Planète Vélo

Planète Vélo

FRANCE-ESPAGNE-PORTUGAL-MAROC-MAURITANIE-SENEGAL

Dimanche 29 Octobre 2006

Automne 2007,je reprends la route des voyages sur mon vélo.-En direction du sud cette fois-ci -.Je suivrai les chemins et doublerai des pélerins à pied et sac au dos de St Jacques de Compostelle puis je traverserai le Portugal du nord au sud avec le plus grand bonheur je l'espère.Après les montagnes andalouses,je parviendrai en Afrique par le ferry au détroit de Gibraltar.Sur l'autre continent je découvrirai le Maroc,et peut-être poursuivrai-je en Mauritanie et au Sénégal.Vive le voyage et l'aventure,vive le vélonomade.

Je vous écrit depuis Chefchaouen dans la région du Rif au Maroc.J'ai fait entièrement le trajet en vélocampeur depuis mon départ,soit 3250 kilomètres de la Saône-et-Loire au Puy-en-Velay,par les routes les plus proches du chemin de grande randonnée de Saint Jacques de Compostelle jusqu'à St Jean-Pied-de-Port,en Espagne jusqu'à Leon,du nord au sud du Portugal en passant par Lisbonne,en Andalousie de Séville à Algésiras,de l'arrivée en ferry à Tanger jusqu'à ici dans la médina bleue réputée pour son commerce flou mais certain du kif.J'ai tant de choses belles à vous raconter qu'il me faudrai rester et m'appliquer tout ce jour face a l'écran de l'ordinateur.Didier a emprunté presque toujours les petites routes et n'a pas contourné les montagnes aux parcours fatiguants mais beaucoup plus beaux et paisibles que les grands axes des plaines.Il a sué énormément de tout son corps et il a aimé de toutes ses forces.

 Mon voyage se poursuit toujours vers le sud,tant que je suivrai cette direction cela signifiera que tout va bien.Je suis à Merzouga,l'endroit attire des foules de touristes.Porte du Sahara,proche de l'Algérie où le passage n'est pas autorisé.Ici,les dunes sont de toute beauté,le sable fin,ocre légèrement orangé,chauffé du soleil,est d'or,le paysage est féérique dans la lumière de l'aube ou du crépuscule.Ici ce sont les éléments qui orchestrent et l'homme obéit à la magie de l'espace.Le village acceuille et prospère grâce aux visiteurs.Les dromadaires sont forts et compatissants,les chats de l'auberge,eux,sont aussi doux que le sable des dunes.Avant en route j'ai dormi,marché,rêvé et été enchanté par la médina de Fes,la plus grande du pays.L'ivresse du passé et de la société d'aujourd'hui avec tout ce qui construit la vie des hommes dans un même espace public à la fois très grand et très réduit.   La source de l'Oum-Er-Rbia,le plus long fleuve du Maroc,dans les montagnes du Moyen Atlas,endroit champêtre,en venant j'ai apperçu les fameux singes de la route des cèdres.Par une piste dans les montagnes et en plus de quatre-vingt kilomètres j'ai rejoint la grande route qui va plein sud et se rapproche de la frontière algérienne,le paysage était à couper le souffle,les efforts du cycliste aussi.Des autochtones célébrant deux jours durant le mariage d'une fille de la maison ont offert l'hospitalité au vaillant cycliste à la mine déconfite après ces efforts de dément sur la piste. Didier s'est régalé avec les mets délicieux de la célébration offert comme s'il était un des premiers invités.Une des cinq obligations culturelles de l'islam est l'aumône.Il accepte ces générosités l'esprit heureux comme une récompense à son voyage méritant,sa chance est pleine de sens.

Imlil,village départ pour les plus hauts treks d'Afrique du Nord.Le vélovoyageur devenu randonneur sac au dos est monté en deux jours au point culminant de l'Afrique du Nord,le mont Toubkal,4167m.Trek avec des mules porteuses et des marmottes jouant à cache cache.Beauté du monde,panorama superbes,écosystème à protéger.Maintenant il se repose au chalet du club alpin français car ses jambes ont très moyennement supporté le changement sans transition du vélo à la randonnée en montagne.

Les gorges du Dades qui sont fascinantes.Une nuit au ksar d'Äit Benihdou où des films célèbres ont été réalisé.Deux jours à Marrakech,ville envahit par la foule où l'on peut manger tout ce qu'il y a de meilleur où l'on peut dormir dans un décor des Milles et une nuit pour un prix modique,de tout les arts et artisanats du Maroc.Il a arpenté les rues animées,a mangé de délicieuses pâtisseries,s'est laissé étourdir par l'animation joyeuse dans le grand souk.En voyageur inspiré il a trouvé le bouquin "Afrique de l'Ouest" qui lui sera d'un grand secours pour traverser la Mauritanie et poursuivre au Sénégal.Le vélovoyageur reprend son avancée par la route du Tizi-n-Test,l'une des plus belles du pays,en direction de Taroudant et d'Agadir.Arrêt dans les villages berbères...

  Je suis à Nouakchott en Mauritanie.L'aventure se poursuit et devient de plus en plus africaine.La route du Sahara Occidental de Tan Tan à la frontière mauritanienne s'étire sur 1300 kilomètres entre la côte atlantique à jamais plus de trois kilomètres et le désert du Sahara qui débute là,.Jusqu'à Tarfaya où faisait escale Antoine de Saint-Exupéry et l'aréopostal en vol vers l'Amérique latine les paysages du désert et de l'océan sont magnifiques,ensuite la route devient très monotone,l'on perd la côte de vue et le Sahara se résume surtout à pierres et poussière,en outre les haltes possibles pour le plein d'eau,la nourriture et le gîte sont de plus en plus espacées.Le voyageur pour la première fois renonce au vélo et monte dans le car,son deux roues en bagage,pour de Laayoune rejoindre Dakhla,soit 550 kilomètres très facile où peut-être sur le vélo il aurait peiné jusqu'à l'abandon,cuit par la chaleur,déshydraté toutes les quinze minutes.Il a repris le pédalage pour faire la plus longue étape de son périple,161km avec un vent très favorable qui explique beaucoup cette longue distance.

A la frontière du Maroc et de la Mauritanie le cycliste se joue de la cohue et obtient son tampon de transit rapidement.Il traverse la voie ferrée longue de 704 kilomètres qui relie les mines de Zouerate au port minéraler de Nouadhibou,elle suit la frontière puis remonte vers le nord.Le train que Didier ne verra que cinq plus tard lors de son dernier retour en France à la fin 2012 peut atteindre une longueur de deux kilomètres et demi,est constitué de trois ou quatre locomotives,de deux cent wagons trémies pour le minéral de fer et en queue est attelé une ou deux voitures de voygeurs.Des sahariens vivent dans des campements en bord de route,certains sont indiqués campings.Avant la route construite sous direction chinoise et terminée depuis peu,pour atteindre Nouakshott il fallait longer le rivage à marée basse en convoi de véhicules tout terrain escorté par des militaires.Il n'a pas de nourriture avec lui et se sent très fatigué,il n'a pas d'autre choix que de stopper à un de ces campement guère engageants.On en veut à son argent,le coca-cola,les biscuits,les sucreries,le fromage fondu,les sardines en boîte sont à trois fois le prix courant,quant à la somme qu'ils veulent pour une nuit sous une tente l'arnaque est pire.Ces faux habitants du Sahara,ces bandits minables sont des anti hospitaliers.Il va dormir dans une tente grande comme une petite maison sur une natte posée sur le sable moelleux,il tombe dans les bras de Morphée vite fourbu par les kilomètres qu'il est,avec un peu de peur au ventre.Il est debout tôt le matin dans la légère fraîcheur de l'air,des femmes en djellabas noires font la prière les faces en direction de la Mecques pendant qu'un homme lui demande qu'il lui offre son rétroviseur."Pourquoi te donnerai-je quelque chose dont j'ai besoin à toi qui m'a déjà volé de l'argent"lui explque-t'il. 

 A Nouakchott,le voyageur a obtenu une extension de son droit de séjour d'une façon particulière et comique.Deux fonctionnaires des bureaux de l'immigration l'invitent à les suivre et à s'asseoir dans une Mercedes,ils traversent plusieurs rues dans le centre de la capitale puis stationnent devant  les bâtiments du gouvernement.Ils attendent que le ministre apparaîsse dans la rue pour lui demander d'apposer sa griffe sur son visa.Il ne savais pas avoir autant d'importance.

A Chinguetti,ancienne cité caravanière,les autochtones et les touristes forment deux populations très distinctes.Deux enfants de treize ans sont mes symphatiques guides pour visiter la cité posée sur le sable,resplendissante rareté à protéger.Théodore Monod,humaniste du désert,naturaliste,scientifique et explorateur l'a adopté.Ici les lois et la sagesse propre au désert ont depuis des siècles réuni des hommes inspirés aux âmes pleines.

St Louis au Sénégal,je suis en Afrique noire pour la première fois de ma vie,je rencontre des amis,des hommes que j'aime.Le climat tropical très chaud et humide m'est pénible mais mes rencontres sont joyeuses et douces.Je pensais avec erreur que l'Afrique noire n'était pas faite pour le cycliste que je suis.A vrai dire aujourd'hui je ne sais pas si je préfère la mécanique humaine ou la mécanique moteur.C'est si difficile de préserver ses forces dans cette partie chaude du monde.Robert,français de 66ans,fut mon équipier jusqu'à Joal sur la côte au sud de Dakar.Nos programmes sont trop différents,nous nous sommes ensuite séparés sans regret et amis.La côte est merveilleuse,les plages sont paradisiaques,certain français y possèdent des villas très art.Le soleil brille toute l'année,je suis loin de l'Europe et de sa météo compliquée,des jours d'hiver très froids.La cuisine a justement bonne réputation,le piment fort est franc et donc bon,le poisson vient d'être pêcher,le riz est savamment parfumé.La musique entraînante se fait à l'improviste un peu partout,la fête dure toujours.Demain,ce sera celle du mouton,la Tabaski,fête principale dans les pays musulmans.Chaque famille,groupe ou quartier va sacrifier un animal,il y en a sur les toits ou dans les coffres des véhicules,de nombreux attachés aux pas des portes,il y aura du sang répandu pour de toute une population.Au Sénégal il y a beaucoup de jolis filles très gracieuses qui savent vous adresser quelques mots heureux avec un accent de miel,le décor du décor.

 Retour à Tanger.Mon voyage en direction inverse est une tout autre aventure.Les minibus surchargés de façon inimaginables au Sénégal.La traversée en barque de la frontière sur le fleuve Sénégal.Le poste le plus peuplé de pauvres,mendiants et petits bandits de toute sortes.J'ai passé mon chemin sans détourner une seul fois mon regard,suis monté dans la barque le vélo sur l'épaule,ai donné un peu plus d'argent que je ne l'aurai fait dans un endroit plus calme.Bref en moins d'une heure je repartais en taxi Mercedes,le vélo dans le coffre,en direction de la capitale mauritanienne.Le Maroc dans sa plus grande longueur transporté par quatre bus.Une escale à Essaouira,où j'ai retrouvé les joies du camping et des visites intéressantes,pittoresques,facilitées et reposantes,deux jours de vacances après beaucoup de voyage méritants.Essaouira offre une vaste panoplie de ce qu'il ya de plus beau dans le pays:Paysages côtiers et scènes de la pêche,gastronomie,art et tradition,musique et folklore.Demain,le ferry et moi nous en irons pour débarquer en France,mon ciquième vélovoyage se termine.

 Les trente huit heures de traversée en mer Méditerranée en pension complète furent symphatiques.Je partageais ma cabine avec un modeste ouvrier agricole marocain qui rentrait chez lui à Carcassone,un type qui à défaut d'être pasionnant fut une compagnie sans aucun tracas.Assis à côté de moi à la même table au restaurant un jeune français qui espère à sa prochaine visite à Meknes revenir avec celle qui alors deviendra son épouse.Il y a quatre jours que j'ai mis le dernier pied à terre de ce voyage cyclo.En terre natale,six jours dans l'hiver rigoureux de vélocamping de Sète et Chauffailles,490 kilomètres de plus,Didier le vaillant et courageux une fois de plus a bravé la difficulté .Les chiffres les plus importants de ce périple sont:7250 kilomètres sur le vélo en 105 jours.En raison d'une angine,le docteur généraliste fut ma première visite ici,la pharmacie la deuxième puis j'ai rangée le vélo dans la cave d'où il ne bougera pas le temps que je me réchauffe ou que je me refroidisse,c'est selon.



11/01/2013
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