Planète Vélo

Planète Vélo

FRANCE-KENYA-BURKINA FASO-FRANCE,suite du récit

Juin 2011-Novembre 2012

  EGYPTE,Le Caire-Louxor-Assouan:  Excellent court vol par dessus la mer Méditerranée,vue impressionnante par le hublot depuis les airs de l'interminable mégalopole Le Caire.Les hommes sont comme les fourmis en plus grand modèle,ils construisent des lieux de vie sans fin,ils atteignent de nos jours la démesure. On s'occupe de moi au terminal,c'est pratique,le chauffeur de taxi est un type de confiance mais il n'est bien sûr pas désintéressé.Il va se prendre une bonne comission sur ma nuit à un prix élevé spécial pour un touriste qui ne sais encore rien d'un pays où il vient de poser ses pieds pour la première fois.28 kilomètres en taxi avec le vélo qui dépasse du coffre.Etant donné la cohue et le traffic faramineux comment aurai-je pu faire ce trajet à la nuit tombante?.J'imagine que comme à mon arrivée à Santiago du Chili,deux jours pour rejoindre le centre auraient été nécéssaires.Le changement avec la Grèce est sans comparaison,les rues grouillent de monde,une foule assomante déambule de partout. Une nuit comfortable dans un lit je n'ai plus connu ça depuis la Turquie.Un cycliste nomade globe-trotter qui retrouve du comfort et plus de civilisation après une rude route se sent plus qu'un homme parmi les hommes.Il est un humain qui connaît plus,le plaisir de son réconfort est proportionnel à celui intense de ses aventures grisantes.

   Le lendemain matin il n'y a presque personne dans les rues,nous sommes un vendredi le jour saint de l'islam.Quel contraste total avec la foule de la veille!.Je suis paumé,tout est fermé et je cherche une place pour un petit-déjeuner.J'ai la chance d'être remarquer par un jeune cairote qui parle bien anglais et comprend ce que je veux.Il me conduit à une des rares gargotes ouvertes,je mange mes premières préparations égyptiennes,deux sandwiches aux steaks de pois chches et aux oeufs frits. La visite du musée égyptien est belle et fascinante,il est entièrement consacré à l'antiquité du pays.La plus riche et la plus complète collection d'antiquités pharaoniques au monde sur une période de cinq mille ans.Plus de cent mille pièces:momies,sarcophages,outils,armes,vases,statuettes,statues,bas-reliefs et bien d'autres objets.Dans les dédales de ce vaste musée on remonte le temps,on est ébloui par des trésors des créations des vieilles civilisations,notre imagination est multiplié,on apprivoise le mystère de la vie et du temps,on est devenu très religieux le temps de sa visite fascinante. Le Caire est la plus grande ville d'Afrique avec 17 millions d'habitants.Il y a plus de deux millions de véhicules qui circulent ensemble dans la ville aux heures les plus agitées.L'air est très pollué,un nuage noir apparaît au dessus de la ville chaque automne. J'ai beaucoup marché,plus de dix kilométres peut-être,de mon hôtel jusqu'au vieux quartier islamique.Quel bazar sont les rues,les ânes tirent les charrettes d'oignons,de briques,les ateliers débordent sur les trottoirs,les enfants jouent en tout lieux.Le temps s'est aboli dans les venelles inextricables.Des splendides édifices médiévaux apparaîssent les uns à côté des autres ou les uns après les autres,des mosquées,des médersas,des remparts,des palais mamelouks,des caravansérails ottomans. Le parc Al-Azhar est un oasis de verdure fleuri au coeur du Caire.C'est un promontoire d'où la vue imprenable se perd au loin par dessus les quartiers traditionnels.L'on ressent d'ici les méga pulsations des trépidations de la mégalopole.Les petits bourgeois et n'importe qui d'autres viennent dans cette enclos agréable faire une pause heureuse.Le monde s'allonge sur les pelouses bien entretenues,observe l'eau miroitante des mares artificielles,laisse les échos des fontaines pénétrer leurs esprits en repos,est fier de se trouver si beau et les uns devant les autres se prennent en photos.

   A l'ambassade soudanaise il veulent une lettre de recommandation de celle de la France.C'est la poisse ces complications administratives.Le bâtiment est minable,l'apparence d'une ambassade signale d'avance la richesse d'un pays.Les pays aux forts pouvoirs de consommation possèdent des constructions superbes pour leurs affaires diplomatiques,les pays moins importants dans notre monde d'aujourd'hui eux ont des petites ambassades pas très jolies quand ils en possèdent une.Des nubiens à la peau très noire attendent sagement pour se régulariser,pénétrer dans une ambassade c'est une petite avant-visite du pays où l'on se dirige.Pour se rendre au consulat français le mieux est d'emprunter le métro puis un taxi dans cette ville tentaculaire.Le métro c'est le civisme et la démocratie d'une ville à l'apogée,on passe tout droit sous la surface pour se déplacer rapidement,tout le monde profite de ce moyen idéal à un prix dérisoire. Le quartier des ferrailleurs dans les rues et ruelles aux alentours de la grande gare routière est une curiosité indescriptible d'entassements,de fouillis,d'amoncellements de tout ce qui peut avoir un second usage.Le materiau prédominant est le métal,les pièces sont de toutes sortes,de tout âges,de multiples provenances.La traversée du marché n'en fini plus,l'on rejoint une fiction,une histoire hors du temps où toutes les vieilles choses exposées là prennent possession de vous.

   Je prends à nouveau le métro pour me rendre aux pyramides de Gizeh cette fois-ci.Un jeune homme un peu bizarre se propose de m'aider à trouver mon chemin.Je me méfie de ces rodeurs qui prennent les touristes pour des proies.Il me conduit dans des ruelles qui mènent à une entrée secondaire vers les pyramides.Ce qu'il veut c'est une commission du chamelier qui va ma guider à dos de dromadaire sur le plateau désertique au dessus des premiers faubourgs ouest de la mégalopole.Mon petit dromadaire est calme,il aime son métier de porteur de touristes et je me familiarise instantanément avec lui.Quand le chamelier accélère la cadence ça me secoue beaucoup et me tape le derrière,je tire avec énergie sur la corde qui sert de rène pour préserver une allure et un comfort qui me permet de profiter de la majestée d'un des lieux les plus célèbres du monde. Il y a trois pyramides principales,Kheops,Khephren,Mykerinos,des plus petites satellites des trois grandes,des mastabas(édifices funéraires) et le célébrissime Sphinx,témoins de la civilisation égyptienne antique.Les pyramides sont placées de façon à ce que chacune ne cache jamais le soleil aux autres.Chacune des faces de la plus grande pyramide,Kheops,correspond à un point cardinal.Elle fut construite il y a très longtemps vers 2650 avant le Christ,on pense en vingt ans et avec cent mille travailleurs.Les côtés de sa base mesurent 233 mètres,sa surface 54 hectares,son volume 2 millions 6 cents mille mètres cubes.Il a fallu 2.5 millions de blocs de calcaire de 2.5 tonnes pour sa construction.Khephren plus petite a une hauteur de 136 mètres et des côtés de 210 mètres.Le Sphinx,lion couché à tête humaine de 74 mètres de long et de 20 mètres de haut représente le roi Khephren.Son nez tombé à terre récupéré par des anglais après la victoire sur Bonaparte se trouve au Bristish Muséum.Tout fut édifié uniquement avec une technologie à base de leviers,de rouleaux,de plans inclinés,avec des outils en pierre ou en cuivre,de l'intelligence et du long et fatiguant labeur.La pyramide était un fabuleux lieux de passage vers le ciel pour le pharaon défunt et le conduisait à côté du Dieu Soleil selon les croyances de l'époque.La momification devait servir à préserver le corps non pas pour une résurrection terrestre mais pour une autre existence dans l'au-delà.

    Départ pour Louxor,il faut deux heures au bus pour sortir de l'immense zone urbaine du Caire.Je voulais voyager en train mais il refuse le transport des vélos.Arrêt restaurant,c'est plutôt minable,je me contente de chips et de thé.Fin de trajet magnifique dans la vallée du Nil avant Louxor.Vert luxuriant,palmeraies,maisons traditionnelles.Il fait très chaud,je trouve une excellente chambre à 30 liras soit 3.50 euros avec un grand ventilateur pas trop bruyant indispensable.Je reprendrai le vélo jusqu'à Assouan.Visite de Karnak(plus vaste ensemble de ruines,de temples,de vestiges divers de l'antiquité),des temples de Louxor et des sites à l'ouest du Nil,la ville est à l'est. Je suis à poil affalé sur mon lit le ventilo tourne à vitesse maxi au-dessus,j'ai crevé de chaud dans les rues.Le haut-parleur et son appel à la prière de la plus proche mosquée me percent les tympans désagréablement. La jeune femme de ménage de l'hostel est une mère de famille de 25 ans.Elle est belle,la beauté d'une personne aimante,son regard est doux et claire comme le miel.Elle gagne 35 euros par mois pour six jours par semaine néttoyer,astiquer et récurer.En faisant la lessive des voyageurs elle peut doubler son salaire modique.Cette jeune égyptienne est mon meilleure souvenir d'une femme dans le pays.Je ne doute pas de son honnêteté et lui passe tout mon linge.Sa compagnie est très agréable,je la rejoins lorsqu'elle étend mes effets sur la terrasse où le soleil chauffe.Il y a de partout sur la terre des hommes qui face au mystère de la vie et à la difficulté de notre condition ont trouvé avec la meilleure raison qui soit la voie de la sagesse et du coeur.Leurs faces irradient la bienveillance.J'écris ces lignes deux ans plus tard,je ne me souviens plus du physique ni du nom de mon amie de la lessive mais je ressens comme si c'était maintenant la bonté qui émanait de cette belle jeune maman. En revanche les deux très jeunes soeurs de 15 et 17 ans qui m'ont accosté sur la bateau de passagers qui à longueur de journée traverse le Nil d'une rive à l'autre étaient des chipies à éviter.Elles usent de leur pouvoir de séduction dans le but d'escroquer les innombrables touristes.Elles portent le voile et la robe traditionelle noire et sourient de toutes leurs jeunesses quelque peu effrontées.Afin de me séparer de leur compagnie troublante je paie les deux places de calèche qui les transportent vers chez elles. J'ai loué un vélo pas trop déglingué pour les visites à l'ouest du Nil en face de Louxor.Les trois vitesses passent,la selle est bonne,la chaîne est graissée.J'apprécie d'avoir troqué ma reine pour une autre moins glorieuse.Je comprends combien la différence est grande entre se balader en pédalant et voyager autour du monde avec un vélo.J'avance très décontracté malgré la chaleur accablante.Il n'y a que quelques villages,peu d'habitants,plusieurs sites à visiter et de nombreux ateliers d'artisanats.Ils fabriquent de magnifiques souvenirs copiés ou inspirés des civilisations anciennes merveilleuses.

  Longue étape de 126 kilomètres sur la plate route qui longe le Nil.J'ai rejoint la petite ville d'Edfu qui se trouve à mi-distance de Louxor et d'Assouan.Chaleur énorme comme je ne me souviens pas en avoir déjà connue,avec plus de 6 litres d'eau passé par mon gosier sans problème j'ai tenu le cap.Les indigènes installent dans des petits abris en bord de route tout les dix kilomètres environ des grandes jarres de terre cuite pleine d'eau fraîche pour subvenir au besoin le plus vital de tous.Les pauses aspersions,grandes rasades d'eau et plein des bidons me relancent à chaque fois sur ma route avec une bonne énergie. Au vieil hôtel pittoresque où je fais halte,le patron original et sympathique après m'avoir offert un sirop à l'eau transporte mon vélo à l'étage jusqu'à ma chambre sur son épaule.Ensuite il demande à un petit garçon de m'apporter un délicieux café,je donne en plus du prix de la boisson quelques liras au petit.A un petit camion rempli de fruits à n'en plus tenir j'achète une pomme et un melon puis je déniche après une longue recherche dans les rues où il n'est pas très facile de distinguer une bonne affaire le restaurant qui me convient.Un excellent poisson(évidemment du Nil!) à la chair épaisse long d'à peu près 20 centimètres avec du riz bien préparé et une sauce pimentée,avec du pain et une salade.Le prix de ma pause gastronomique dans cette petite ville de la vallée du Nil au sud de l'Egypte est de 10 liras soit 1.20 euros.A mon retour à l'hôtel l'on m'offre le meilleur jus de mangue de ma vie,un breuvage exquis.Avec ce nectar sur mon palais et la petite fraîcheur de la nuit arrivée je suis dans l'antichambre d'un paradis lorsque je monte le vieil escalier branlant en bois pour rejoindre mon lit et le repos souhaité. 

   112 kilomètres en 6 heures à la vitesse moyenne de 18.5 pour rejoindre Assouan la grande ville à l'extrême sud du pays au nord du lac Nasser et de son barrage.Je me pause sur la rive ouest et opposé à Assouan à quelques kilomètres avant la ville.Je suis en plein territoire nubien.Mon hostel est un lieu très original,c'est une construction de type nubienne façon artistique.Les maisons traditionnelles sont construites en briques de terre crue que l'on appelle adobe,mélange de terre,de paille et d'eau.Les qualités d'isolation du chaud comme du froid de ce matériau sont remarquables.Pour se protéger du soleil il est préférable d'orienter le grand axe de la construction est-ouest.Les ouvertures sont placées au point le plus haut pour obtenir un air propre et agité,et sont couvertes par des grilles qui aspirent une partie de la chaleur.Le toit en voûte est le meilleur moyen pour repousser les radiations solaires.Dans un village les maisons sont toutes collées les unes aux autres des deux côtés de venelles et ne reçoivent ainsi directement le soleil que peu de temps chaque jour.Mon hôtel est isolé mais tout proche se trouve un village nubien et des petites épiceries.La grand cour intérieure quadrangulaire est recouverte de sable doré.Des murets ajourés et décorés de losanges aux couleurs vives découpent sa surface en plusieurs espaces.Tout autour il y a des petites chambres aux murs blancs et aux toits voûtés,dedans le sol comme comme à l'extérieur est recouvert du même sable.Une femme a ratissé la pièce avant que je pose mes bagages.La chaleur est insupportable il n'y a pas une seule ombre.Le jour il est préférable de trouver des lieux plus viables,le long du Nil sous les palmiers à 300 mètres par exemple.La nuit dormir à l'intérieur est asphyxiant,j'ai monté le sous-toit de ma guitoune et je dors sur le matelas gonflable dans la cour.Là au coeur de la nuit je suis dans un conte arabe merveilleux.Les femmes et les enfants des propriétaires dorment aussi sur des matelas à l'extérieur. Pour rejoindre Assouan je pédale cinq kilomètres dans un endroit nubien très pittoresque jusqu'au petit bateau à moteur qui transporte des passagers d'une rive à l'autre.Je paie pour le vélo un prix de passager,ma reine dans les transports en communs est le plus souvent l'occasion hypocrite de me soutirer de l'argent. Courte traversée en felouque à moteur pour l'ïle Elephantine en face du centre-ville.Elle est une parmi les nombreuses îles et rochers qui forme la première cataracte du fleuve après le gigantesque barrage du lac Nasser.C'est l'île la plus habitée,pas un espace n'est libre sur ce tout petit territoire.C'est un quartier d'Assouan occupé par deux villages nubiens.Les cartes postales s'offrant... Le plus grand lac artificiel du monde sépare l'Egypte du Soudan.La partie égyptienne représente 83% de sa surface,son nom soudanais est lac de Nubie.Il est long de 500 kilomètres,sa largeur varie entre 5 et 35 kilomètres.Il constitue un réservoir de 162 milliards de mètres cubes en plein désert de Haute-Egypte.Il est né de la construction du barrage à Assouan dans les années 60 et a englouti la Basse-Nubie et des temples nubiens.Une vingtaine ont été démonté,déplacé et ainsi sauvé. Le barrage hydroélectrique régule les crues du Nil et produit de l'électricité.C'est l'un des plus grand au monde.Sa construction a duré onze ans,36 mille hommes y ont travaillé,son volume est de 43 millions de mètres cubes,sa longueur de 3800 mètres,sa largeur à sa base de 980 mètres,sa hauteur de 111 mètres.Au maximum 11 mille mètres cubes d'eau passent chaque seconde dans ses vannes.  Au départ du bateau c'est plein d'africains avec des gros paquets de bagages.Je cherche à passer dans la cohue.Un malin me propose son aide inutile pour 15 dollars U.S,je me suis fait berné.Il m'accompagne où je serai allé très bien seul.Sur le pont avant je n'aperçois plus qu'un bout du guidon de mon vélo recouvert par une masse de bagages.Les touristes nous nous distiguons tout de suite,nous ne sommes que sept,trois japonais,deux anglais,un hollandais et moi-même.Là-dedans il ne font jamais le ménage,c'est dégueulasse.La promiscuité est maximum,il ne faut pas perdre sa place assise il n'y en a pas pour tout le monde.Je fais en vain l'inspection des lieux à la recheche d'une bonne place pour la nuit.Rien de concluant.Je dormirai par terre dans le couloir des cabines premières classes de ce rafiot très cabossé qui s'approche d'une mort annoncée.A l'aube je trouve beaucoup mieux sur le pont avant où peu sont venus.De là je découvre la beauté de ce lac...,j'aperçois Abu Simbel et le temple de Ramses II au loin sur la berge ouest.Deux plateaux nous sont servis un le soir,l'autre le matin inclus dans le prix du voyage:fayots,Vaches qui Rit,deux chapatis,salade de tomates,thé.Pour qui a faim,c'est parfait.

   SOUDAN: A Wadi Halfa,à l'extrême nord de l'ancien plus grand pays d'Afrique juste avant sa partition,il fait une chaleur apocalyptique.Aux postes frontières des jeunes officiers dessinent des croix aux feutres sur mes sacoches,preuves difficilement effaçables que je suis arrivé régulièrement dans le pays.Je passe ma première nuit dans l'un des plus minables hôtels de mes voyages.Tous nous passons les lits métalliques bancals dans la cour car dans les pièces aux murs de torchis l'air est irrespirable car torride.L'on rempli un sceau d'eau dans un bidon en plastique pour s'offrir une pauvre douche dans une cabane puante.Les W.C sont épouvantables.Je me trouve dans un des endroits les plus chauds du monde...Je rencontre Ramadan qui a quitté la capitale Karthoum pour se rendre au Caire où il espère trouver meilleure fortune.Ce jeune homme agréable m'apporte optimisme,nous buvons ensemble des cafés aromatisés à la sauge à une gargote.Les tables et les chaises sont calées dans le sable.Le gros village de Wadi Halfa est posé dans le désert.De ma place je n'aperçois pas un seul brin de verdure.Je me sens bien ici à la planète saharienne. J'entame pour de bon ce matin mon parcours soudanais.Les commerces,les transports,les bureaux de change,c'est plus la pagaille qu'en Egypte.La vie courante est dix pour cent plus chère mais les indigènes sont sympas et acceuillants,moins indifférents de mon passage que les égyptiens.A 7 heures du matin il fait déjà très chaud.Ma destination première est Dongola à 300 kilomètres par une route asphaltée qui coupe dans le désert.Sur le trajet hormis quelques barraquement et campements de loin en loin jamais à moins de cinquante kilomètres les uns des autres il n'y a rien.Il est possible de trouver de l'eau mais il faut connaître avec précision l'emplacement des puits.En partant seul à vélo je vais souffrir à cause de la chaleur torride et je risque de mourir de soif si personne ne viens à mon aide.Il me faudra trois long jours pour rallier Dongala et quinze litres d'eau minimum.Quinze kilos qui pèseront trop fort sur ma reine,je risque vraiment d'échouer et de regretter d'avoir surestimer mes forces de brave vélovoyageur courageux. Je pars donc avec un minibus de Wadi Halfa,ma reine est sur la galerie avec un surchargement insensé de bagages divers.Les transports en commun aux toits surchargés sont parmi les tableaux pittoresques des scènes de vie africaines.Dans les pays moins développés que nos riches patries le sens de la communauté et l'art de la débrouillardise sont remarquables. La route longe le Nil et son étroit oasis de verdure de chaque côtés de son cours qui s'étire tel un serpent magique au milieu du désert.L'eau est un élément extraordinaire qui peut parcourir des distances fabuleuses et franchir les terres les plus hostiles.

     A Dongola il y a deux sourds et muets qui séjournent dans le petite hôtel acceuillant et sans prétention que j'ai fini par dénicher après quelques complications de circulation dans la ville.Il m'a fallu suivre un motard vers un poste de la police pour enrégistrement de mon arrivée dans la ville.La loi étant la loi;Ces contrôles totalement inutiles en ce qui me concerne,combien de fois ne le sont-ils pas?.Dîner avec les deux handicapés,joli poisson grillé au barbecue et riz épicé.Comme c'est rigolo leur compagnie atypique et riche de sens.Nous sommes absolument différents mais nous parvenons par des gestes et la magie de nos esprits réunis à communiquer et à nous plaire ensemble.Nous avons rit,beaucoup joué avec nos gestes,nous avons réussi à exprimer ce que l'on voulait.Merveilleux!. Amin qui a appris des rudiments de français tient absolument à m'inviter chez lui.Tout les deux sur sa moto par les rues encombrées nous fonçons vers son quartier et son logis.J'adore ces parcours derrière un ami juste avant rencontré,mes sens et mon entendement sont excités par le goût de l'aventure.Chez Amin et sa petite famille,sa jeune femme et sa fille de deux ans,c'est propre et bien rangé avec des beaux meubles et de la jolie vaisselle.Son épouse qui m'a salué à mon arrivée puis a disparu nous prépare à manger et mon hôte va chercher les deux plateaux.Je me trouve chez des musulmans. Revenu à l'hôtel je retrouve mes copains sourds et muets.Ils resteront une rencontre magnifique.Ces deux-là sont les plus beaux et les plus raffinés de tout ceux que j'ai croisé à Dongola,grande ville du nord soudanais.Ils n'entendent pas les chahuts et les bruits désagréables de nos vies abrutissantes.Ils ont acquis deux autres oreilles et une autre voix qui les rendent heureux.

   Je repars à vélo vers Karima.Je m'éloigne du Nil et les 170 kilomètres sont en plein désert.Des deux côés que l'étendue sans fin du sable doré qui étincelle et miroite écrasé par les rayons solaires.Je suis sur un tapis volant,des mirages se transforment en fantômes,des fantômes se transforment en mirages.Dans la fournaise la fraîcheur de mes yeux s'enivrent d'un paysage désaltérant.J'ai 80 bornes pour atteindre mon lieux de bivouac.Là-bas il y a quelques baraques et des tentes,j'y trouverai toute l'eau que je voudrai et une échoppe avec le plus indispensable pour que je puisse me nourrir.Je transporte sept litres d'eau,je me suis recouvert les mains,les bras et les épaules,les mollets,et le visage de crème solaire,j'ai posé entre ma tête et ma casquette une seviette légère blanche qui me protège le crâne,le cou et le front des ardeurs immodérées du soleil...Prend photos autochtones avec prudence,ils n'aiment pas s'offrir en photos,certains peuvent se mettre en colère et être dangereux pour mon appareil..Menu classique au Soudan:poisson avec panure et sauce de piments et oignons,petits pains plats ronds..Petits villages..désert,beauté du sable uni,chaude couverture..photos depuis le bus en roulant de dromadaires heureux,des briqueteries de terre crue..surchauffe radiateur du bus,tout les passagers dehors.On peut repartir..

    En vélo des faubourgs nord jusqu'au centre de la capitale..Khartoum..Je peine à trouver mon hébergement...finalement au coeur de la cité je déniche un hôtel minable et une toute petite chambre à faire palir au prix le plus bas,pas de fenêtre et un ventilateur faiblard..L'ambassade d'Ethiopie est proche,je suis au centre du quartier de tout les commerces..dans la rue,jus de canne à sucre,une mangue,sandwiches aux croquettes de poissons,café parfumé au gingembre chez une cuisinière de la rue,belle à la peau très sombre qui porte une grosse alliance en or à son majeur gauche..En vélo dans la ville,j'ai déjà la gorge déssèchée cinq minutes après avoir bu de l'eau..petite foule à l'ambassade d'Ethiopie,tout le monde est calme..Patiente pour obtenir le visa,un allemand de 63 ans est assis à côté de moi,il voyage avec un camion aménagé à sa façon depuis un an.85 mille kilomètres:Russie,Mongolie,Asie Centrale,Iran,Turquie,Syrie,Jordanie,Arabie Saoudite,Qatar,E.A.U,Oman,Arabie Saoudite et Soudan..L'Ethiopienne qui remet les passeports avec les visas est une très belle femme toujours jeune avec un décolleté provocateur qui laisse voir le moule délicieux de la moitié haute de ses seins,une imposante croix chrétienne dorée tarabiscotée est suspendu en dessous de son cou.A mon retour à pied je rencontre un couple qui termine un long parcours dans tout le continent,29 pays traversés.Tout les deux parlent bien français,elle est canadienne anglaise,il est anglais.Ils ont aimé Djibouti mais il y fait très très chaud.Ce sont des voyageurs au budget comfortable,lui a passé son enfance en Angola,ses parents étaient diamantaires..La capitale du Soudan est bordélique et assez sale,je déniche un petit restaurant qui fait exception avec des murs propres peinturlurés,des dessous de tables neufs et nettoyés impécablement...

   Route vers la frontière éthiopienne..Wad Madani..Al Qadarif..Qallabat,frontière Soudan Ethiopie.

   ETHIOPIE: A Metema,la frontière entre l'Ethiopie et le Soudan,des soudanais viennent là pour la bière qui est interdite chez eux,et les nombreuses jolies filles qui monnayent leurs charmes.Il y bien longtemps que je ne me suis pas chauffé l'esprit et le coeur à l'alcool,j'abuse des canettes.Eméché et joyeux tout va bien pour célébrer mon arrivée en Ethiopie.Je mange trois injeras sèches et épicées,puis du riz au lait sucré préparé devant moi sur un petit feu de bois à une gargote comme vous n'en verrez qu'en Ethiopie.Endriss est un jeune homme qui traîne ici dans le village,un rassemblement de barraquements,sans arrêt il mache des feuilles de qat,il est très bavard et bouge comme une marionnette.Il a pris l'habitude de parler de tout ce qui lui passe par la tête avec les touristes qui arrivent ou qui s'en vont de son pays.Les filles à l'auberge passe des heures devant le catch à la télévision,elles semblent adorer ça,dans quel drôle de pays me voilà parvenu.La prmière étape est courte,animée et passionnante,aux villages les nombreux autochtones me saluent.Les enfants en haillons,pieds nus,maigres comme des clous,courent derrière mon vélo presqu'en liesse.Les paysans labourent avec des araires tirées par des zébus.Le moyen-âge français est surpassé.Les plus pauvres vivent dans des huttes en paille;Ces habitants parmi le plus pauvres de la terre entière paraissent tous très heureux dans leur campagne où ils subviennent à leurs besoins les plus basiques.Je montre leurs photos à des gosses sur l'écran du numérique,ils sont aux anges.Ils se souviennent du dernier vélovoyageur passé devant chez eux et ils savent que d'autres passeront après moi.Tout un village est rassemblé assis sous un gros arbre aux branches très larges.Ils sont bien une centaine à ce qui semble être une concertation générale Halte pour la nuit au village de Shehedi:L'hôtel est pas trop dégueulasse et c'est beaucoup plus calme qu'à la frontière.Ici je rencontre un jeune homme turbulent mais de bonne foi,il sera mon guide pour mieux m'habituer à l'étonnante Ethiopie qui va me demande des jours avant d'éclaircir mes idées à son sujet.120 kilomètre de vélo sur une route très montagneuse jusqu'à Gondar à 2210 mètres d'altitude et peuplé de 100 mille habitants;Le paysage des vertes montagnes aux crêtes dentelées est sublime,la route est parsemée de villages vibrant de vie.Régulièrement des gamins polissons me poursuivent et me répètent "money",ce sont des mendiants tès ennuyeux mais avec eux je ne suis jamais longtemps seul et j'oublie la fatigue causé par le fort dénivellé de mon parcours.Je les repousse en leur criant ma colère.Aux villages j'empiffre des injeras,on en trouve de partout et à toutes heures.C'est une grande crêpe typique du pays,elle est préparée avec du tef,une céréale endémique du pays.Elle sert de pain,dessus sont déposées les préparations culinaires.Elle est fermentée et acide plus ou moins,elle remplace le couvert et sert à prendre les aliments.Cette crêpe de couleur brune est légendaire en Ethiopie.C'est copieux,calorique et peu dispendieux et si je ne raffole pas des injeras éthiopiennes je voue déjà un certain respect à l'emblème culinaire du pays.

   A Gondar j'ai bu du vin rouge avec une jolie jeune éthiopienne prénommée Serk,elle chantait en Amharic et moi avec en français.Par la magie du voyage,des rencontres et d'un bon vin,notre pot-pourri était mélodieux et beau.J'achète des stylos que j'offre aux petits enfants que je croisse dans la ville,ils sont très contents et moi également.C'est très facile aux nantis de touristes de faire des petits gestes et des petits cadeaux à une population majoritairement très pauvre.Si l'on donne des choses utiles avec coeur et juste mesure appropriée,nos gestes sont alors très bons.Des passants se prosternent et embrassent les portails,les portes et les différents coins des églises.C'est un rite orthodoxe essentiel,en se penchant sur leurs genoux ils supposent une attitude d'humilité devant Dieu.En touchant du front et des lèvres des objets lithurgiques ou des édifices religieux,ils reconnaîssent leurs péchés.Lorsqu'ils s'abaissent avec le corps et l'esprit ils confessent ainsi le Nom au-dessus de tout nom,le nom qui maintient l'univers.Le centre ville est le refuge des miséreux,des infirmes,des handicapés d'esprit,des estropiés,des corps faméliques qui s'établissent sur un bout de trottoir et sont en quête de charité.A passé à côté sans vouloir trop les regarder,hésiter à leur donner quelque chose car ils sont nombreux et leurs misères est trop importantes l'on se sent désarmé,bouleversé,choqué et même révolté.Lors d'une balade à pied sur les hauteurs de la ville jusqu'à l'église Selassie,des gamins affectueux me donnent la main,ils sont six ou sept,me voilà un papa poule dans les quartiers historiques de Gondar.Je m'imprègne avec eux davantage de l'esprit et de l'état d'âme particulière des autochtones.Pour quelques jours je prends mes repas à un même restaurant,simple mais comfortable avec un acceuil symphatique et une ambiance détendue.Soupe de poissons ou de légumes,frites avec une sauce pimentée,crèmes glacées,vin rouge du pays de bonne qualité:Je passe du bon temps à me lécher les babines.Dans un coin de la grande salle une fille sympathique prépare le traditionnel café sur un brasero,elle verse le nectar noir dans des tasses rondes en grès et en offre à qui veut bien,j'en déguste trois assis sur un tabouret les genoux à hauteur du menton et les pieds sur de l'herbe fraîche étalée sur le carrelage tout en papotant et en plaisantant avec les uns et les autres.L'herbe sert de décor,de plaisir odoriférant et de tapis de propreté.Les cinq serveuses sont jolies et ont vingt ans environ,elles sont gracieuses en jupes tailleurs crème pastel,c'est de très bon goût.Le café(Buna) est la boisson nationale du pays,il est le plus souvent de très bonne qualité et donne un rythme à la vie coutumière des indigènes.La grande jeune femme qui ne bouge pas de derrière le bar et mon copain le comptable du lieu sont toujours à vérifier leurs chiffres et les sommes des recettes avec un stylo sur un petit carnet.Je bois des "bunas"dans un petit établissement qui ne désemplit pas car les tarifs y sont les plus bas du quartier. Le gentil,charmant et rigolo handicapé de vingt-trois ans aux jambes atrophiées par la polyomélite qui est sans famille et passe ses nuits dans le renfoncement du pas de porte de l'hôtel devient mon grand copain et va m'offrir l'un des plus magnifiques souvenirs de mes dix ans de voyage.Le visage d'Halié à la peau soyeuse avec son presque permanent large sourire est beau.Je le pousse sur son chariot usagé,une roue se démonte souvent.Il porte contre son ventre un carton avec des mots dessus réclamant trois mille birrs pour l'achat d'un fauteuil roulant neuf.On se promène ensemble aux quatres coins de la ville pendant trois heures,je fait oeuvre de charité,j'offre mon temps à mon petit copain qui sans personne pour pousser son fauteuil reste dans son coin tristement.Halié est connu de tous,tout le monde l'aime bien.Avec sa compagnie atypique je découvre l'Ethiopie par une autre fenêtre.Je découvre une population sans le maquillage embéllisseur que les touristes joyeux et égoistes apposent sur ce que leurs yeux découvrent pour la première fois.Certains ont des airs d'hommes paumés,d'autres d'un peu de méchancetés ou vulgaires.Je cherche désespérémment un sourire complice.Un motocycliste insensé nous percute,je me retouve étalé à plat ventre sur la petite cylindrée,Halié est injecté cinq mètres en avant de son fauteuil.Effarouché il gesticule ses jambes atrophiées retournées.Des imbéciles lui versent de l'eau sur la tête.Les dégâts sont très minimes,j'ai une main égratignée,mon copain est indemne.Je m'empresse de le rasseoir sur son chariot intact et nous fuyons l'attroupement tapageur.Plus tard nous prenons un diner à une gargote.Halié qui mange son injera avec un appétit joyeux et ses yeux qui pétille de plaisir a le bonheur contagieux.Ce garçon est d'une douceur extraordinaire,l'aider à vivre sa vie d'handicapé de la rue sans famille c'est des moments de tendresse inoubliables.Maintenant nous allons jusqu'au garage automobile le plus proche,le garagiste sait pourquoi Halié arrive chez lui.Il se met torse et pied nus et avec le jet d'eau de lavage auto l'homme l'asperge totalement,puis le frotte avec un savon et l'asperge encore.Régulièrement mon copain vient là pour un brin de toilette gratis.C'est émouvant,drôle et charmant.Il est mon fils adoptif de ces jours,je lui paye le coiffeur et un nouveau bermuda. J'arpente les chemins bordéliques des quartiers pauvres les plus proches de mon hôtel.Les familles nombreuses partagent des petits logis,la pauvreté ne leur accorde que quelques mètres carrés d'espace privé.Dans les ruelles de terre s'exposent les vies et les occupations des habitants,ils bricolent,ils peignent,ils soudent,ils réparent,ils font la cuisine,la vaiselle,les coiffures,la couture,ils nourissent les moutons,les chèvres et les ânes.Les enfants jouent avec des cailloux,des capsules,se poussent sur des vélos déglingués,des plus grands jouent au baby-foot,certains font leurs devoirs d'école n'importe où sur leurs genoux ou sur un bout de planche.Tout le monde est avec tout le monde toujours et seulement les petites portes des pauvres logements peuvent se fermer pour un peu d'individualité. La nuit est tombée,j'erre dans le centre da la ville lorsque derrière une banale porte en bois j'écoute une drôle de musique rapide et enivrante.Je rentre dans une salle où quelques autochotones en tuniques traditionnelles jouent et dansent avec entrain.Instantanément ils m'entraînent avec eux dans leur fête qui pour certains peut être quotidienne.Un azmari,ménestel éthiopien,joue du masenqo qui est un instrument à une corde frottée qui se joue avec un archet.Le résonateur de forme carré ou losange est recouvert de parchemin ou de cuir.Le musicien reste debout et chante en ondulant lentement tout son corps.Un deuxième musicien assis frappe le tambour Kobero,gros cylindre incurvé pesant plus de dix kilos.Les Azmaris animent les "teji bet" et "bouna bet",fameux lieux de musique,de danses,d'alccol et de transes.Ces fêtes nocturnes sont plus qu'un simple folklore national c'est un emblème incontournable de la nation.

   Je quitte Gondar,sur le trottoir devant l'entrée de l'hôtel je suis à côté d'Halié une dernière fois.Il désire une fois de plus sa douche au lavage auto.Je lui explique que je préfère le quitter là que là-bas.La séparation est émouvante,je sens que je pourrais verser des larmes.L'on se fait prendre en photo le magnifique duo valide-invalide que nos étions nous deux. Mon ami Yalew,28 ans,qui a travaillé six ans à l'usine de bière Dashen,maintenant comptable de mon restaurant attitré à Gondar,veut m'accompagner quelques kilomètres et ainsi m'offrir un au revoir chaleureux.Il loue un VTT avec la transmission dans un état désastreux.Le dérailleur avant est hors-d'usage,il reste sur le grand plateau,dans les montées c'est impossible pour lui.Nous réussissons à positionner la chaîne sur le moyen plateau.On peut continuer ensemble.Yalew est un type adorable,un super éthiopien aimable,charmant et généreux.Nous nous séparons au bout de vingt kilomètres,il doit retouner à son travail.J'aimerais rencontrer plus souvent des amis tel que lui.Adieu Yalew!.Au cours de cette étape de redépart de 95 kilomètres j'ai peiné.Une souffrance toute de cycliste ne m'a pas épargné et justement ce soir au village d'Addis Zemen fier et heureux je me trouve.Les enfants pauvres des campagnes en me voyant sur mon vélo n'ont plus qu'un mot à la bouche,"money".En Ethiopie l'argent est totalement sacralisé,l'imagination des esprits est postérieur à la posséssion de pièces et de billets.Jusque dans les régions les plus éloignées ce phénomène et sa part de décadence se retrouve.Une violente averse me surprend,il n'y a pas d'abri et le vélovoyageur est déjà trempé en deux minutes.Il fini par se réfugier à un hameau qu'il aperçoit au milieu d'un champ de maïs.Il pousse son vélo sur un sentier boueux,passe dans les flaques ses sandales aux pieds puis entre ainsi dans l'enclos d'une habitation en torchis,tôles et rondins où sous une avancée de toit un petit feu de bois par terre lance une fumée pleine d'espoir.Toute une bande de gamins va-nu-pieds sauvageons se trouvent là,c'est la première fois qu'un tel individu arrive chez eux.Un humble paysan et une femme les cheveux défaits sont peut-être les parents de tout ces marmots.Ils comprennent que ce passager à besoin de se réchauffer et de se sécher,il ôte chaussures et chaussettes et assis sur un grosse pierre devant le feu ils retournent ceux-ci suspendu à des bouts de bois les séchant et se réchauffant.Une jeune femme de 25 ans environ le rejoint,elle lui signale d'emblée qu'elle détient le niveau dix d'étude et qu'elle les poursuit toujours dans un parler anglais correct.Que fait-elle dans cette campagne pauvre très éloignée d'un premier village?.Tous intimidés ils ne semblent pas vouloir l'acceuillir plus.La pluie a céssé,il a l'estomac réchauffé par une tisane indigène dont il espère qu'elle ne lui donnera pas une diarrhée dont il connaît trop bien les effets.Il repart à demi séché et vaillant,trottinant à côté du vélosacoches pour rejoindre rapidement l'asphalte de la voie.Des grands enfants grillent des épis de maïs en bord de route sur des braseros,ils sont les bienvenus pour soigner sa faim vorace de cyclovoyageur.Il donne quatre birrs à l'aimable fillette qui lui tend un bel épis craquant,deux rien que pour elle.Dans les bleds rien de bien plus que peut-être une injera chez un campagnard,du soda,des biscuits et des bonbons dans les échoppes de pas grand chose.Pour cette étape courte de 43 kilomètres,il a l'impression fausse d'avoir parcouru une distance bien supérieure.C'est l'effet des enfants odieux qui à tout bout de champ le long de son trajet l'ont harcelé.Ils sont faméliques,la plupart ont des pendentifs avec une croix orthodoxe.L'aventurier devine que la majorité ne vont pas à l'école,habitent des taudis,mangent ce qu'il y a avec une famille qui éxiste à peine.L'apercevant ils courent vers lui,même de loin il gambadent dans sa direction,ils réclament de l'argent,ensuite lui lancent des cailloux.A plusieurs reprises des de ces diables de garnements de la campagne éthiopienne ont voulu le frapper avec un fouet que là-bas les paysans utilisent pour rassembler le bétail ou pour faire avancer les bêtes des labours.Didier s'arrête pour la nuit dans un patelin où le dénuement s'approche du pathétique,mais où se trouve une auberge assez bien tenue.Il y a une douche pas trop déglinguée et l'eau est presque tiède,le matelas de son vieux lit vermoulu est épais et comfortable.Il mange au même endroit une injera avec du choux ,des patates,des piments verts et des oeufs durs.Parcourir l'Ethiopie en vélo,ce pays atypique et déroutant est une escapade rocambolesque.En y mettant de votre amour de l'aventure comme il le faut vous vivrez les heures parmi les plus décapantes de votre vie.Pourquoi la campagne éthiopienne s'est-elle si peu développée?.Voilà une grande question à laquelle il est incapable de donner des premières réponses.Il est tant dépaysé,à demi charmé et à demi interloqué,que les mots ont déserté son esprit.Le trop de pauvreté alarmante est la faute totale conjointe de ceux du pays et de ceux des autres.Comment une nation qui sur la plus grande partie de son territoire possèdent des bonnes terres cultivables a-t'il pû souffrir de la famine dans un récent passé.Il n'y aurait jamais eu de réelle pénurie mais de l'argent en provenance de l'aide humanitaire internationale détourné.Les autorités éthiopienne aurait amplifié un problème peu existant pour se remplir les poches. Ce soir je me trouve à Debre Tabor,qui est une ville à 2710 mètres d'altitude assez importante qui s'étire depuis des cîmes montagneuses.L'étape fut très courte,22 kilomètres,mais très grimpante,ma moyenne kilomètrique à l'heure de 8.2 en témoigne.C'est un record de lenteur.A nouveau beaucoup de pluie est tombée aujourd'hui,en début d'étape je me suis réfugié sous le toit débordant d'un bâtisse aveugle dans un champ près de ma route.Une habitante m'a rejoint et ouvert la porte.J'étais loin de deviner être vers une salle d'école primaire.A l'intérieur aucun meuble,un petit tableau suspendu de travers,deux affiches,une avec l'alphabet latin,une autre avec les animaux de la forêt,et une dizaine de dessins d'enfants exposés contre les murs grossièrement crépis,le sol est la terre brute.Comment les enfants éthiopiens peuvent-t'ils s'éveiller dans un local aussi sordide?.L'Ethiopie surprend,le pays est inimaginable.J'ai croisé ou doublé des centaines d'adultes des deux sexes marchant sur la route,où vont-t'ils tous?.Je ne devine rien.Beaucoup des hommes trimbalent chacun un long bâton posé horizontalement sur une épaule,les femmes sont en robes longues chaudes blanches.Les enfants par petites bandes sont dispersés des deux côtés de la voie un peu partout.Comment s'occupent-ils?.Ils crient sur mon passage,"You,you,money,money,you,you,where you go,you".Tellement casse-pieds et poisons qu'ils m'exaspèrent.Je lève un poing rageur contre eux et leur crie à mon tour,"You,you,you,disparaîssez horribles morpions".Tout un peuple est sur la route qui les mène où?.Tous sont très pauvres,que vont-ils chercher?.  

    Lalibela est une cité monastique à 2630 mètres d'altitude dans la région du Welo,on la surnomme "Saint Pierre d'Afrique".Extraordinaire ville sainte des chrétiens orthodoxes d'Ethiopie avec onze églises monolithes médiévales taillées et creusées dans la roche volcanique.Bien que ce soit l'endroit le plus touristique du pays,les infrastructures sont restées très modestes.Lalibela est isolée dans la montagne;Ici on opère un retour instantané de sept siècles dans le passé.La cité fut construite au treizième siècle sous la direction du roi Lalibela pour offrir aux pélerins une nouvelle Jérusalem.Nulle part ailleurs au monde il n'existe une telle concentration de monuments monolithes creusés au même endroit en un temps si court.Les églises sont complètement excavées de la montagne,la taille de la pierre est magnifiquement rafinée et elles sont toutes très proches les unes des autres.Depuis plus de vingt ans l'érosion dégrade les constructions.En attendant que des fonds plus importants soient mis à disposition,des toits de tôles recouvrent les églises et des échafaudages en bois caches les façades.Vu du ciel l'église Saint Georges offre l'image d'une croix orthodoxe grecque parfaite.A l'interieur se trouve un imposant coffre en olivier qui aurait été taillé par le roi et dans lequel il rangeait ses outils.Les églises Bet Golgota et Bet Mikael sont jumelées,dans la chapelle du Golgota se trouve la croix de procession de Lalibela et une autre excavation appelée tombeau du Christ.C'est là que se trouve une pierre mobile qui couvre la partie la plus secrète de cette ville sainte,la tombe du roi Lalibela ..

   J'arrive dans le parc d'un complexe hôtelier à Bahir Dar sur les berges du lac Tana qui est la source du Nil bleu et le plus vaste du pays...Je dors dans une construction ronde en forme de hutte à la superbe charpente en bois.Considéré comme un vélovoyageur méritant à la réception ils m'ont proposé cette affaire économique de m'installer seul dans cette pièce ronde où l'on pourrait tenir trente.Ma nuit est à 50 birrs soit deux euros,les chambres de l'hôtel toutes de plein pied avec un double lit,une télé et une salle de bain sont de huit euros la nuit.Je me doucherai dans une chambre vide le matin un peu plus tard.Je rencontre une belle famille de français en vacances.Ils sont les amis de la famille Hervé qui ont voyagé 160 mille kilomètres et quatorze ans d'affilée en vélo autour du monde.Quelle coïncidence c'est à la lecture du livre de ces vélovoyageurs hors norme que m'est venu l'envie de voyager en vélo.Ils se sont rencontré dans le Colorado.Vincent avait un poste d'ingénieur près du Grand Canyon et les vélovoyageurs hors normes sont passés avec leur fille de deux ans Manon née en Nouvelle-Zélande remorquée derrière son papa.Ils sont depuis restés amis.Les grands vélovoyageurs ont après leur retour en France en 1994 repris une vie beaucoup plus classique...Les deux jeunes rastas qui traînent toujours entre le parc de l'hôtel et le centre-ville proche sont des copains,ils sont relaxs et toujours à plaisanter...J'ai pris mes habitudes à un restaurant chic et abordable,le "Blue Jazz" où les plats sont délicieux,du jazz en fond sonore adoucit l'atmosphère.Nous sommes à l'étage au dessus de la rue principale que l'on supervise par à des baies vitrées...Maaza elle est jolie et douce comme une perle mais elle ne connaît pas l'anglais,comme j'aimerais pouvoir lui parler...Par hasard je suis arrivé à une piscine qui se trouve aussi sur les berges du lac,on se rend là-bas en suivant le chemin qui le longe.L'eau fraîche du bassin limpide au beau carrelage bleu ciel est une jouvence.Le maître nageur fait une course d'une longueur avec moi...Je n'ai pas assez souvent l'occasion de nager dans une piscine au cours de mes voyages...Je rencontre un jeune couple très atypique:Elle,Paula 26 ans,est une orpheline colombienne adoptée en très bas âge par un couple angevin,lui,28 ans,est un refugié érythréen qui a fuit son pays par le Soudan,la Lybie où l'armée de Kadhafi l'a emprisonné plusieurs mois,et l'Italie où il a travaillé cinq ans à Venise.A leur hôtel,nous bavardons avec une religieuse orthodoxe de 21 ans.Elle nous confesse avoir fait le voeu de chasteté,elle n'a jamais eu et n'aura jamais de rapport sexuel.Elle est plutôt belle,je suis décontenancé face à elle qui sacrifie son plaisir corporel pour se vouer à l'amour spirituel du Christ fils de Dieu.Avec le couple à l'histoire et à l'aventure extravagante dans la romance et le drame,l'espoir et la vie qui gagne,nous partageons des boissons chaudes au "Blue Jazz",pour mieux nous dire adieu et bonne chance. Solesa s'occupe du local au bord de l'allée ombragée de l'entrée de l'hôtel.C'est une fille de 18 ans super symphatique,emplie de gaieté,qui est le plus souvent à la recherche d'une joyeuse compagnie pour plaisanter et bien rire.Avec moi elle trouve une espèce d'alter égo qui lui convient.Chaque fois que je passe devant sa boutique je fais halte pour elle et invariablement on chahute et parlons de choses diverses toujours avec légèreté et dérision.Solesa c'est la fille que tout bon père aimerait avoir. Mulu est un gamin de la rue de 13 ans,il est très débrouillard et intelligent.Il parle mieux l'anglais que beaucoup d'éthiopiens qui sont allés plus à l'école que lui.Il a étudié seul avec des bouts de livres,en osant parler aux touristes et avec internet.Le rapport obsessionnel de la grande majorité des hommes de ce pays avec le pécule ne fait pas de lui une exception.Cet enfant malicieux a toujours des idées pour comment gagner du pèze,et s'il a parfois les poches vides dans son monde de la rue il est un petit champion. Il est mon excellent guide pour la visite du grand marché de Bahir Dar:Grande animation,fourbi total,toute les denrées premières du pays se commercent là,beaucoup de monde,les couleurs de l'Ethiopie,un concentré de multiples senteurs,le chant d'un quotidien entraînant.Mulu est un animateur hors pair,il choisit un bon parcours et les meilleurs arrêts.Nous sommes à un atelier de fabrique de la farine de tef.Très artisanal,des modèles anciens de moulins électriques réduisent les grains en poudre marron brune.Les ouvriers sont fiers et souriants.Ils sont les mains hautes des injeras du peuple national. Petite croisière en barque à moteur sur le lac Tana,je suis en charmante compagnie avec Hanna.J'ai croisé cette jeune musulmane peu avant et sa présence m'enchante et m'apaise de nombreux jours solitaires pendant lesquels j'espère secrètement qu'ils me mèneront vers des rencontres heureuses.Hanna est élégante et fine,je joue les reporters de mode et starlettes.Soixante-dix photos de la jeune beauté éthiopienne de 21 ans sur la barque,sur les berges et sur une petite île.Je la remercie de m'avoir accompagner en lui donnant 17 tirages papiers de sa grâce diversement découverte. 500 mètres de nage pour me rétablir de trois nuits de suite de danse et d'alcool;Nous sommes nombreux en maillots de bains dans l'eau et autour des bassins.La majorité sont de piètres nageurs timorés,lorsque je m'éloigne vers le côté du bassin le plus profond il n'y a plus personne à côté de moi.Le maître-nageur très professionnel donne des leçons,sous ses instructions une adolescente exécute des mouvements sans défaut.

   Le lac Tana est le plus grand lac d'Ethiopie,il s'étend sur 3630 kilomètres carrés,environ 70 kilomètres par 80 à 1800 mètres d'altitude.Sa profondeur reste toujours faible,neuf mètres en moyenne.Le régime pluviométrique qui obéit au régime tropical de mousson est très irrégulier.Le Nil Bleu qui régule le niveau du lac emporte des courants colossaux en saison des pluies de juin à septembre.36 kilomètres après sa sortie du lac le cours d'eau chute brusquement puis traverse des roches volcaniques formant des canyons impressionnants.Vers la frontière soudanaise il devient plus calme et régulier et poursuivra sa course jusqu'à la mer Méditerranée.Le fleuve représente deux tiers des eaux du Nil à Khartoum au Soudan où il rejoint le Nil Blanc qui a sa source au Burundi pour former le plus long fleuve du monde. Le papyrus géant qui est endémique autour du lac et sur ses 37 îles sert à fabriquer des pirogues traditionnelles,les tankwas qui sont l'apanache du peuple nagadés,les îliens autochtones. Sur 19 des îles se trouvent des monastères et des églises décorés de peintures et contenant des reliques d'une étonnante richesse historique.L'île Daga Istafinos est la plus sacrée de toutes,elle aurait servi de refuge à l'Arche d'Alliance.Dans son église se trouve la peinture de la Sainte Madone du quinzième siècle et des cerceuils vitrés exposant les restes momifiés de plusieurs empereurs du pays.

    A Addis-Abeba,dans les rues et sur les boulevards il y a plus de piétons que de voitures.La circulation se fait dans une grande confusion,c'est l'anarchie routière.Les nombreux taxis bleus se jouent comme ils peuvent des embouteillages excroissants.A peine on s'écarte du coeur de la capitale où se concentrent les meilleurs commerces,services et hôtels et les touristes,que déjà par des ruelles on traverse des quartiers misérables aux barraquements de torchis et de tôles.L'eau courante et l'électricité ne fait pas parti du quotidien d'une population vivant à cinq minutes à pied de la partie de la capitale la plus riche et la plus animée où les nuits sont chaudes et débridées. L'une des courses pédestres parmi les plus fameuses de tout le continent a lieu en novembre chaque année.Je suis à Addis-Abeba une fin août je n'aurai donc pas le plaisir d'assister à ce parcours de dix kilomètres qui peut rassembler plus de 20 milles coureurs dans une ambiance formidable et une atmosphère démesurée.Je ne verrai pas le légendaire ancien champion Haile Gebreselassie klaxonner le départ de cet évènement extraordinaire dan un pays où la course à pied est reine. Achat du visa kenyan à l'ambassade du pays;Long déplacement pour m'y rendre à la périphéphie de la capitale.Occasion de quitter les sentiers battus du centre et de mieux appréhender l'ambiance et la grandeur d'Addis-Abeba.Autre grande traversée de la cité pour me rendre à la grande gare routière,les rues sont un bordel géant.Les éthiopiens sont les derniers au monde à apporter au mot ordre un sens sérieux.La cohue et le manque de bonne organisation sont démoniaques au plus important lieu de départs et d'arrivées d'autocars en tout genres du pays.J'ai à certains moments l'impression que je vais me faire engloutir par le désordre régnant sans parvenir à quitter Addis-Abeba d'ici.Les tribulations d'un routard sont souvent épuisantes mais très souvent passionnantes. A quatre heures du matin je traverse en vélo la capitale éthiopienne du centre jusqu'à la grande gare routière,environ six kilomètres sans lampe sur le guidon pendant lesquels ma route est chichement éclairée par quelques lampadaires avares.Je consacre toute mon énergie à être le plus prudent possible.Des mendiants et des sans domiciles errent à cette heure profonde de la nuit.Je passe proche de ses présences fantomiques presque effrayantes.Les atmosphères du jour et de la nuit ne me sont pas très différentes.Le pays pèse sur moi,il m'a étreint et ne me lâchera plus jusqu'à ce que je le quitte. Jusqu'a Moyale le poste frontière du Kenya mon trajet en bus incomfortable,surchargé et bondé,va se faire en deux étapes sur deux jours à une allure poussive mais certaine.Ce soir nous stopperons à la petite bourgade de Dila à 360 kilomètres au sud d'Addis-Abeba et à 410 au nord de l'arrivée au Kenya.Je suis sur le qui-vive totalement stressé au milieu de la foule d'éthiopiens en partance,je cherche mon bus qui n'est pas encore là.Comment vais-je le trouver sur l'immense parking recouvert de plus de cent autocars de tout acabit qui mêlent leurs fumées et le grondement de leurs moteurs?. Après deux heures d'attente beaucoup trop longue enfin j'aperçois le bus 1897 qui est le mien.J'accélère pour me signaler et montrer mon vélo qu'il faut accrocher sur la galerie.Le bagagiste me demande 200 birrs,toujours ces hommes profitent de ma reine pour se mettre une petite somme dans la poche.

   L'autocar est un drôle de modèle démodé,les sièges sont étroits avec des coussins trop minces.En trajet je soulage d'horribles courbatures en modifiant souvent ma position,je lève une fesse,j'étends un pied,je tourne la tête vers le bas,je pose le front sur la vitre,je soulève les deux genoux contre le dossier dur du siège de devant,vivement que nous descendions.Températures plus hautes au sud du pays,le paysage de petites collines vertes est très différent des montagnes du nord.L'essentiel du relief du pays grand comme un peu plus de deux fois la France est un haut plateau montagneux et volcanique.Il est coupé d'est en ouest par la "Rift Valley".Le point culminant situé au nord-est est le Ras Dachan qui s'élève à 4620 mètres.Le Mont-Blanc est un peu plus haut à 4808 mètres.L'altitude s'abaisse du nord au sud et d'est en ouest.Des plaines se trouvent aux confins du pays près de la Somalie,du Soudan et de l'Erythrée. Vers le sud parmi la population il y a beaucoup plus d'habitants à la peau très noire,aux lèvres charnues,aux nez épatés,à la tête ronde de type Afrique Noire.Plus on se rapproche du Kenya,plus la campagne est désertique et aride,plus il fait chaud. A la ville-frontière je cherche une banque pour m'informer du taux de change officiel entre le birr et le shilling kenyan,je ne fais pas confiance au marché noir.Deux kilomètres de retour à vélo vers l'Ethiopie;Le pays est si grand,j'y ai passé 52 jours,que j'ai l'impression d'être minuscule à ce poste frontière très éloigné à l'extrême sud du pays.A la banque j'obtiens le renseignement que je souhaite mais elle ne fait pas l'échange des deux devises,je reviens donc en direction du Kenya cherchant de tout mes yeux un homme avec des billets dans une main que mon passage pourrait intéresser.1430 birrs pour 7370 shillings kenyans,le gars a été correct,sa comission est raisonnable.Tampon de sortie de l'Ethiopie,reviendrais-je un jour?. Mes premiers pas au Kenya:les frissons qui me parcourent le corps et me soulèvent l'esprit à chaque changement de pays me reviennent. 

    KENYA: L'officier de douane kenyan est un bel homme,jeune adulte grand et souriant.Il vérifie mon passeport très décontracté,l'oeil confiant.Il me rend rapidement ma pièce d'identité et me pose des questions relatives à mes aventures vélocipèdes.Bonjour le Kenya qui m'offre un premier bon acceuil.  Camion-bus jusqu'à Marsabit,ça secoue comme dans une bouteille d'Orangina. A Marsabit on décharge mon vélo depuis la toiture avec la roue avant toute tordue,elle a tapé sur le fer de la galerie pendant les 500KM de trajet. Les kenyas présents ici se marrent alors que je suis très démoralisé,c'est du comique noir. Petit hôtel,douche au fond de la cour intérieur avec une cuvette d'eau chaude et à la cruche en plastique. D'une pire pour mon vélo je passe au meilleur,ces as du bricolage que sont beaucoup d'africains réussissent à redresser la roue vraiment tordue,un exploit. Marsabit-Nanyuki,des Masaïs et des Samburus me proposent leurs bijous de perles,la vie dans leur villages au bord de la piste,les hommes de ces tribus ont des coutumes vestimentaires et de toilettes extravagantes,les humains avec le plus de bijous que je n'ai jamais rencontré. A Nanyuki,ville d'environ 30 mille habitants à 200 km au nord de Naïrobi(Capitale du Kenya),la plus proche du Mont-Kenya et deuxième cîme la plus haute d'Afrique à 5200m je rencontre la petite Mercy,27 ans et maman d'Elvis 9 ans,avec qui j'aurai une histoire finie aujourd'hui de 22 mois. Je m'habitue à une existence nouvelle au coeur de l'Afrique de l'Est,je parle toujours en anglais et je progresse vite dans ma deuxième langue. J'apprends aussi le kiswahili,il va me falloir plusieurs mois pour commencer à dire des choses interressantes. Nous avons un appartement au 4ème étage d'une résidence de 5 étages qui est une des plus grosses de la ville. Nanyuki compte de nombreux guides de montagne car c'est le point de départ pour le Mt Kenya. Je vais presque tout les jours au grand marché,je suis au coeur des traditions et de la vie palpitante africaine. Après deux mois d'amour léger avec Mercy,des premières disputes commencent,souvent à cause d'Elvis qui ne travaille pas bien à l'école. Je fait des ballades en vélo dans les alentours de Nanyuki,les routes sont plates,le paysage porte loin et c'est assez beau. Il y a aussi des pistes qui grimpent les pentes du massif du Mt Kenya,en saison sèches elles sont trop bosselées et la terre est trop dure et en saison des pluies il y a trop de boue.

En février 2012,après 5 mois de vie sédentaire,l'envie de repartir quelques temps est plus forte que moi. J'irai jusqu'à l'île de Zanzibar (Tanzanie) puis reviendrai auprès de Mercy et d'Elvis. Un mois pour l'aller en vélo et le retour rapide en bus. 1230 km en vélo,Nanyuki-Nairobi-frontière Kenya/Tanzanie-Arusha-Moshi-Korogwe-Dar-Es-Salam-Zanzibar. J'aperçois la cîme du Kilimandjaro avant Moshi,la vue même de si loin et de la route est saisissante et splendide. J'aime flâner dans les rues des villes où je fais étape,il y a tellemnt à apercevoir,de choses cocasses et originales. Je croise des masaïs qui conduisent leurs troupeaux de petites vaches près de la route,ceux-ci sont un spectacle par le fait de leur parures extravangantes et leur façon de marcher,de regarder,et d'être. Des étapes longues et difficiles car le vent ne pousse jamais,il fait chaud et il n'y a pas grand chose à voir le long de la route mais c'est une joie indescriptible d'être en Afrique de l'Est. Dar-Es-Salam est la plus grande ville du pays,j'ai l'impression d'avoir quitter le pays tant la différence entre la brousse et cette cité est importante,la communanté indienne est nombreuse. La traversée de l'île de Zanzibar est formidable sur une bicyclette,la chaleur est modérée car le vent de la mer est rafraîchissant,les petites routes sont pittoresques et il y à peu de traffic,la population toute musulmanes est paisibles et les enfants vous encouragent. Les petites écolières sottes toutes avec des longs voiles sur les têtes sont très drôles. Retour rapide en gros autocar confortable,le vélo dans la soute à bagages avec les sacoches,inutile de préciser que c'est nettement moins fatiguant qu'à l'aller,je me plaîs à regarder et à reconnaître les endroits qui m'ont le plus intéréssés lors des deux semaines à vélo entre Nanyuki et Dar-Es-Salam. Elvis est le premier à courrir vers moi à mon arrivée il me serre la main avec un grand sourire,sa petite maman et ma compagne m'embrasse chaudement sur la bouche.  Je repeins entièrement l'appartement,pièces après pièces et même le balcon.La voisine et amie Jennifer me demande également de peindre chez elle. Nous avons acheté un canapé qu'il a été difficile de monter à notre étage et surtout de faire passer par la porte d'entrée.Il aura fallu une heure environ et une équipe de cinq hommes pour qu'après un nombre indéfinissable de petites manœuvres le meuble se trouve enfin dans notre petit salon où l'on pourra regarder la télé comfortablement. Avec l'abonnement DSTV nous avons TV5,lors de l'émission des chiffres et des lettres j'apprends quelques mots de français à Mercy la kimeru(sa tribue). Un dimanche au parc ?? à seulement 25 km de Nanyuki:Sur la route de la capitale,le long du chemin qui monte vers le parc des baboings s'ébattent par là.Les singes m'amuseront toujours,leur vivacité et leur malice,leur drôlerie en sont les raisons. Au parc:ballade accompagnée à cheval,pédalos sur l'étang,balançoire en bois,manèges en bois,petites installations pour escalades à des échelles,contre des filets...des rafraîchissement,des frites...Elvis est heureux,les jolies petites familles en repos dominical aussi. Isabelle me donne des cours de kiswahili,l'intérêt que je porte à l'apprentissage d'une nouvelle langue et sa charmante compagnie font de ces leçons des heures très agréables. Un repas à la maison préparé par Mercy,et trois euros l'heure sont pour elle une très bonne rétribution. Les samedis nous allons nous trois et Jennifer mangés des pizzas à l'autre bout de la ville,trente minutes à pied.Nous nous retrouvons avec d'autres blancs,des italiens et des anglophones la plupart,dans la cour des ateliers d'une association italo-kenyane qui dispense des cours de bricolage,il y a un excellent four et nous nous régalons avec de délicieuses pizzas.Georges un pharmacien du quartier de 18 ans mon cadet deviens un véritable ami... Avec ma compagne les mésententes deviennent trop fréquentes,le plus souvent tout commence avec notre relation commune avec Elvis. Je veux m'occuper de cet enfant comme de mon propre fils,cela est très bien,il me considère comme son papa. C'est moi qui fournit tout l'argent de notre petit foyer. Elvis n'a pas connu son père,il est très attaché à sa maman. Si je décide trop de ce qu'il doit faire cela déclenche des malentendus. Je lui offre des jeux,des jouets,et surtout son premier vélo. Il l'adore,en deux jours il a appris à pédaler seul. Depuis ce jour il partira souvent avec son vélo pliable chinois pendant plusieurs heures sans savoir quand il reviendra. Il connaît tout les chemins alentours,ils ne faut pas que sa maman s'inquiète. Fin mai 2012,l'envie de repartir en vélo est trop forte. Je ferai le tour du lac Victoria(le plus grand d'Afrique) en cinq semaines et 2800km...traversée de cinq pays:Kenya,Ouganda,Rwanda,Burundi,Tanzanie. Départ le 21 mai 2012,première étape jusqu'à Nyahuruhu où se trouve une belle chute d'eau qui vaut un détour pour se détendre et quelques jolies photos Au hasard de mes routes parfois je dors chez l'habitant,dans les campagnes éloignées le site "couch surfing" est inutile,étant donné que personne ne possède un ordinateur.Ce site d'acceuil de voyageur à vélo je ne l'ai encore jamais utilisé. Près de la ville de Nakuru et le jour de mon 48ème anniversaire je suis invité par une famille très pauvre à venir chez eux me reposer,les deux femmes et la bande de gamins ont tous l'air si aimables que je réponds oui sans saucune crainte. Il m'offrent du thé,du porridge,des pommes de terres avec un peu de viande et des mangues,et un lit dans une hutte pour la nuit avec douche au baquet. Il y a trois huttes ici,ni eau courante,ni électricité...mais c'est la pauvreté heureuse,les enfants sont enjoués au possible et ont des sourires d'anges,les deux femmes qui ont approximativement 35 ans ne parlent pas anglais,elles n'ont jamais été à l'école,mais leur compagnie est si rassurante que je me laisse aller à me reposer en tant que bon vélovoyageur sans aucune crainte. Un voyageur à vélo longue distance sur la planète peut expérimenter des choses étranges parfois.Pourquoi sur les routes kenyanes j'ai très souvent mal à la nuque et dans les épaules,le phénomène peut s'expliquer mais pourquoi cela est plus fort dans ce pays que dans les autres. Passage à Eldoret...Webuye...passage frontière ougandaise... Jinja et le lac Victoria,Kampala la capitale au traffic urbain démentiel,obtention du visa rwandais...Masaka,Mbarara...dernières nuits en Ouganda à la ville de ??...Le Rwanda,jusqu'à Kigali la vallée étroite et les champs de thé,le passage du col ?;la redescente vers Kigali,paysages extraordinairement beaux...Kigali la capitale,atmosphère un peu étrange,ancienne colonie belge le pays a décidé avec son nouveau président d'après l'horrible génocide,guerre tribale et civile atroce de 1994,de devenir un pays anglophone et donc de ne plus enseigner le français à l'école...le souvenir et les marques du génocide est encore fort chez les habitants je pense sans à priori deviner un vrai malaise dans le pays qui sera long à s'éteindre,par ailleurs le petit pays aux milles collines profite d'un développement accéléré depuis l'après 1994 et se trouve aujourd'hui parmi les pays d''Afrique les mieux économiquement....Butare...les cyclistes croisé...le départ d'une course cycliste...la beauté des montagnes au sud avant le passage au Burundi...Passage frontière Burundi...Kayanza,Muramvya,Bujumbura...une Afrique ancestrale...la route monte beaucoup,le pays est très montagneux comme au Rwanda...les cyclistes sur leurs vieux vélos s'accrochent à l'arrière des camions pour franchir les cols...il faut les voir jusqu'à plus de 15 accrochés aux montants les premiers et derrière ceux-ci les suivants...les villages sont vraiment pauvres,les autochtones se regroupent beaucoup en espérant tous que ça va aller ainsi...les tuniques aux couleurs éclatantes des femmes sont magnifiques...Bujumbura est une ville très plate au bord du lac Tanganyika...C'est de loin l'endroit le plus riche du pays où l'on trouve beaucoup de choses rien qu'ici dans ce petit pays...Départ à 4 heure du matin de la pension de famille pour la gare routière de Bujumbura,trajet périlleux dans les rues mal éclairées...j'ai choisi de quitter le pays en autocar jusqu'en Tanzanie...Deux troupes de militaires en tenues très différentes alignées en rangs l'une comme l'autre sur la route espacées de seulement environ 100 mètres arrêtent notre car qui doit attendre...que signifie ces parades miltaires dans ce pays toujours en proie à la guerre civile? Je n'ai toujours pas deviné...passage à Muyinga...Passage frontière Burundi/Tanzanie,pas de problème pour obtenir mon visa mais pour d'autres passagers ça se passe moins facilement...longue attente ennuyeuse ici où ce que je trouve de mieux est du coca-cola et des bananes frits...après un jour de bus descente en pleine brousse au carrefour de Lusahuga où la rout remonte au nord vers le lac Victoria et Mwanza...La Tanzanie en vélo ça n'est plus la même chose qu'au Rwanda et au Burundi...longues pistes plates ou petitement vallonnées...comme au Kenya la langue la plus parlée est le kiswahili,mais en Tanzanie il est mieux respecté dans son parler originel alors que chez les voisins du nord on le déforme plus et on le mélange beaucoup avec l'anglais. Je suis maintenant dans la direction retour,Nanyuki c'est devant vers le nord-est mais encore très loin,plus de mille km. Le plus au sud du lac Victoria celui-ci dessine deux bras qui sur la carte semblent avoir creuser la terre. Entre les deux routes il faut prendre un ferry 30 minutes,à la descente Mwanza est à 30km. Mwanza:j'ai une excellente affaire pour mes deux nuits dans un monastère qui offre le gîte dans la tranquillité pour peu cher. Route à l'ouest du légendaire parc du Serengeti,à cette période du tour du lac Victoria il est bien dommage que je ne puisse pas voir les animaux les plus populaires et magnifiques d'Afrique qui sont là-bas pas trop loin dans les espaces immenses du Serengeti. Retour au Kenya...Kisii,la route est montagneuse et le paysage porte loin,le genre de route où l'on regarde beaucoup et où l'on voit beaucoup de choses en même temps ou en peu de temps à la suite...Kericho,les collines sont recouvertes par les champs de théiers,le vert de leurs espaces est magnifique,c'est la période de la ceuillette,grands paniers suspendus aux dos les ouvriers s'activent et animent de leurs belles présences la beauté du paysage. Après Kericho la route est en travaux sur de nombreux kilomètres cela ralentit mais anime aussi mon parcours...Je revois la très aimable petite tribue qui m'a offert le gîte et le couvert le jour de mes 48 ans et le troisième soir de ce voyage,ce sont les mêmes regards et les mêmes esprits qu'il y a un peu plus d'un mois,charmants et toujours ceux-là...Nakuru,Nyahuruhu...photo de deux jeunes hommes troubadours avec des marionettes et des pipeaux...de deux dromadaires avec un chamelier qui traversent le Kenya ainsi tout les trois...traversée par une longue piste du plateau recouvert d'immenses prairies avant Nyeri pour rejoindre Naro Moro...retour à Nanyuki,je retrouve avec émotions Mercy et Elvis...Avec ma compagne l'entente est devenue trop mauvaise,je la croyais enceinte de moi depuis le test positif qu'elle avait de l'hôpital...je devine que ce test était faux,sans doute obtenu d'un docteur avec de l'argent...je veux une échographie,elle ne peut pas refuser...pas de bébé...je décide de partir,je dois être en France dans trois mois....Avion Nairobi/Ouagadougou(Burkina Faso),le vol avec une jeune ingénieur malgache à côté de moi,elle se rend au Sénégal pour un stage...ce qu'elle raconte sur son pays est très intéressant...j'irai là-bas bientôt...Christophe me prête son appartement dans un parc résidentiel où presque tous ici sont des blancs et des français...passage de l'Afrique de l'est d'une ancienne colonie britannique et anglophone à l'Afrique de l'ouest et à une ancienne colonie française et francophone...changement dans mon voyage qui m'ouvre l'esprit à d'autres pensées,qui m'inspirent des réflexions sur l'Afrique noire...la bonne réputation qu'ont les burkinabés de sympathie je la vérifie très vite...à Ouagadougou dans le quartier périphérique où habite Christophe qui est en vacances en France chez ses parents qui sont voisins des miens je nage chaque matin et chaque soir dans le bassin de 20 mètres de la piscine commune...le plus souvent je suis seul,avec la chaleur du pays c'est un vrai paradis....J'ai déjà plusieurs bons amis ici et chaque jour des nouveaux...mon répertoire téléphonique ne s'est jamais allongé aussi vite...Daniel le cuisinier et gardien de l'appartement de Christophe est un camarade merveilleux,il passe tout les jours et me prépare des plats succulents...il a appris la cuisine française avec son patron...Redépart pour le Bénin en prenant la route de l'est qui mène aussi au Niger...Fada N'Gourma...rencontre avec l'adorable et sage Adjara,une coiffeuse douée de l'Afrique noire(championne du monde en ce domaine).Elle parle plutôt bien le français mais ne sais ni lire,ni écrire...je lui donne des premières leçons à son salon alors qu'elle travaille,il lui faut déjà apprendre à reconnaître les lettres...il fait très chaud,dès que je vois un endroit ombragé je prends cette direction...je sympathise avec tout le monde,les burkinabés sont vraiment des amis...en route popur la frontière du Bénin,au revoir Adjara on se reverra si le Dieu de l'amour le décide,je t'assure que ça signifie que c'est possible.La route m'appelle...Petit Bénin pour quelques jours...Natitingou,Djougou...Afrique noire francophone où l'on parle à des amis tout les jours de nombreuses fois...je suis en voyage retour vers la France mais très loin de mon pays très sérieux,exigeant,moralisateur et tellement froid une longue période de l'année...je mange du fromage rouge,pâte cuite recouverte d'une pellicule rouge,c'est un gros Bombel sans beaucoup de goût mais trouvé un fromage local en Afrique est toujours un luxe...Au Nord du Bénin je découvre un pays assez différend de son voisin le Burkina-Faso,ici il me semble que les habitants sont un peu moins ouverts vers les étrangers et ont conservé des coutumes et des traditions plus âgées...Arrivée au Togo...Kara,Sokobé,Langabou...crise de maléria,il faudra un mois entier pour que je guérisse...C'est dans l'appartement de Christophe le pharmacien qui travaille à l'OMS que j'ai contracté la maladie,je vous assure les nomades voyageurs que d'histoires incroyables nous avons...je prends des anti-paludéens mais après deux ou trois jours d'amélioration de mon état les pires symptômes reprennent...Trop affaibli je ne peux plus pédaler,taxi-brousse et vélo sur la galerie...Je consulte à Lome mais toujours pas de guérisson,pense à un retour par avion prématuré en France...Je vais un peu mieux et à nouveau sur mon vélo entre Lomé et Accra(Ghana),la côte est magnifique...je me souviens d'un village très sale où j'ai galéré pour trouver ma vie dans une Afrique décadente et déglinguée...Accra,mes crises de paludisme reprennent de plus belles...je suis sans force et devenu vidé de tout,le moral au plus bas...Je dois poursuivre mon voyage pourtant mais la frontière ivoirienne est temporairement fermée,problème diplomatique entre les deux pays...il me faut prendre la route du nord pour un retour au Burkina Faso...Autocar Accra-Tamale...puis avec mon orgueil de routard à vélo malgré le paludisme toujours pas guéri je repars sur ma reine pour 350km jusqu'au sud du Burkina où cette-fois je suis contraint à l'abandon. Je pose pied à terre après 10 km,pas de force...un camion me prend,une chance dont j'ai grandement besoin que les burkinabés soient très sympathiques...retour à Ouagadougou...Christophe de retour de France me donne mes deux nouvelles CB reçues en valise diplomatique à son nom à l'ambassade française...Il me conseille la quinine pour me soigner...trois comprimés et trois jours et me voilà enfin guéri...c'est trop bête il suffisait de prendre de la quinine...ainsi est la vie,souvent on ignore les choses,on fait des erreurs et puis un jour tout s'arrange...Je veux retrouver Adjara,retour en taxi-brousse à Fada N'Gourma.Le vélo et les sacoches sont déposés chez mon camarade de l'OMS...La petite coiffeuse est très belle,je la regarde avec plus d'intensité que lors de notre première rencontre comme pour vérifier que je ne me trompe pas de revenir là pour elle...Adjara est musulmane,je dois lui prouver ma bonne foi et lui apporter des garanties avant qu'elle décide de s'engager avec moi.C'est mal parti...Son histoire est un peu spéciale,ses parents sont partis vivre au Ghana lorsqu'elle était bébé,avec des parents de langue française dans un pays anglophone elle n'a pas été à l'école...Retour à Ouagadougou dans un pays très très plat,j'aime beaucoup cette ville mais la plaine très grande qui l'entoure la  prive de paysage...Je suis donc enfin guéri,je suis en retour vers la France...Ouagadougou/Bobo Dioulasso,un des parcours les plus chauds de tout mes voyages vélo depuis, 2003,des pauses rafraîchissements obligatoires...Bobo Dioulasso,des belles visites,l'artisanat et l'art traditionnels du pays et de l'Afrique de l'Ouest magnifiques...L'autocar pour Bamako et le Mali où les nouvelles ne sont pas bonnes.Des bandes d'extrémistes musulmans de différents pays ont envahit le nord du pays,Tombouctou la perle du sahara est entre leurs mains,ils contrôlent jusqu'à Mopti. Tout le tourisme de cette plus belle partie du mali est impossible...Avec le LP ou GDR je trouve presque toujours des bons gîtes dans les plus grandes villes,c'est encore le cas à Bamako...l'ambiance est à la fois triste et sympa à l'auberge,nous sommes vraiment amers en pensant à la situation au nord du pays. Je deviens amis de passage et de voyage avec Ulsoon,une sud-coréenne qui est de deux ans ma cadette,nous passons 3 jours toujours ensemble dans la capitale malienne,nous avons quelque chose de semblable dans nos esprits de routards,nos anglais sont assez équivalents ce qui nous convient...Elle a l'ambition de passer par presque tout les pays africains pour une période de deux ans. Ce qu'elle ne fera pas,deux mois plus tard elle abandonnera l'Afrique pour L'Amérique Latine et m'écrira de nombreux emails de là-bas pour obtenir des infos de mon expérience d'être passer avant elle aux mêmes places fortes sud-américaines...exposotions et spectacles Dogons à l'Alliance Française à 5 minutes à pied de l'auberge au centre de Bamako,beaucoup de jolies choses,de curiosités étonnantes de cette remarquable tribue qui vit sur les falaises escarpées de Bandiagara.Les Dogons ici ce sera le meilleur de mon passage dans le pays à la fin octobre 2012...Autobus pour Nouakchott...la panne moteur à une heure de route de la frontière Mauritanienne,tout les passagers sont pris par les quelques voitures qui passent par là,tout les chauffeurs aiment faire taxi dans la brousse et de partout en Afrique.Je suis le dernier à partir car mon vélo comme bagage ne plaît pas...Passage de frontière long et ennuyeux,on nous garde nos passeports une première fois côté malien,puis une deuxième fois jusqu'à l'aube côté mauritanien où nous passons la nuit à la belle étoile avant d'embarquer dans un deuxième autobus qui prend le relai du premier...Deux jours dans l'autocar pour parvenir à la capitale mauritanienne,imprévoyant je n'ai plus d'argent et aucune possibilité d'en obtenir en route dans un pays qui connaît ses premiers DAB depuis peu uniquement dans la capitale.Dans ces cas de petites détresses on peut mesurer combien les autres sont bons ou mauvais. Ici au sud du grand pays saharien désertique un jeune marchand me donne un gros billet de mille Ouguiya,de quoi boire et manger assez jusqu'à Nouakchott,merci à cet homme généreux,exemple de la bonté humaine....rencontre avec Khally le fils adoptif de Christophe le pharmacien,il est originaire du sud proche de la frontière sénégalaise...Le français l'a adopté alors qu'il avait 5 ans et orphelin menait une vie errante...Il est maintenant journaliste et possède des studios d'enregistrement...(j'écrirai plus sur lui prochainement)...Nouâdhibou... Frontière marocaine...l'entière remontée sud-nord du sahara occidental,Dakhla,La'Youn,Tarfaya,Tan tan,Guelmin...la côte au sud d'Agadir,Sidi Ifni...Taroudannt,col de Tizi n'Test...Imlil et le Massif du Toubkal...Marrakech...Khenifra,Meknes,Volubilis,Chefchaouen,Tanger...De La'Youn jusqu'à Tanger en vélo. La France: De Sète à Chauffailles en vélo par vent fort,froid et neige,après l'Afrique je fus très chaud pour mon arrivée sain et sauf...



20/04/2013
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