac ni vu ni connu sur le balcon d'un chalet sans occupant.Sur son balcon de bois,il se sent comme chez lui.A la Réunion,son genre d'éxistence est très bien tolérée et même encouragé et applaudit.L'île est si montagneuse et les routes si grimpantes que son voyage semble à beaucoup tenir à la fois d'un peu de démence et de beaucoup de courage.Les idées reçues à son sujet ne colle pas à sa réalité,il poursuit la même vie de voyage bien rodée,et s'émerveille sur une île de toute beauté,ce n'est que cela. Il prépare son repas du soir à l'aide de son réchaud à pétrole,le plus copieux dans son éxistence de vélovoageur.Le matériel de sa vie quotidienne pèse moins de quatre kilos,avec ce petit poids il a déjà fait le tour du monde.Combien parfois il peut se sentir léger,gênant pour personne et innocent en songeant à lui-même. En route une seconde fois pour le Piton de La Fournaise,le secret espoir tenaillé en lui que le beau temps sera là-haut dans cet endroit fabuleux de la planète. Bivouac en montagne à 2000 mètres d'altitude environ,osmose et immersion dans la nature...Quand adorer sa vie dans la nature préservée et magnifique c'est se trouver une paix universelle et un espoir au-delà de toutes les vanités et les absurdités humaines...Séance photo sur la route qui restera sa préférée de l'île,il pose l'appareil sur l'asphalte devant,règle le retardateur,se hâte de partir et de revenir face au déclencheur sur sa selle...Il est satisfait,son inspiration était bonne lorsqu'il devina l'endroit en cadre de studio...La malchance de sa première venue au pas de Bellecombe,point de départ de la marche de plus ou moins trois heures dans la caldeira jusqu'au Cratère actif,s'est transformée en chance magnifique cette deuxième fois où il arrive accompagné par un soleil radieux...Didier n'oublie pas son appareil photo qui est sa deuxième paire d'yeux indispensable,et dans ce lieu extraordinaire de la planète sans lui il serait un voyageur trempé deçu de quelque chose blessant son esprit heureux....Il y a deux semaines tout le paysage se refusait noyer dans le brouillard et aujourd'hui il s'offre avec une intense générosité...Des marches d'escaliers taillées dans la paroi à-pic descendent dans l'immense caldeira d'une circonférence de plus de 15 kilomètres....L'itinéraire direct est judicieusement indiqué par de nombreuses bandes pointillées peintes en blanc,il est impossible par temps suffisamment clair de s'égarer pendant cette excursion grisante dépaysante...Les semelles des "trainers" de Didier le cycliste se décollent,elles sont en état piteux,vont t'elles lui tenir au pied jusqu'au bout...quel aventurier et petit glober-trotter minable il est quelquefois,avec le besoin permanent d'économiser son argent momentanément il est un clochard voyageur,ces situations l'amusent ou le désespèrent...Pieds nus sur les diverses pierres magmatiques ce sera presque impossible,il va être ridicule à demander à un autre touriste qu'il retire de son sac sa paire de chaussures de rechange...Dans la troisième caldeira du Piton de la Fournaise le paysage est totalement atypique,ici l'espace terrestre est entièrement recouvert par des couches de magma solidifiées....La chapelle dans une grande anfractuosité apparue naturellement à la surface de la caldeira où une jolie statue de la Sainte Vierge irradie de tendresse permet aux touristes les esprits aimantés vers leur but le cratère une pieuse petite halte...En outre du problème de ses mauvaises chaussures il n'a pas pris d'eau,quelle négligence...il se trouve dans un désert volcanique,s'il y avait une fontaine sur le trajet indiqué en pointillés ce serait celle d'un conte miraculeux...tout proche de l'arrivée finale une touriste lui donne sa bouteille d'eau à demi-pleine,des hommes viennent en aide à des hommes de partout tout les jours...L'inlassable voyageur solitaire prend de nombreuses photos,une caldeira,un cratère est un spectacle visuel qui vous tient en permanence en haleine...Si son regard observateur se double d'une imagination fertile,l'homme de passage au Piton de La Fournaise élaborera avec les infinis dessins de la lave solidifiées de nombreuses idées et visions originales et surprenantes.Il parvient sur le pourtour haut du cratère en activité,les touristes sont nombreux déjà ici reprenant des forces avant le retour en surplomblant l'une des plus beaux cratères volcaniques facilement accessible.Didier se fait prendre en photo,seul avec le gouffre du cratère et ses fumerolles en bas mis en évidence sur le cliché. Ses voyages sont parsemés d'arrivées à des endroits de légende où oublier une photo souvenir serait un blasphème. Le volcan sommeille,l'on distingue aisément depuis la plate-forme du chemin touristique ordinaire trois petites fumerolles qui font plus songer à un feu en train de s'éteindre qu'à un feu violent prêt à s'éveiller.Descendre dans le cratère est interdit,inutile et dangereux;Être perché sur l'arête sommitale du cône est la meilleure place pour saluer humblement une porte vers le coeur de notre planète.Nous vivons sur la terre comme nous nous trouvons sous le ciel,comme nous sommes quelque part dans l'espace,nous sommes des créatures sur un vaisseaux inconnus dans des mondes ignorés ou à peine entrevus,tel est le décor de notre destiné.Est-ce l'angoisse de finir son retour en chaussettes avec une chaussures en deux pièces cachée dans son sac ou un souffle de folie joyeuse qui procure au vélosacochesvoyageurnomade une énergie et une souplesse d'allure formidable pour revenir très vite en courant et en cabriolant comme un chamois sur le même chemin.Il se surprend,lui le cycliste qui n'apprécie pas la course à pied,d'une telle vivacité sur ces deux jambes qui bondissent et jaillissent en paire parfaite capable de se jouer de tout les pièges du terrain avec une force admirable.Au cours de sa vie nomade il expérimente de nouvelles façons très humaines où il découvre et élargit sa tolérance des autres,où son esprit devient plus réceptif à toutes les différences en tout.Il découvre à travers lui la vie,le monde et les autres.Sa ballade sur le géant de lave est déjà fini,il va se rapprocher d'où peuvent vivre les hommes.Être sur le volcan de La Fournaise est une courte mais grande parenthèse à nos vies...Redescente jusqu'à Saint Pierre,il cherchera pendant longtemps une cyberbase,il lui faudra demander en vain dix fois,faire plusieurs détours stupides,avant d'enfin pousser la bonne porte au centre de la deuxième ville de l'île.Tout au long de sa vie de nomade il vérifiera que souvent la vie est compliquée alors qu'elle pourrait ne pas l'être,et que c'est tous ensemble dans les meilleurs wagons que l'on jugulera le moins bon. Didier retourne en direction de Saint Denis,son avion pour Antananarivo l'emportera bientôt ailleurs,il quittera une île paradisiaque que les réunionnais ont l'importante responsabilité de préserver intacte. Camping près du cimetière de Saint Leu,même endroit et même robinet que pour son premier bivouac sur l'île.C'est le secteur le plus sec et le plus chaud de ce département d'outre-mer,il y a ici une ambiance de grandes vacances qui ne s'éteint jamais.Il monte sa tente avec joie,tend un fil pour que son linge propre sèche,assemble son réchaud à pétrole,étale ses provisions alimentaires sur l'herbe grillées,s'en va à cent mètres la serviette autour du cou se laver à grand coup d'eau et de gant,puis voyageur heureux il lessivera ses quelques pièces de linge qui ont capturées les milles odeurs de sa riche route insulaire valeureuse. La forte circulation routière proche de Saint Denis est décourageante,il pédale machinalement,seul lui importe d'avancer pour être plus près de l'arrivée.Il n'est plus sur une île paradisiaque mais n'importe où sur la terre où trop d'hommes vivent avec trop de voitures et où trop peu d'autres vivent avec trop peu de vélos.Notre nomade passe la grande ville de 150 mille habitants par les pistes et chemins cyclables qui longent la côte,c'est un parcours sympathique où l'on se retrouve entre vélos,coureurs à pied,et promeneurs...Didier ce soir n'a pas assez de son expérience pour dénicher une bonne place de camping...Il passera une nuit très inconfortable avec des milliers de très petites fourmis plus qu'envahissantes contre lesquelles il n'existe pas de stratagème pour les neutraliser.Après une bataille avec l'énergie du désespoir à coup de poignets et de paumes rageurs,après l'illusion d'une certaine victoire face aux envahisseuses,il tombera de fatigue dans le sommeil sur son matelas gonflable,calfeutré dans son sac de couchage.Les diablesses sont demeurées tout autour de lui dans la tente toujours plus nombreuses mais l'on laissé en paix pendant son sommeil.Les petits insectes ne s'intéressent pas à un homme qui dort nu,une belle chance dans la mauvaise situation irréparable qui était la sienne.Le lendemain il pousse jusqu'à la Pointe de Champ Borne,proche de St André,et aura réalisé ainsi le tour complet de l'île près du littoral...Il passe près d'un temple hindou aux nombreuses sculptures figuratives et aux couleurs fraîches joyeuses puis à côté d'une église chrétienne contemporaine,construction a l'architecture à la fois simple et recherchée,qui lorsqu'il la regarde il comprend que Dieu doit exister...Il ne veut pas renouveler l'expérience des fourmis d'hier soir près du champ de canne à sucre.De retour vers l'aéroport il trouve un petit parc privé avec une construction modeste où des hindous se retrouvent pour des célébrations coutumières,il y a l'eau courante,il est bien ici pour sa dernière nuit comme sur un balcon au dessus des vagues déchaînées de l'océan...Au revoir belle Réunion,son vélo est dans la housse de transport,les bagages sont enregistrés.En salle d'embarquement Didier jette des coups d'oeil aux articles de luxe des "duty-free" que de toute sa vie il n'a jamais pu acheter.Il se dit que la seul chose qui lui est vraiment importante est que son vélo l'emporte encore ailleurs pour d'autres aventures.
2/05/15-15/05/15:Deuxième séjour à La Réunion,12 jours de détente solitaire avant de retrouver Laline...Troisième séjour sur l'île de toute beauté (mai-juin 2016,40 jours)...les plus belles randonnées en montagne de toute ma vie dans le cirque de Mafate...
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