Planète Vélo

Planète Vélo

EN ROUTE VERS L'ASIE

 En route vers la Chine

    Le 3 mars 2007 c'est le jour du départ,ma première destination est la frontière italienne.Il me faudra être pris par un véhicule pour franchir le long tunnel du Fréjus,treize kilomètres,ou alors que je suive la route du col de Mont-Cenis par la montagne si elle est déneigée et ouverte à la circulation.Pour mes deux premières nuits en France j'ai touvé des hangars à foin bien commodes pour me protéger du froid confortablement.Deux étapes heureuses avec beaucoup de soleil pendant lesquelles je ressens l'immense aventure que j'entame,l'incroyable grandeur de ma route à venir.Je débute une visite du monde sans autre souçi que celui d'avancer sur la bicyclette et de souhaiter que ça dure ainsi très longtemps. A l'entrée du tunnel un routier belge me ramasse,nous rentrons le vélosacoches avec sa cargaison.Il va juqu'à Venise,c'est parfait.Rejoindre la frontière slovène à vélo c'est traverser la plaine du Pô qui est peu propice aux plaisirs cyclistes. J'aime Venise,il y a tant de merveilles que des hommes de génie nous ont laissé en héritage.Pourquoi ne pensons-nous jamais à prier por nos aïeux?.Ils ont vécu comme nous le faisons à notre tour.Toute les belles traces du passé que nous adorons c'est à ceux d'avant que nous les devons. La Cité des Doges c'est cent soixante dix-sept canaux et quatre cents ponts.La place et la basilique Saint Marc sont exceptionnelles,parmi les premières beautés dû à des batisseurs sur la planète.La tour de l'horloge,les procuraties Vecchie et Novissime,le Campanile,le Palais des Doges,le Ponte Rialto,le pont des Soupirs,l'entière cité lagunaire est une immense et prodigieuse oeuvre d'art.Venise est la face lumineuse des êtres humains.Qui ne veut pas que ce soit la seule que nous connaîtrions?.Je me perds et me retrouve dans les ruelles,les impasses et les petits passages,ma balade est celeste. D'ici à Trieste j'ai repris le voyage sur la selle,la route ne restera pas dans mes annales.Le parcours est plat et monotone,le temps est pluvieux,la circulation routière est assomante,mes achats de bouche sont trop couteux.Je passe Trieste sans même un arrêt où suivre les longs ponts routiers est hasardeux,je suis une feuille qui tremble dans le vent d'une dense circulation routière insensée.Me trouver en Slovénie,moins riche,moins peuplée et beaucoup plus calme,je le souhaite impatiemment.

   Didier passe une nuit dans la cabane d'un jardin et en moins de cinquante kilomètres en Slovénie arrive dans les montagnes croates de la presqu'île d'Istrie.Les habitants sont bien différents des italiens.Humbles et simples,ils lui remplissent son bidon d'eau,lui indiquent un endroit abrité pour une nuit sans qu'il doive chercher longtemps.Plusieurs fois il passe de la côte continentale aux îles de la mer Adriatique.Le soleil resplendit,l'espace est limpide,le bleu marine de la mer,l'azur,et le vert intense de la végétation offrent des paysages admirables.L'île de Cres est une terre bénie où la nature resplendit et dispense de doux échos dans l'air marin,en revanche les iliens ne sont pas très acceuillants,sous le ciel diaphane et en face de la mer limpide les autochtones sont des hommes aux caractères sombres. Une vent violent l'empêche de franchir le pont qui relie l'île de Krk au continent.Il ne tient pas sur le vélo,pire il ne tient pas debout tout seul.Il a failli être protégé par dessus une rambarde et tout perdre ici.Il fait demi-tour en poussant son vélo,plusieurs fois le vent redoublant le renverse.Il rejoint à un kilomètre une petit ville où il passera la nuit dans un hangar protégé de la furie du souffle. Le vélovoyageur longe la côte,sa route ne quitte jamais la mer en vue,elle épouse les dénivellements du littoral,ça monte entre un demi et deux kilomètres et ça redescend.Le vent arrivant du large est renvoyé par les falaises,lui passe entre les deux courants contraires et tient ainsi assez bien sur sa reine.Il trouve le jardin d'une petit villa sans personne pour dresser la guitoune.Le vent violent lui complique diablement son installation.Il parvient à faire tenir la toile avec des grosses pierres,des bouts de bois et en accrochant les ficelles d'extension à des points fixes.Une fois à l'intérieur avec son poids et ses sacoches déballées sur le tapis de sol son histoire est gagnée.Le bruit des forces naturelles est fabuleux,le vacarme de la mer démontée répond au hurlement du vent.Tout petit dans sa tente il est bien,nomade qui surmonte les difficultés de son parcours.

   Ferry pour l'île de Pag:Les habitants insulaires sont coutumiers de ces traversées en bateau.Ils embarquent avec l'esprit de propriété.La côte croate est une alliance terre et mer magnifique.La lumière du ciel sans nuages de mars renforce le paysage devenu parfait.Les oliviers sont innombrables,petits arbres princiers très forts et généreux.Didier pédale dans les rues de Split,la deuxième plus grande ville du pays,il passe devant le palais Doclétien.Le monument construit au troisième siècle après le christ et en partie en état de ruine a conservé son aura,lui le cycliste a aussi une longue histoire dans son sillage et du prestige à partager.Il avance aussi à côté de la cathérale Saint-Dominius dont la beauté provient de son mélange de styles et d'époques,lui aussi il a récolté le long de ses parcours des souvenirs de toutes sortes. Les jolis paysages de l'île de Korcula sont diversifiés.Le littoral est découpé de criques,d'anses,de baies,de falaises,de plages isolées et tranquilles.L'intérieur est une campagne vallonnée très fertile où poussent abondamment les raisins,les agrumes et les olives,où de loin en loin des villages aux murs de pierre blanche et aux toits orangés sont assoupis depuis toujours.Les autochtones ont conservé jalousement leurs traditions et bien souvent festoient fièrement à des cérémonies folkloriques.Le ville de Korcula est un enchantement architectural où se mélange des savoir-faire et des histoires différentes. Dubrovnik est un joyau restauré suite à son assiègement et à des bombardements en 1991.Ceinte de murailles c'est un chef d-oeuvre qui n'est plus en péril.Didier pousse son vélosacoche timidement comme s'il craignait de déranger quelque chose.Il se sent comme une intrus peu distinguée mais il photographie la ville l'âme euphorique. Le Monténégro vient d'obtenir son indépendance,c'est une nation de plus de l'ancienne Yougoslavie morcelée.Les habitants utilisent le dollar américain,j'imagine que le nouvel état se cherche une politique.Le pays est en pleine reconstruction,c'est la première fois que ma route traverse autant de chantiers sur peu de kilomètres.Tout les hommes travaillent,d'où sort toute cette main-d'oeuvre.Les constructions sont majoritairement de vastes complexes hôteliers de beaucoup d'étages.Tout ces travaux me paraîssent scabreux.Je ne m'attarde pas,j'appuie fort sur les pédales dans les nombreuses montées de ma route en montagnes russes.Le crépuscule approche,je cherche un emplacement en face de Stevi Stefan.Un des globe-trotters les plus désargentés de la terre va dormir en face de gens fortunés qui viennent rêvasser sur une minuscule presqu'île.Je camoufle la petite tente dans la pinède.Entre des branches j'aperçois la fortification médiévale qui de refuge pour petits pêcheurs est devenu une villégiature de luxe.Ma position est très stratégique,la vue du coucher de soleil derrière Stevi Stefan est féérique.

   A la frontière albanaise,il faut payer une taxe de dix euros.C'est exceptionnelle comme méthode,je ne m'y attendait pas.Je n'ai plus d'euros sur moi.Demi tour douze kilomètres jusqu'à Titograd pour un retrait.Je ressens très vite que j'arrive dans un pays différend de tout ceux que j'ai déjà connu.Je photographie des enfants dans une cour d'écoles,ils sont très turbulents.Je traverse des villages très pauvres,des gens misérables et désoeuvrés,aux regards perdus traînent.Des gosses sales et haillons jouent à se bagarrer.Les maisons sont totalement délabrées,des ordures sont n'importe où.C'est la décadence,ni ordre,ni discipline.Des hommes sans repère,qui ne connaissent même pas leur société.A une habitation les habitants me permettent de camper dans leur parc,je suis ainsi plus en sécurité car ma première impression du pays après ciquante kilomètres n'est pas très claire.Je me demande où je suis.Dans une épicerie assez minable j'ai quand même trouver le plus important des pâtes et d'autres victuailles pour me remplir l'estomac.Avant de m'en aller le lendemain matin,je sonne à la maison pour donner mon sac poubelle,ils me prennent pour un homme stupide car eux jetent les ordures n'importe où alors pourquoi ce drôle de voyageur venu dormir dans leur parc fait l'original.Déluge de pluie et vent fort de face,que c'est dur sur l'interminable ligne droite et plate qui me conduit à Tirana.Il y a de très nombreuses stations essences neuves le long de ma voie,je n'en ai jamais vu autant rapprochées sur une même route.Je stoppe régulièrement pour me reposer de mes efforts harassants,je rentre alors dans le bar de la station essence.Il y a plein d'enseignes différentes,quelle est cette concurence hallucinante,cette frénésie des pompes essences.Il pleut toujours très fort lorsque je rentre dans Tirana...Refuge dans le garage d'une maison en construction,je dors sur des pieds de maïs séchés...Le matin des gens du coin me chassent...Boucher au bord de la route...Un bon pâtissier...Les nettoyeurs de véhicules avec leur tuyaux qui n'arrêtent pas de couler...Les petits cafés avec les abominables toilettes...Escalades d'un col en lacets...Crevaison,je pousse le vélo dans la boue,je suis très agacé...Je passe la nuit sous un auvent...Le lendemain,une famille m'offre un petit-déjeuner...Le marché aux bestiaux dans sun champ...Po=oui,yo=non...Toute mes chambre à air sont percées,un camion plein de moutons m'emmène jusqu'à la frontière grecque...    Je suis à Edessa dans le nord de la Grèce.1800 kilomètres j'ai suffisemment progréssé,vibré,découvert,pour être fier d'avoir déjà réussi un voyage,celui de la première partie de mon projet de rejoindre la Chine sur mon vélo.Je rencontre Sandra.L'Albanie est un petit pays surprenant qui ne peut pas laisser indifférent,en voie de développement,une partie importante de la société très attardée elle est parfois qualifiée de "pays africain d'Europe",le territoire est jonché d'ordures,le pays est une décharge à ciel ouvert....En Grèce les habitants sont réservés et distants,personne ne fait vraiment attention à un cyclovoyageur.

   J'ai traversé la Turquie dans sa plus longue distance entre deux frontières,de la Bulgarie à l'Iran,en passant par Istanbul,la Cappadoce,puis de Kayseri à Erzurum en train,le Kurdistan et les montagnes du massif volcanique arménien face au Mont Ararat,le plus haut sommet de Turquie à 5165 mètres...J'ai eu froid au Kurdistan mais des petits groupes de militaires turcs m'offraient le petit verre de thé,ils surveillent et repousseront les assauts possibles des indépendantistes kurdes...

   4 mai 2007,deux mois et 4300 kilomètres à vélo,je me trouve à Téhéran. Depuis la frontière turc j'ai pris la route la plus directe qui traverse la ville de Tabriz où la pédale droite s'est cassée.Alors j'ai apprécié bien fort l'aide et la symphatie d'un jeune homme cycliste iranien qui a démonté celle de son vélo pour me l'offrir et de plus a fait le travail de remplacement. Formidable...La capitale iranienne,10 millions d'habitants,la foule dans les rues et les bouchons automobiles les plus monstres de la planète...Rencontre de Sonya et Aaldrick et de Nastaran....Je patiente pour obtenir les visas d'entrer au Turkménistan puis en Ouzbékistan.Ces deux pays sont seulement que quelques images à mon esprit et un peu de connaissance élémentaire....

 La route est encore longue vers la Chine cependant le moral a l'heureuse tendance à suivre la courbe des kilometres.          Deux nuits et deux jours à Ispahan,une parenthèse d'un grand enchantement Par la noblesse du centre de la ville l'on croirait volontier que le monde entier est là.Rencontre avec un Zoroastrien...Retour à Téhéran: bataille pour les visas,copains d'hôtel irakiens,métro,taxi,bus,traffic autos et foule monstres,et beaucoup de charmantes créatures avec le voile obligatoire sur le cuir chevelu.Ainsi l'exige la loi de la république islamique.

 Je reprends ma route aventurière,les visas pour l'Asie centrale en poche,en direction de l'orient et de la ville sainte de Mashhad Je dois pénétrer sur le territoire turkmène le 21 mai et seulement ce jour là.Ainsi le veut l'administration de ce pays où je vais devoir me mesurer au désert et à la chaleur cuissante de l'air. A Meched,dans le plus célèbre sanctuaire chiite une journaliste distinguée parlant fort bien ma langue m'a accordé une interview.Un texte simple au sujet d'un cycliste se rendant en Chine avec son portrait en illustration sur un magazine entierement voué à l'enclos sacré.Je suis flaté et fier de participer positivement à ma façon à la marche du monde,dans le respect de tous avec des idées heureuses

.J'ai fêté mon 43ème anniversaire à Mary,entouré par les étendues désertiques du Kara Koum,au Turkménistan.La ville doit son aspect flambant neuf d'aujourd'hui aux directives du tout puissant turkménbachi,qui a quitté ce monde en décembre 2006.Je me suis follement amusé ici,j'ai bien fêté comme on peut parfois le vouloir pour perpétuer ou retrouver un sens à son existence... Il fait 40 degrés ou plus en Ouzbekistan.Dans un village un paysan m'a offert de venir chez lui pour dormir la nuit,je me suis bien reposé sur un gros tapis de laine coloré,le thé chaud m'a regallardi,tout aurait été parfait si mon hôte ne m'avait pas dérobé mon téléphone.J'ai fait demi-tour après dix kilomètres et je suis revenu chez lui pour le surprendre avec.Que la vie d'un nomade à vélo est parfois dure!.Boukhara m'a offert la dose de bonheur qu'il me fallait.Une pianiste et deux violonistes,trois virtuoses,m'ont convié à leur représentation de chaque soir au grand hôtel de la ville.Le violoniste virtuose m'a raccompagné jusqu'à ma maison d'hôte,la guitare en bandoulière,parmi d'autres rengaines il chanta "Les Champs Elysée" de Joe Dassin sans connaître le sens des paroles.Un artiste génial que je n'oublierai pas.Magique.La campagne ouzbek a des airs un peu triste à cause de l'aridité,du manque de végétation,des routes plates de basses altitudes sans panorama,de la pauvreté des villageois.Le contraste de la vie campagnarde avec celle de la capitale Tachkent est fort.Tachkent avec son métro de l'époque soviétique,la grande majorité des habitants est d'origine russe,de couleur de peau très claire.Parmi les passantes,de nombreuses jeunes femmes sont de ravissantes poupées très élégantes,dans les pays de l'ex URSS il y a beaucoup de jolies filles.Les citadins ne se détournent pas,personne ne s'interesse à moi,je me sens très seul à côté de nombreux autres êtres humains.J'écoute et suit les conseils de mon guide de l'Asie Centrale:Ballets au théatre national,visite du musée du peuple ouzbék,photographies des stations de métro,bain de foule au grand bazar et marché agricole,humer le temps dans la vieille ville.La culture russe est extraordinaire.

 Les montagnes kighizes sont de toute beauté,les alpages rejoignent les sommets blancs,intenses couleurs de la planète sous le ciel limpide sans nuages des hauteurs.Le peuple des montagnards vit dans la yourte traditionnelle,lourde tente en peaux avec une charpente en bois démontable.Avec ils affrontent les rigoureux hivers sans risque.Les troupeaux de chevaux,vaches,moutons sont partout en liberté dans le vaste paysage,l'on estime qu'il y a au Kirghistan trois têtes de bétail pour un habitant.Les animaux ont la vie belle et la vigueur formidable.Des routes de montagnes fabuleuses pour vélovoyager à condition d'avoir les jambes pour les longues ascensions,jusqu'à 50 kilomètres non-stop.Je fus à la peine pour atteindre un col à 3684m,accroché un instant à l'arriere d'un vieux camion poussif j'ai vite renoncé à ce stratagème à cause des gaz d'échappement dans la gueule et de la traction douloureuse.Nuit de camping dans l'alpage loin de la folie des hommes.J'ai emprunté une peau de mouton dans une yourte pour faire un tapis de sol isolant dans la guitoune.Formidable,la nuit fut bonne et chaude.    Avant de me lancer dans la plus longue descente du voyage,je ramasse par terre au bord de la route une veste matelassé en laine,la providence dont j'ai besoin.Tout se passe à merveille,un peu miraculeusement pour le vélonomade,dont l'équipement est parfois insuffisant Je suis redescendu des hauteurs,j'ai fait quelques haltes dans les petits commerces de bouche qui se trouvent à foison dans la vallée,cela permet de me détendre,de satisfaire mon appétit de vorace cycliste,de trouver réconfort et de conserver un moral au beau fixe.Me voilà à Bichkek,après l'univers des hauteurs du pays celui de la capitale dans la plaine.J'ai élu domicile dans une maison d'hôte à l'ambiance très familiale,je me rassure de pouvoir vivre plus normalement après les jours mouvementés et un peu fous de cyclocampeur.

.Je me dirige vers le lac Issyk Koul,Karakol et les plus hautes cimes dépassant 7 milles mètres à l'est du Kirghistan.J'envisage de faire route inverse ensuite pour passer en Chine par la frontière sud.Les automobilistes conduisent imprudemment,ils passe trop près de moi à tout allure,je ne suis pas rassuré lorsque le bruit d'un moteur se rapproche vite dans mon dos.Un enfant jouant sur un vélo s'est fait renversé et tué par un véhicule.On a recouvert son corps sans vie avec une couverture,les habitants du coin sont silencieux et atterrés,cette scène me dégoûte.C'et la première fois qu'il y a un tel drame sur ma voie,j'aurai préféré qu'il n'y en ai jamais. Le cycliste nage et relaxe son corps dans l'eau tiède et légèrement salée du deuxième plus grand lac de montagne au monde,après le Titicaca dans la cordillères des Andes en Amérique du Sud.Le lac offre des paysages sublimes,les sommets alentour se reflètent à la surface de son eau bleue transparente avec une visibilité jusqu'à vingt mètres de profondeur."Issyk koul" signifie "Lac chaud" en kirghiz,son interêt scientifique est unique.L'étape a duré cent cinquante kilomètres sur une route où se succèdent de nombreuses montées souvent à fortes pentes,sans aucune ombre et les rayons solaires sont brûlants,il n'y a ni robinet,ni puit,ni source le long de ma progression,ici dans la fournaise il faut être un aventurier du vélosacoches pour aimer cette vie rude.

J'installe un bivouac pour la dernière fois de ce périple dans la belle nature au coeur de paysages parmi les plus beaux du monde.Je suis le long d'un petit chemin terreux,le silence est d'or,les sommets enneigés à plus de 6 milles mètres sont extraordinaires.Au cours de l'étape j'étais de mauvaise humeur sur la voie cabossée,les autochtones étaient indifférents à mon passage sans même un sourire.  Il est 5 heures du matin environ,le soleil se lève,lorsque je suis réveillé brusquement par des coups de poings violents sur la toile de tente.Je sors rapidement,saisi par la peur,je vois un des deux hommes passés par là sur un petit cheval hier soir,puis je m'évanoui dans le néant.Les deux kirghizs d'âge moyen sont revenus avec le forfait prémédité.L'autre derriere moi m'a frappé très violemment au niveau de la mâchoire droite avec peut-être l'idée de me tuer,en tout cas c'est certain de me mettre k.o pour fouiller mes affaires et me voler.J'ai repris connaissance 90 minutes plus tard environ,défiguré,groggy,la conscience presque impossible, mais je parviens à constater le plus grave,l'argent(300euros en Dollars et Soms),les deux cartes bancaires et l'appareil-photo ont disparus.J'ai démonté la guitoune,rangé les bagages et j'ai pû repartir jusqu'à la ville de Karakol à 21 kilomètres,avec l'énergie intacte en moi.De ce jour le plus triste de toutes mes aventures globe-trotter,je ne me souviens pas plus de ce qui est noté ici.Steve et Daja,un flamand en vacances et sa copine russe,me trouvent hébèté,à l'arrêt assis sur ma selle dans une rue de Karakol.Avec ma tête horriblement bléssée(lèvres et joues enflées,hématome très large sur le visage),inutile de faire un dessin pour qu'ils me viennent en aide.Comme je ne peux pas prononcer un mot,j'écris en dix ce qu'il s'est passé.ILs resteront deux jours avec moi,dévoué et généreux.Apres l'horreur,la bonté humaine.Nous retournons ensemble à  Bichkek à 250 kilomètres dans un taxi,mon vélo et les bagages dans le coffre.La police a fait semblant de s'interresser à ce fait divers extraordinaire,à entamer quelques recherches pour la forme et nous avons compris qu'il n'y avait rien à espérer,que l'important n'était pas là.L'urgence est de me soigner et que je rentre en France.Au grand hôpital de la capitale,l'on s'occupe de moi comme il se doit en urgence.Un chirurgien m'opère,après nettoyage et anesthésie il va immobiliser la mâchoire fracturée en la soudant avec du fil à la supérieure,bien sûr c'est beaucoup mieux qu'aucun soin.Des employés de l'ambassade m'apportent de la nourriture mixée que je peux aspirer avec une paille,ici il n'y a pas de cantine,les familles donnent à manger aux hospitalisés,un désordre folklorique règne en maître.Par les services de l'ambassade de France et grâce à mon assurance rapatriement je suis à Lyon 60 heures plus tard.Dans un avion pour la première fois entre la capitale kirghiz et Moscou avec la bouche qui ne s'ouvre plus qu'à 10%,seulement je peux boire avec une paille.Via Munich en deux vols j'arrive à l'aéroport de Lyon,là un homme de la compagnie d'assurance rapatriement m'attends avec une pancarte à mon nom pour me conduire à l'hôpital.Le vélo est aussi revenu dans l'hexagone,quelques jours à la suite du grand blessé à l'aéroport militaire de Fréjus.Le globe-trotter est resté neuf jours dans un lit à Lyon,repensant toujours fier mais un peu dépité aux voyages des dernières années.Il fut opéré avec succes d'une double fracture de la mâchoire inférieure,a dû manger mixé sept semaines durant.Aujourd'hui plus aucune trace sur son visage n'indique ce qui s'est produit.Il retrouve progressivement un bon moral et va repartir bientôt assis sur une selle pour d'autres découvertes.



11/01/2013
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